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ENCORE UN PEU DE PATIENCE!

LES NEWS SONT EN ROUTE!

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Homophobie au menu d'actuElles.ch

Le 14 juin, la Fondation Emilie Gourd a lancé actuElles.ch, un portail regroupant l’actualité féministe. Si l’idée est intéressante, sa réalisation pose question. Les médias, associations et institutions mis à contribution pour alimenter la plateforme ont-ils seulement été consultés au préalable ? Qui sélectionne les articles mis en ligne ? Sur actuElles se côtoient des articles homophobes, transphobes, islamophobes, masculinistes… Est-ce vraiment la nouvelle ligne voulue par la Fondation Emilie Gourd ?

Le communiqué de presse se voulait pourtant enthousiaste. ActuElles se définit comme un nouveau média qui présente «sous une forme attrayante l’ensemble du contenu riche et diversifié, mais aussi dispersé et fragmenté, que l’on trouve sur le web en rapport avec le féminisme, les questions de genre, l’égalité entre femmes et hommes». Rien que ça ! Toute l’actu féministe mondiale au même endroit. On en salive d’avance. Le singulier du féminisme nous fait un peu tiquer mais Martine Chaponnière, présidente de la Fondation et éditrice déléguée pour l’occasion, nous rassure en disant être «évidemment convaincue(s) et consciente(s) de la pluralité et de la diversité du mouvement». 

A peine le communiqué reçu, nous nous rendons joyeusement sur le nouveau site et surprise, la plupart des articles du Temps, de l’Agefi, et autres grands journaux sont verrouillés, inaccessibles aux non-abonné-e-s. Nous nous rabattons donc sur les autres et découvrons avec stupeur des textes sans grand lien avec les idées féministes, au contraire : figurent sur actuElles.ch des blogs bourrés de stéréotypes, d’homophobie, de transphobie, d’islamophobie. Est-ce bien la Fondation Emilie Gourd qui édite cette plateforme ? Interrogée par nos soins sur le processus éditorial, Martine Chaponnière explique que la Fondation dit avoir «défini une ligne générale de sélection des articles. Quand notre webmaster n’est pas sûr, il nous les envoie pour avis avant de les mettre ou non sur le site».

Il y a donc un webmaster sûr de lui aux manettes et celui-ci n’a pas l’air de faire la différence entre féminismes et masculinisme. Dès qu’il repère les mots «genre» ou «LGBT» sur le web, hop ! il copie-colle et l’affaire est dans le sac. Le résultat est spécial. Des médias comme George Magazine, Feminista ou Le Courrier peuvent-ils être décemment associés à ces blogs douteux ? A l’émiliE, la réponse est non. Tant que des références LGBTphobes ou islamophobes apparaitront sur cette plateforme, l’émiliE refuse d’en faire partie.

D’ailleurs combien de médias ont été consultés auparavant par la Fondation pour savoir s’ils étaient d’accord de participer ou non ? Cela va au-delà du manque d’élégance et d’éthique journalistique et pose des problèmes juridiques en matière de droits d’auteurs puisque actuElles.ch diffuse des hyperliens en reproduisant des images, des titres et les premières lignes des articles sans autorisation. Visuellement, on pourrait croire que c’est la Fondation qui a écrit tous ces articles. La forme prête en effet à confusion. Qu’actuElles.ch renvoie par lien simple (c’est-à-dire en redirigeant vers la page d’accueil) à un autre site, pourquoi pas, mais que la plateforme reprenne à son compte des pages d’autres sites, cela laisse perplexe. Le webmaster de la Fondation s’est plié à la demande de l’émiliE de retirer les photos reproduites (il l’a d’ailleurs fait pour tous les médias présents). Mais il y a encore du boulot. Espérons qu’il ne s’agisse que de ratés à l’allumage et que la Fondation corrigera le tir avant une mise sur orbite réussie.

Photo © Joanna Osbert, Martine Chaponnière, présidente de la Fondation Emilie Gourd et éditrice déléguée du site actuElles.ch

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Deux personnalités, un débat

 

Christine Bard et Lalla Kowska-Régnier, les deux intervenantes au débat Transfashion échangeront leurs points de vue sur la mode, ses codes, ses injonctions, ses impacts environnementaux, ses logiques post-colonialistes, point de départ à une réflexion plus large sur les corps et la question d’un retour au biologique. Faut-il craindre une dépolitisation des rapports de genre ? Que signifie aujourd’hui être une femme ? Christine Bard et Lalla Kowska-Régnier vont démêler quelques fils en direct le 13 juin prochain.  

Christine Bard, professeure d’université en histoire contemporaine, s’est intéressée en particulier à deux vêtements emblématiques, la jupe et le pantalon, dans deux ouvrages (Une histoire politique du pantalon et Ce que soulève la jupe) qui ont eu un grand retentissement en France. Elle y montre comment le vêtement est un objet genré, socialement construit, et comment il est un instrument de pouvoir. Ces morceaux de tissu, d’apparence anodine ont en réalité une signification politique. Vêtement fermé, le pantalon est l’apanage des hommes, à la différence de la jupe, assignée aux femmes, qui souligne l’accessibilité du sexe féminin, son ouverture. Au fil de l’histoire, Christine Bard dresse une cartographie des espaces féminins et masculins et des déplacements de certaines frontières rendus possibles par des transgressions de genre.

En matière de transgression, Lalla Kowska-Régnier s’y entend. Elle apparaît en 2004, à 33 ans, après avoir été le présentateur de la Nuit gay sur Canal+, porte-parole d'Act-Up sur le coup médiatique le plus marquant de l’association en recouvrant l'obélisque de la Concorde à Paris d'un préservatif rose géant. Lalla est depuis bien décidée à se battre pour être elle-même. 
Depuis février 2013, son état civil est officiellement en accord avec qui elle est : une femme. Pour elle, plus que le vêtement c’est le corps qui l’intéresse, le sien en particulier. A cet égard, on se demandera si sa longue marche pour devenir une femme pourra trouver un écho dans le cadre des luttes féministes ? L’autre question sera de savoir alors même que le corps de Lalla est un sujet (d’étude, d’attention, de contrôle etc) comme celui de toutes les femmes, doit-on pour autant revenir au biologique? Les femmes doivent-elles toujours être réduites à leur corps ? Est-ce là ce qui les réunit ?

Quand Lalla dit que «le féminisme n'a rien à voir avec le biologique, pas de chronomètre dans son corps, pas de grossesse ou d'instinct maternel pour inscrire une identité «femme» essentialisée», la philosophe Elsa Dorlin précise que le transinisme de Lalla ne s’inscrit pas dans la mouvance transgenre pour autant. Selon elle, «les coalitions ne doivent donc pas être confondues avec de belles déclarations de principe (nous sommes tous des sujets trans) : les femmes trans (opérées ou non)-comme les femmes «biologiques» - subissent les mêmes insultes et la même domination hétérosexiste - ce n’est ni leur carte d’identité ni leurs chromosomes, ni leur vagin qui les réunissent, mais un même combat».

A l’heure des crispations autour d’une pseudo théorie du genre, il semble que le «nous, les femmes» du féminisme mainstream se dilue quelque peu. Les féministes accueilleraient dans leurs rangs des lesbiennes, des trans, des intersexes, des gays, des hommes ?! Les contours d’alliances inattendues se dessinent depuis quelques années déjà. Plus récemment, des adolescents ont réédité la journée de la jupe dans leur lycée à Nantes soulevant un tollé jusque sur les bancs du parlement français. Reprenant à leur compte le titre du livre de Christine Bard Ce que soulève la jupe, ils ont fait le buzz sur Internet et la une des médias. Des garçons arrivant en jupe au lycée, il n’en fallait pas plus aux adeptes de la Manif pour tous pour crier au scandale. De jeunes hommes ont questionné le genre à travers une jupe s’appropriant ainsi des concepts féministes… L’habit ne ferait donc pas le moine ?

Photo DR

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Transfashion, entrée des artistes

Ils/elles ont imaginé, dessiné, récupéré, cousu, collé, façonné toutes sortes de matériaux qui avaient déjà servi pour les réinterpréter et leur donner une autre vie. Le temps d’un défilé, ces artistes, ces étudiant-e-s, ces professionnel-le-s ont créé une collection particulière où il est question de transformation mais pas seulement : le genre est lui aussi au cœur du sujet. Acte politique, manifeste créatif ou démarche artistique, chacun-e a une bonne raison de participer à Transfashion resistance. Deux d’entre eux, Feyq et Mathias Pfund, ont accepté de nous faire partager leur cheminement.


A la base, ce ne sont pas des stylistes du recyclage, un mouvement qui a émergé depuis quelques années sur le continent africain et en Allemagne où des créateurs-trices se sont opposé-e-s à la fast fashion d’Inditex (Zara) et de H&M qui consiste à produire des vêtements rapidement, en masse et à bas prix. Valoriser les déchets textiles ou autres n’était pas une obsession dans leur parcours créatif et pourtant ils/elles ont accepté de réfléchir à la problématique de la fringue jetable, première étape à une remise en question de cette société surconsommatrice qui malmène la planète et les humains qui y vivent. L’obligation de n’utiliser que des matières déjà utilisées pour le défilé a-t-elle représenté un défi pour ces jeunes artistes ? Pour Feyq, performer et designer, ces contraintes s’apparentent à un jeu et explique  que «nos règles sont : réduire, transformer, recycler, observer, récupérer, prendre du temps... Sauter dans le tas, malaxer, faire, défaire, recommencer, distribuer. L'idée de nouveau, neuf, original, est une illusion. C'est un tour de passe passe». D’autres au contraire, comme Mathias Pfund avouent avoir été déconcerté-e-s. Il dit avoir «parfois de la peine à travailler avec des matériaux préexistants, puisqu'ils conservent leurs qualités propres (ce qui est plutôt une bonne chose dans l'absolu) mais ne correspondent fatalement jamais vraiment au projet pensé en amont». Il reconnaît pourtant qu’«au contact de la matière le projet évolue, et c'est toujours assez stimulant de devoir trouver des astuces pour éviter le naufrage». Entre création et transformation, la frontière devient alors ténue. Pour Mathias Pfund, il s’agit de «déplacer», tandis que Feyq parle de «passing de formes».

Quant aux problématiques de genre, les artistes n’y étaient pas intéressé-e-s de la même manière. L’idée d’un projet collectif comme Transfashion leur a permis de confronter leur vision en la matière. Si Feyq explique avoir incorporé ces thématiques dans son quotidien, Mathias Pfund en revanche reconnaît une forme de résistance et dit s’être «conscientisé et approprié certains enjeux liés à ce sujet» en cours de projet. Au point d’avoir «par la suite décidé de suivre quelques conférences universitaires sur le propos afin d'étoffer (sa) réflexion». Pour sa part, «le projet a vraiment été conçu en grande partie lors de discussions, parfois houleuses, avec ma famille, mes amis, quelques-uns de mes enseignants curieux et surtout avec Clémentine, étudiante en anthropologie. Bien plus que mannequin lors du défilé, elle fait partie intégrante du projet, tant dans sa conception théorique que plastique».

Alors y a-t-il un avant et un après Transfashion ? Feyq, en tant que «crafty bitch» dit être dans la lignée. Habituée des expériences féministes, elle avoue son côté «workshop addict» et se souvient que dans «un des premiers ateliers féministes DIY auquel j'ai participé (…) on apprenait à fabriquer des fouets en chambre à air. Je suis tombé amoureux de cette matière depuis. C'est du veg leather!». Mathias Pfund explique que «c'est la première fois que je travaille sur un projet collectif. Le résultat formel peut effectivement se rapprocher de ce que je produis au sein de mon atelier mais c'est surtout dans le processus que réside l'aspect inédit de l'aventure. C'est d'ailleurs une ouverture plus que bienvenue, qui amène de nouveaux contextes de production et permet surtout de rencontrer d'autres personnes (et d'autres sensibilités)».
Pour l’émiliE, rassembler autour d’un projet des artistes différents dans leur histoire, leur expérience et leur vision constituait certes un défi mais contribuait à offrir une diversité source de richesse et d’ouverture. Le 13 juin prochain à Genève, ces jeunes artistes dévoileront lors de ce défilé unique leurs créations originales. Applaudissements.


Les artistes de transfashion sont : Feyq, Mathias Pfund, Evy Allegri, Olivier Cazenove, Annia Diviani, Enora Diviani, Eustache Mc Queer, Nicole Murmann, Marie Theis, Marianne Villiere et la photographe invitée Neige Sanchez.

Photo © Neige Sanchez

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