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Le temps des sirènes: pièce à convictions

 

Minuit. Deux sœurs, la cinquantaine, débarquent avec leur malle dans un hôtel sordide. La déception est de taille, et pour cause! Victoria et Gloria, originaires des Caraïbes, ont tout quitté pour tenter leur chance en Europe. D'emblée, le rêve se révèle beaucoup moins féerique qu’espéré.

Un spectacle tout en finesse, rythmé par leur tour de chant qui nous plonge dans l’univers haut en couleur de la vie d’artiste. Un huis clos tragicomique qui expose un quotidien difficile : l’angoisse perpétuelle de déjouer les pièges de l’immigration féminine, un univers où le contrat «d’artiste de cabaret» – porte ouverte à la prostitution – n’est jamais loin. Car nul n'émigre en toute impunité. Surtout lorsque l’on est une femme. C'est ce que nous explique Silvia Barreiros à l'origine de la pièce, écrite par Olivier Chiacchiari et mise en scène par Carlos L. Diaz Alfonso.

l'émiliE: Une telle pièce autour de la thématique des femmes migrantes peut-elle recevoir un bon accueil vu le contexte xénophobe actuel en Suisse?

Silvia Barreiros: Le spectacle a été très bien reçu lors de sa création à Genève. Il a diverti tout en dénonçant ces "contrats d'artistes" qui sont un sauf-conduit pour entrer en Suisse et en Europe. L'étrangère dans la prostitution est plus synonyme d'exotisme que de xénophobisme.

Une tournée mondiale est prévue: vous avez un message à faire passer?
Le message est de mettre en garde les femmes car nul n'émigre en toute impunité lorsque l'on est une femme... Nous commencerons la tournée par Cuba, puis l'Algérie et la Tunisie, pays qui par leurs conditions particulières invitent la population à la remise en question.
  
Comment vous est venue l’idée des deux personnages?

Pour les 10 ans de la Compagnie Apsara, j'avais envie de revenir à une création musicale. Margarita Sanchez a constitué dès le départ la parfaite partenaire pour ce duo. Toutes deux d'origines hispaniques, nous avons une certaine ressemblance. Il eut été dommage de ne pas en profiter.


Dans la pièce, les femmes ont une singulière capacité d’adaptation. Doit-on les envisager autrement que comme des victimes du système?

Leur capacité d'adaptation, leur lecture claire et objective de leur nouvelle situation vont leur permettre de prendre leur destin en mains et de déjouer ce piège qui leur a été tendu. Elles sont tout sauf des victimes.

Pensez-vous qu’on s’exile à 50 ans?
L'exil n'a pas d'âge. Le cours tranquille d'une vie peut changer en l'espace d'une minute et nous pousser à chercher un meilleur futur à l'étranger. Dans la pièce, les deux femmes sont poussées par une curiosité artistique, qui malgré leur cinquantaine, ne les empêchera pas de vouloir réaliser leur rêve. Même pour les femmes, la vie peut commencer à 50 ans!

Vous êtes née en Suisse de parents espagnols. Quel rapport pouvez-vous entretenir avec le destin de ces deux femmes?

Femme et fille d'émigrés, comment ne pas se sentir concernée par la migration et plus particulièrement par la traite des femmes, qui fait malheureusement encore trop souvent la une de notre actualité.

Vous abordez une autre frontière, celle de l’artiste et de la prostitution, pourquoi?

Au début du 20ème siècle, les artistes étaient considérées comme des femmes aux moeurs légères. Depuis, nous avons gagné bien des batailles en la matière. Pourtant on recourt encore de nos jours au terme "artiste de cabaret" pour faire entrer des filles en Europe dans le but de les prostituer. Il semblerait que pour certains cette frontière soit inexistante.

Les frontières ont-elles selon vous une raison d’être?

Les frontières sont nécessaires, non seulement en termes d'immigration, mais de réglementations commerciales, territoriales, etc. Tout comme les lois, il en faut bien - pour autant qu'elles soient justes  - car nous ne sommes pas capables de nous auto-gérer.

Photo DR

Prochaines dates
Au Théâtre Pulloff à Lausanne du 3 au 13 octobre

En ouverture de la semaine contre la traite de l’être humain : A l’espace Nuithonie à Fribourg le 19 octobre

Au Festival Int. de Théâtre de La Havane à Cuba les 26-27 octobre

Au Festival de Théâtre de Béjaïa en Algérie le 4 novembre Au Palace culturel à Alger en Algérie le 7 novembre (2 x)

Au CAS – Centre d’Animation de Sciez – en France le 16 novembre

Aux Journées de Carthage, Festival international de Théâtre à Tunis, le 23, le 24 à Kef et le 26 novembre à Sfax, Tunisie

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Sexboxes à Zurich, une idée très XIX ème

A l'heure où la ville de Zurich annonce l'ouverture fin août des sexboxes, sortes de drive-in du fast-sexe tarifé, se pose à nouveau le sempiternel débat sur la prostitution : depuis le XIXe siècle, les féministes abolitionnistes combattent la sexualité tarifée, réglementée et encadrée par les autorités. Cette mesure votée par le peuple zurichois permettrait, selon la police, à quelque 235 travailleuses du sexe possédant une autorisation d'exercer leur métier en toute tranquillité.

Oui c'est un retour au XIXe siècle, puisque si ces boxes ne sont pas des maisons closes, elles limitent le territoire de la prostitution, l'organisent et le contrôlent. Les autorités répondent ainsi au besoin de sécurité de la population, de morale, d'ordre et de santé publics. Encore un petit effort et l'activité sera prise en compte dans les statistiques officielles de l'OFS qui analysera comment l’industrie du sexe contribue à la croissance du PIB et soutient l'emploi.

Mais ce qui intrigue surtout c'est le côté pratique de la sexbox. Pratique pour qui ? Le client ? La travailleuse ? Dans ce contexte, la prostitution s'adresse d'abord à l'homme hétérosexuel consommateur. Les autorités pensent en priorité au client qui arrive en voiture et qui paie un service. De ce point de vue, cela justifie le box à l'abri des regards. Le confort de la travailleuse est secondaire, la ville de Zurich prévoit tout au plus des assistantes sociales sur place. Pourquoi cette différence de traitement ? Parce que la figure du client s'est construite de manière positive tout au long de l'Histoire, tandis que celle de la prostituée est un repoussoir, associé à la débauche. L'hygiénisme à l'oeuvre dans le monde médical du XIXe siècle légitime ce schéma de pensée en lavant l'homme de tout soupçon d'exploitation du corps des femmes. La norme sociale qui prévaut est celle des prostituées assouvissant les besoins des hommes, quoi de plus naturel ! Dame-nature justifie tellement de choses... C'est précisément ce qui fonde le réglementarisme. Mais alors, sous couvert de protéger la société et de veiller à sa bonne marche, que font les autorités pour les travailleuses ?  

 

Photo ville de Zurich

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Femme de

A quoi pouvait-on bien s'attendre? L'interview de la femme de Christoph Blocher parue dans la Berner Zeitung ne fait que mieux délimiter la place qu'on lui a assignée : à la maison pour attendre et servir son milliardaire de mari, à son bras en public. Après 46 ans de ce bonheur dans une cage si finement dorée, la femme du politicien ne regrette rien, non rien de rien. Et tandis qu'elle se lance sur la pente du bilan de sa vie, elle partage ses pensées profondes sur l'éducation, son domaine de prédilection. De son point de vue, une épouse qui n'en a pas besoin financièrement ne travaille "que parce que c'est la mode". Quand on sait le prix que coûtent aux cantons et aux communes élèves et étudiant-e-s, on se demande si le retour sur investissement arrivera un jour en ce qui concerne les "femmes de". La logique nationale chère à l'UDC pousse à s'interroger sur ce point : former des personnes pour qu'elles n'en fassent profiter que leurs propres enfants, est-ce citoyen ? Cela sert-il la communauté nationale ? Est-ce rendre à la Confédération ce qu'elle a donné ? Que chacun-e règle ça avec sa conscience...

Toujours est-il que selon elle, "on ne peut pas être cadre, avoir une famille et garder tout le salaire sans payer une assistance pour ses enfants. On ne peut demander à l’État de mettre sur pied des structures pour s'occuper des enfants". La vision traditionnelle de la famille vise ici à légitimer la place de la "femme de" dans la sphère privée. Sans cela, existerait-elle seulement ? Serait-elle utile ? Les peurs d'une "femme de" de devenir totalement invisible sont réelles. Celle qui donne l'interview n'échappe pas à la règle. Entretien (d'épouse) contre éducation (de la progéniture), tel est le contrat pas toujours durable dont disposent ces femmes qui ont tout intérêt à justifier l'importance de leur mission dans le cadre familial. Et il est toujours bon de le rappeler à la face du monde, surtout si Monsieur venait à l'oublier au bout de 46 ans de bons et loyaux services. C'est dire les angoisses qui agitent ces femmes surtout à l'approche de la ménopause, une fois que les enfants ont quitté le nid. Si nous osions un conseil pour votre tranquillité d'esprit, Mesdames, éliminez ce "de", qui n'a rien d'une particule et tout d'une chaîne, pour enfin être vous-même.

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