updated 6:51 PM CEST, Jun 27, 2017

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genre&féminismes

A.W. Guelpa, harcelée sur le Net

Il est de ces individus qui n'ont pas inventé la poudre mais qui s'agitent dans la blogosphère dans l'espoir de faire quelques étincelles pour qu'enfin, on les remarque. Sans les nouvelles technologies, ils n'auraient jamais eu voix au chapitre en raison de leur étroitesse d'esprit et des platitudes qu'ils débitent à longueur de phrase. Minables un jour, minables toujours. Leur profil est assez banal : auto-proclamés coachs de vie, à fond dans le développement personnel, ces personnages éditent leurs ouvrages à compte d'auteur et répandent leur prose inepte sur le Net sans modération aucune. La médiocrité les caractérise et les coups bas les excitent. Et pour se faire  un "nom", ils font dans le copinage et la provocation. Après tous ces efforts, ils sont éventuellement invités dans une émission de la RTS qui sombre après leur passage ou alimentent un blog d'un quotidien local qui participe à son déclin. En bref, la gloire!

Ils font parfois des fixations : les féministes constituent un morceau de choix. La chancelière d'Etat de la République et du Canton de Genève, Madame Guelpa, a été assimilée à cette engeance féministe par le simple fait d'avoir rappelé quelques statistiques sur les votations dans la brochure qui s'y rapporte. Après avoir pointé le faible taux de participation aux dernières consultations, elle souligne que les femmes votent moins que les hommes et que leur engagement limité dans le processus électoral renvoie à leur faible représentativité politique. Appeler à une participation plus large des femmes n'est pas encore un acte de discrimination envers d'autres catégories comme le prétend un de ces fins bloggeurs. Madame Guelpa s'en tient aux chiffres et remplit parfaitement son rôle de Chancelière.

Ledit bloggeur se pose en victime. Ce rappel statistique lui est insupportable, il y voit une attaque directe contre les hommes… Madame Guelpa serait sous influence féministe. Passons sur son analyse primaire qui veut que la Chancelière s'en prenne à une catégorie de sexe alors qu'elle pointe un mécanisme, et revenons sur son discours paternaliste condescendant : pour étayer son argumentation, ce piètre rhéteur recourt aux ficelles sexistes habituelles. Il cherche à réduire Madame Guelpa à sa condition biologique et aux caractéristiques qui s'y rapportent. Il évoque ses yeux magnifiques, son sourire, joue la séduction, se pâme sur son prénom etc etc. Lourd? Beauf? Navrant certainement.

Madame Guelpa serait-elle illégitime à son poste? C'est ce qu'insinue le bloggeur jaloux qui voudrait lui assigner une toute autre place que celle qu'elle occupe dans l'espace public. Elle serait si bien à la maison à s'occuper de ses enfants… Pourquoi n'a-t-il pas été choisi lui pour exercer ces fonctions? Problème de compétences à l'évidence: le petit bloggeur n'a juste pas le niveau. Madame Guelpa, elle, est brillante, elle a un nom et mérite le respect. Lui a toutes les chances de rester anonyme et obscur (-antiste).

Photo DR

Le musée fait le trottoir

Le Musée National d’Art de Catalogne (MNAC) présente jusqu’au 25 mai “Jo Faig El Carrer (Je fais le trottoir), Fotografies 1957- 2010”, soit plus de 500 clichés clandestins dans lesquels Joan Colom, prix National de Photographie, sur-expose les prostitué-e-s de Barcelone. Cette exposition répond à un souhait du photographe de 92 ans, décrit par le musée comme le meilleur photo-reporter espagnol de tous les temps, admiré pour sa liberté totale dans l’utilisation de l'appareil-photo. D’avis de transféministe, «Jo Faig el Carrer» révèle surtout la liberté totale avec laquelle une soi-disant élite artistique, principalement blanche et mâle, perpétue sans capote des clichés inadmissibles.

A l’origine du travail de Colom, le coup de foudre d’un comptable trentenaire, passionné de photographie, pour le Raval, ex Barrio Chino, et l’envie de décrire ce quartier chaud bouillant «avec une fidélité respectueuse». Si Joan Colom a bien été fidèle, au quartier, le respect, lui, s’est vite taillé, et pas une pipe.

En effet, les images de cette exposition sont prises à l’insu des sujets, privés de tout libre-arbitre. Elles seront ainsi publiées, toujours sans l’accord de leur protagonistes, une première fois en 1962 dans le magazine AFAL, puis en 1964 dans le livre de Camilo José Cela Izas, Rabizas y Colipoterras (Catins, ribaudes et racoleuses). A une époque où la liberté sexuelle conduisait en prison, et où la prostitution achevait des femmes déjà sauvagement mises à nu par la répression franquiste, cette démarche pose problème. Le fait qu’elle ne soit pas clairement remise en question par le musée aujourd’hui, aussi. En 1962, comme en 2013, c’est la preuve du mépris et du sentiment d’impunité de la classe au pouvoir. Une femme pourtant s'est opposée à l'époque au photographe et à sa façon de faire. Elle s'est reconnue dans le livre de Cela et a menacé Colom d'un procès, ce qui mit entre parenthèses la carrière du photographe durant presque trente ans.

Mais les clichés ont la vie dure, et Colom retourne dans le Raval dès les années 90, offrant cette fois des images en couleur, crues comme le néon. Elles composent la partie inédite de l’exposition. Les temps ont changé, la drogue et le sida injectent leurs stigmates dans une Barcelone post-olympique. Le contraste avec les années soixante est brutal, et c’est aussi là que cette exposition génère un profond malaise. A côté des images récentes, et en l’absence d’une contextualisation efficace, les bas-fonds franquistes auraient presque un côté bonhomme, avec leurs prostituées riantes et pitorresques Ou comment alzheimeriser la mémoire historique…

«Jo Faig el Carrer» a pourtant une valeur documentaire, qui ne réside pas dans la prétendue vérité que sa clandestinité voudrait nous faire avaler, mais dans ce qu’elle raconte de l’occupation de l’espace public par les femmes et les minorités : en 1957, nous étions putes par le seul fait de «traîner» dans les rues. Aujourd’hui, nous pouvons traîner partout puisque nous ne sommes putes "que" dès que notre apparence ou notre vie sexuelle ébranlent l’autorité en place !

En 1957, Joan Colom manquait d’outils pour comprendre le mal-fondé de son objectif. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et tout musée qui se pose en référence culturelle devrait revoir son cadrage, et surtout promouvoir l’événement avec respect, sans réduire la prostituée à un corps sans tête, et la prostitution à une croupe offerte et anonyme. En glorifiant ces prises de vues sans en relever ni le sexisme ni le classisme, le MNAC et d’autres musées avant lui en sont complices. En les reproduisant à l’infini sur ses prospectus, sur Internet ou sur les petits carnets vendus à la boutique, le musée s’affiche maquereau.

Un espoir cependant, lundi 17 mars (soit trois mois après le début de l’exposition...) le musée propose une table ronde autour de Joan Colom et son temps, avec, entre autres, l’excellente Beatriz Preciado. Un regard vraiment libre qui devrait redonner une à ces photographies, une lecture au-dessus de la ceinture.

Photo : Joan Colom en pleine action, photographié par son ami Ignasi Marroyo.

Jouets, des raisons d'espérer?

Après la poupée qui rit, celle qui parle, celle qui marche et celle qu'on allaite, une marque américaine propose aux filles des jeux intelligents destinés à stimuler leur créativité et leur ingéniosité. Grandir hors du cadre tout tracé qui prépare la petite fille à son futur rôle de mère ne serait donc pas une fatalité?

Si la Suède a ouvert des brèches en proposant des jouets non genrés aux enfants ou en évitant le merchandising sexué dans les rayons des magasins, a-t-elle fait des émules ? Au Royaume-Uni, le department store Harrods a supprimé les catégories filles et garçons pour les remplacer par un rangement thématique, neutre. Le marketing par affinité serait-il en train de supplanter le genre marketing ? En France, depuis plusieurs années maintenant, les magasins Super U mettent en scène dans leur catalogue de jouets des filles jouant aux petites voitures et des garçons s'occupant de leur poupée, ce qui vaut à l'enseigne de s'exposer aux foudres des extrémistes de la Manif pour tous, outrés de telles transgressions de genre. En Suisse, qu'on se rassure, le catalogue Franz Carl Weber ne prend aucun risque en la matière : on se limite à de simples pack-shots produits et quelques rares mises en scène. C'est aussi moins cher pour la marque. Et lorsque des petites filles et des petits garçons apparaissent, ils correspondent au genre attendu.

Aux Etats-Unis, GoldieBlox, une marque de jouets dirigée par Debbie Sterling, une ingénieure diplômée de Standford, fabrique des jeux intelligents pour filles. Selon elle, une des raisons de la sous-représentation des filles dans les métiers scientifiques s'expliquerait par les jouets qui leur sont proposés. «Lors des 100 dernières années, les jouets ont poussé nos garçons à devenir des intellectuels, des constructeurs, des inventeurs», dit-elle. Elle a voulu y remédier en lançant GoldieBlox. La vidéo de promotion qui vante les mérites de ces jouets d'un nouveau genre a été vue plus de 8 millions de fois sur You Tube. Elle montre trois filles qui s'ennuient désespérément en regardant à la télé des princesses toutes de rose vêtues se dandiner. Les trois amies décident de réagir: casque de chantier, lunettes de protection et musique ! Elles créent ! Et ça marche ! Sur l'air de Girls des Beastie Boys, pas spécialement féministe à la base mais bon (d'ailleurs, la vidéo a dû être retirée à la demande du groupe), elles affirment vouloir se servir de leur neurones et jurent qu'elles ne sont pas que des princesses. Elles veulent construire des vaisseaux spatiaux, coder des applis et bien plus encore. De quoi redonner des lueurs d'espoir pour l'avenir de l'humanité. Seul petit bémol, l'univers de la marque reste malgré tout guimauve et c'est dommage de ne pas assumer jusqu'au bout le parti pris. La marque a-t-elle peur pour son image ? Va-t-on l'accuser de produire des "garçons manqués" voire de probables lesbiennes ? Du coup, un vernis supposé rassurer les parents recouvre le concept de départ : les codes couleurs sont dominés par un rose dont on peine à sortir. Encore un petit effort et on va y arriver !

Image tirée de la vidéo


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