updated 6:51 PM CEST, Jun 27, 2017

Bientôt...

 lemiliedegourdie1

ENCORE UN PEU DE PATIENCE!

LES NEWS SONT EN ROUTE!

ici

Pour une politique de gender budgeting

Les politiques publiques sont-elles efficaces pour instaurer une égalité réelle dans l’espace public en général et les équipements de loisirs en particulier ? A Genève, l’exemple du skate-park montre qu’il reste du chemin à parcourir. Pourtant des solutions existent et pourraient être mises en œuvre.

En cette fin d’après-midi au skate-park de Plainpalais à Genève, des jeunes évoluent en virevoltant sur les rampes. Parmi eux, aucune fille. Etonnant si l’on se souvient des efforts de la municipalité pour y attirer les adolescentes. En effet, à l’occasion du 8 mars 2014, la Ville de Genève avait organisé une journée au skate-park exclusivement réservée aux filles à grand renfort de battage médiatique. Un one-shot au succès mitigé car plus d’un an après, force est de constater que le lieu est monopolisé par les garçons.

De manière plus générale, c’est un fait, l’espace public appartient aux hommes, les femmes ne faisant qu’y passer. En cause, le manque de temps lié à la double-journée travail/tâches domestiques et le sentiment d’insécurité qui constitue la raison principale de cette non-mixité urbaine. Comme l’explique Yves Raibaud, maître de conférence à l’Université de Bordeaux 3, l’architecture des villes renforce cette impression anxiogène, «une architecture qui vient d’en haut, faite par des hommes blancs, riches et en voiture, programmée pour l’obsolescence».

Les villes ne sont pas pensées pour les femmes mais bien pour les hommes qui les conçoivent, les construisent et les budgètisent. A fortiori pour les équipements de loisirs et les espaces sportifs, fréquentés aux deux tiers par des hommes, comme l’ont montré les travaux des sociologues Edith Maruéjouls et Yves Raibaud, géographes spécialistes du genre. Leur rapport est sans appel : on compte 100% de garçons dans les cités stades (ou citystades), 95% dans les skates parks, près de 80% dans les salles et lieux de répétitions de musique... Derrière ces chiffres se dessine un enjeu quant à l’utilisation de l’argent public. Avec cette problématique au vu des inégalités persistantes, construire un skate-park, est-ce égalitaire ?

Pour Edith Maruéjouls, cela revient à «institutionnaliser la présence masculine en construisant massivement des équipements à symbolique masculine et à forte fréquentation des garçons et des hommes».  Dans cette démarche, tout est inégal : la valeur (l’équipement masculin est plus présent), la redistribution (l’argent public est dirigé principalement vers la pratique masculine) et l’accès (les filles ont moins de lieux de pratiques). Selon la sociologue, l’idée serait de désexuer, de neutraliser les espaces «en arrêtant de les qualifier et de les légitimer comme féminins ou masculins».

Une autre piste visant à rééquilibrer les politiques publiques sportives et de loisir, serait de mettre en place des politiques de «gender budgeting». Instaurer une mixité active et pas juste une simple égalité des droits semble pour les auteurs du rapport un préalable. Pour parvenir à l’égalité réelle, il faut encore travailler sur l’égale redistribution (la justice sociale), l’égal accès (les mêmes choix) et l’égale valeur (l’absence de hiérarchisation). Ainsi donc avant de rencontrer autant de filles que de garçons au skate-park de Genève, la Ville devra revoir sa copie tant en matière d’approche que de communication.

Photo DR

  • Catégorie parente: Rubriques
  • Affichages : 5199

Les dérapages de Suzette Sandoz

Après l’annonce du Conseil fédéral qui a présenté un rapport visant à adapter le Code civil à la réalité sociale actuelle et à transformer notamment le partenariat enregistré entre couples de même sexe en mariage, Suzette Sandoz, professeure honoraire crée la polémique lors de son intervention sur les ondes de la RTS. La communauté LGBT se sent insultée comme en témoignent les réactions sur les réseaux sociaux.

La ministre de la Justice, Simonetta Sommaruga a donc exposé hier les différentes pistes qui dépoussiéreraient de façon notable les textes régissant les unions. La première option serait de faire du partenariat enregistré une copie du mariage. Cette loi entrée en application en 2007 pour les seuls couples gays et lesbiens pourrait être élargie aux hétérosexuels. L’autre possibilité serait d’ouvrir le mariage aux couples homosexuels. A noter que ces deux propositions font partie de l’initiative des Verts’libéraux, acceptée en commission du Conseil national en février dernier. Mais avant d’entrer en matière, le peuple devra d’abord rejeter l’initiative du PDC «Non à la pénalisation du mariage» qui tente d’inscrire dans la Constitution une définition strictement hétérosexuelle du mariage.

C’est pour réagir à ces propositions que Suzette Sandoz était invitée ce matin sur la RTS. On connaissait depuis longtemps ses positions conservatrices sur le couple et la famille. Eh bien, les auditeurs-trices n’ont pas été déçu-e-s. A coup de poncifs essentialistes («la notion de mariage hétérosexuel assure la garantie d’une transmission de la vie, d’un maintien de survie de la société» (sic)), cette universitaire récite les propos de la Manif pour tous. Les couples homos feraient croire à leurs enfants qu’ils ne sont pas issus d’une cellule mâle et d’une cellule femelle toujours selon cette éminente professeure qui n’a visiblement pas dû fréquenter beaucoup d’homoparents. Pour elle, ils seraient des «cobayes». Dans ce cas, «je ne suis pas sûre qu’on respecte les droits de l’homme». Les familles arc-en-ciel apprécieront… «Le mariage pour tous est une tromperie» pour la dame qui n’en démord pas. Elle va plus loin en déclarant qu’il y a «une pulsion de mort» dans le fait d’accorder le mariage aux homos… 

Les réseaux sociaux se sont immédiatement emparés du sujet et le hastag #sandoztaistoi a été lancé. Léonore Porchet, présidente des Verts Lausannois a interpelé la RTS dans un tweet en demandant s’il était «normal de laisser cette dame insulter librement plus de 10% de la population». Si la communauté LGBT se sent en effet blessée par ces propos, de manière plus générale les gens sont attérés par tant d’ignorance. Quant à consacrer pratiquement une demi-heure d’antenne à une personne d’un autre temps, c’est dommage. Espérons que la RTS donnera un droit de réponse !

 

  • Catégorie parente: Rubriques
  • Affichages : 6829

24 heures de solidarité internationale

Le 24 avril prochain, la Marche Mondiale des Femmes organise 24 heures de solidarité internationale avec les travailleuses du monde entier. Cette date marque le triste anniversaire de la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh sous les décombres duquel sont mortes 1127 ouvrières textiles. Carolina Eraso de la MMF Genève revient sur les fonctionnements du système capitaliste, patriarcal et colonialiste et sur les coûts humains, sociaux et environnementaux induits.

l'émiliE: Quelle est la portée de cette action de la MMF en faveur des travailleuses?
Carolina Eraso: La Marche mondiale des femmes est un mouvement international qui existe dans différents pays du monde et qui est présent dans touts les continents.

Les 24 heures d’action féministes est un appel aux mouvements locaux qui font partie de la marche, ou qui y sont alliés, à se mobiliser entre midi et 13h de sorte de faire une action commune mondiale durant 24 heures.

Dans tous les pays du monde, là où la MMF existe, les femmes se mobiliseront pour rendre hommage aux femmes qui sont mortes suite à l’accident du Rana Plaza. Il s’agit d’une sorte de chaîne de solidarité, mais aussi, un moyen de dénoncer le système économique dominant : un système capitaliste, patriarcal et colonialiste qui exploite la force de travail des plus pauvres, et notamment des femmes, dans tous les pays du monde et en particulier dans les pays du Sud.

C'est précisément par la forme des 24 heures d’actions féministes que s’exprime la solidarité avec les travailleuses du Rana Plaza et avec les travailleuses du monde entier.


Pourquoi rendre plus particulièrement hommage aux 1127 ouvrières textiles mortes sous les décombres du Rana Plaza?
Le 24 avril 2013 plus d’un millier de travailleuses et travailleurs ont succombé lors de l'effondrement du Rana Plaza. Cet événement tragique et révoltant exprime dans son état ultime les conditions de travail et de sécurité inacceptables propres de l’industrie textile partout dans le monde.
Il nous semble important de rendre hommage à ces victimes et à leurs proches une année après cette catastrophe. Ce sont des événements que le monde ne doit pas oublier. Nous continuons à nous battre pour informer les consommatrices et consommateurs et faire changer les choses - dans la mesure de nos moyens.

Est-ce le symbole de la fracture Nord-Sud entre les femmes?
La mort des ouvrières du Rana Plaza n'est pas le symbole de la fracture Nord-Sud entre les femmes, c'est l'illustration d'une exploitation sans pitié pour extraire du profit et distribuer des dividendes aux investisseurs. Les personnes très riches et les personnes très pauvres existent dans le Nord et dans le Sud. Nous pouvons et devons agir comme consommatrices responsables mais notre influence est relative. Nous espérons contribuer dans la mesure de nos moyens à faire connaître et faire réfléchir ici sur des pratiques d'exploitation insupportables en nous appuyant sur les documents élaborés par la Déclaration de Berne, entre autres.


Croyez-vous que votre action va changer les modes de pensée et de consommation des Suissesses?
Le système capitaliste et patriarcal dans lequel nous vivons s'est développé à l'échelle mondiale. Il  provoque des désastres écologiques, se nourrit de l'exploitation des êtres humains et de la nature et favorise la violence. La Marche mondiale des femmes forme des mouvements sociaux qui visent à mettre en place des alternatives à ce système destructeur. Evidemment les chemin est encore long mais chaque pas compte et… « Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche! »

A l’heure de la globalisation, le simple fait de vivre et travailler en Suisse ne participe-t-il pas au système d’exploitation des travailleuses pauvres?
Il est très important que nous, ici en Europe, nous rappelons toujours que notre confort et notre qualité de vie est étroitement lié à l’exploitation de travail et des ressources des pays du Sud. Nous avons un passé colonialiste très chargé et pas très lointain, lequel continue à exister sous divers déguisement. C’est pourquoi nous faisons ce genre d’actions qui dénoncent non seulement le modèle économique néolibéral qui est dévastateur, mais aussi le patriarcat : deux systèmes qui se renforcent et qui sont présents partout.

Par ailleurs, la globalisation a aussi des cotés positifs. Les médias et les réseaux sociaux  sur internet nous permettent de renforcer nos mouvements sociaux, de créer de liens de solidarité entre des femmes par tout de le monde, mais aussi de faire circuler de l’information par différents moyens et pas seulement par les canaux dominants.


Que préconisez-vous pour briser ces fonctionnements?
Avoir une consommation plus consciente et si possible éthique. Certaines entreprises sont un peu plus responsables que d’autres, mais c’est vraiment très très loin d’être satisfaisant. C’est pourquoi  nous devons continuer à  faire pression sur ces entreprises pour qu’elles changent leurs modèles de production et d’exploitation de main-d’oeuvre ; la Déclaration de Berne fait fait un dès bon travail à ce niveau-là et il me semble important de la soutenir.

Photo, capture d'écran du documentaire interactif du Guardian The shirt on your back

  • Catégorie parente: Rubriques
  • Affichages : 5625

Plus d'articles...

  1. Catherine Thobellem, femme d'action
  2. Signez le manifeste pour l'égalité salariale
  3. 8 mars: faites le tri
  4. Egalité: Oui -65 ans: Non!
  5. Mariage pour toutes
  6. Femmes au volant
  7. Le WEF économise... sur les femmes
  8. La réorganisation du BPE en marche
  9. Manif de soutien à Charlie Hebdo
  10. Départ de Muriel Golay
  11. Vivienne Dick et le cinéma No Wave
  12. Femmes divorcées encore pénalisées
  13. BFEG/LGBT: pas de mandat officiel
  14. C. Dayer sur la diversité au travail
  15. Salope, la controverse
  16. A.M. Rey désavouée par les féministes
  17. Quinzaine de l'égalité à Genève
  18. Egalité: la Suisse perd deux places
  19. Susan Mogul à Genève
  20. Les queers de Post-Op au LUFF
  21. Test de genre,premier recours à Lausanne
  22. Miss Suisse, ton univers impitoyable
  23. La caravane de la MMF, action durable?
  24. Viol : Ni silence ni pardon
  25. Logements-relais en villa, suite et fin?
  26. Rina Nissim, sorcière des temps modernes
  27. Kermesse des salopes, l'interview
  28. Retraite anticipée pour Maria Bernasconi
  29. Love life, sexuellement explicite?
  30. Visibiliser l'invisible
  31. Homophobie au menu d'actuElles.ch
  32. Deux personnalités, un débat
  33. Transfashion, entrée des artistes
  34. Ringarde la Lady MasterCard ?
  35. Soutenez Transfashion resistance
  36. Lutte contre la LGBTphobie à l'affiche
  37. La slutwalk suisse en ordre de marche
  38. Sophie Kasser, d'ici et d'ailleurs
  39. CEDEF, l'heure de vérité
  40. Violences domestiques, quel bilan?
  41. Le Conseil d'Etat face à la prostitution
  42. Un 8 mars sans conviction?
  43. Skatepark 100% filles
  44. Victoire!
  45. Avortement, tous concernés!
  46. Ballon-e d'or
  47. L'initiative contre les femmes
  48. Des femmes pour la paix en Syrie
  49. Avortement c'est maintenant!
  50. La fin d'Agenda 21?
  51. Vaud: l’internement des prostituées
  52. Andrée-Marie Dussault à Genève
  53. En finir avec la violence de genre
  54. Sarah Kiani, l'histoire en mouvement
  55. Le temps des sirènes: pièce à convictions
  56. Sexboxes à Zurich, une idée très XIX ème
  57. Femme de
  58. Miss Suisse a les cheveux courts
  59. Violence domestique et alcool
  60. Pétition pour les employées de maison
  61. Controverse autour du dépistage
  62. Dépistage élargi pour le cancer du sein
  63. Le vrai G word
  64. Excision toujours et encore
  65. Sexe, what else?
  66. Equal Pay Day
  67. La pilule et ses risques
  68. « Je suis entouré de femmes »
  69. L’échappée, belle perspective
  70. Rédactrice en chef et féministe
  71. 24h d'action féministe
  72. Metro boulo kino, suite
  73. Desperate Alkestis, la force créatrice
  74. Menace sur le planning familial
  75. Kirikou et les hommes et les femmes
  76. Vivre ensemble, filles et garçons
  77. Je t'aime moi non plus?
  78. Avortement, une histoire qui se répète
  79. Metro boulo kino
  80. Y a-t-il une affaire Maechler?
  81. Berne: manif du 23 juin
  82. Brigitte Grésy à Genève
  83. é=ée?
  84. Corps et âmes: Butler à Genève
  85. La réalisatrice Céline Sciamma à Genève
  86. La faim justifie les moyens
  87. L’affiche invisible
  88. 8 mars à Genève
  89. Vaud: la fin des pubs sexistes?
  90. Sandrine Salerno: l'interview d'origine
  91. Une femme à la caméra
  92. De la cuisine au parlement
  93. Le coup du site porno and6.ch à Genève
  94. 2012= 100 ans de luttes
  95. Le harcèlement sexuel, un accident du travail?
  96. Votez Jacqueline!
  97. Hétérographe retourne à l'enfance
  98. Le dynamisme des Etudes genre genevoises
  99. Preos: plus d'ombre au tableau
  100. Femmes en politique: c'est égal?
  101. L'émiliEFest, too much?
  102. Interview de Maria Roth-Bernasconi
  103. Gendering, la BD qui dit tout
  104. Interview de Virginie Studemann-Wathier
  105. Best-seller : le manuel de savoir (mieux) vivre de Rina Nissim
  106. Vessy. Encore une grève des femmes.
  107. Interview: Simone Chapuis-Bischof
  108. Avortement: Paroles d'ados
  109. Avortement: et les mineures enceintes?
  110. René pousse un poil trop loin
  111. La grève des femmes
  112. "Je suis machiste, mais je me soigne"

Notice: Undefined offset: 1 in /home/clients/0e76f9398496447e4964931f675ef9d4/web/templates/gk_news2/html/pagination.php on line 18

Notice: Undefined offset: 1 in /home/clients/0e76f9398496447e4964931f675ef9d4/web/templates/gk_news2/html/pagination.php on line 34

Notice: Undefined offset: 2 in /home/clients/0e76f9398496447e4964931f675ef9d4/web/templates/gk_news2/html/pagination.php on line 34

Notice: Undefined offset: 3 in /home/clients/0e76f9398496447e4964931f675ef9d4/web/templates/gk_news2/html/pagination.php on line 34