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L'échappée et l'autodéfense féministe

Former de nouvelles monitrices d'autodéfense féministes, tel est le nouveau projet de l’Échappée, l'association genevoise qui soutient les initiatives collectives de femmes, à travers sa nouvelle campagne d'appel à dons. Après les chantiers-écoles non-mixtes, les féministes de l'Échappée entendent ouvrir aux femmes de nouvelles perspectives en leur proposant toujours plus d'outils pour leur émancipation.

Elles partent d'un constat simple : les demandes en stages d'auto-défense, que ce soit des particulières ou des institutions, se sont démultipliées en zone francophone européenne (Suisse, France et Belgique) ces dernières années, et l'offre ne suit pas, faute de suffisamment de monitrices. Ce qui laisse le champ libre à des pratiques tel le self-defense ou le krav-maga qui fleurissent un peu partout alors qu'elles ne sont pas adaptées aux réalités sociales et quotidiennes des femmes. En effet, de nombreux cours leur sont proposés par des hommes qui ne mesurent pas forcément leurs attentes : ces enseignements sont très souvent orientés vers les arts martiaux, dont la pratique s'inscrit dans un contexte hiérarchique et traditionnel alors que les femmes qui suivent des cours d'autodéfense le font pour prendre le contrôle de leur vie et la rendre plus sûre. L’autodéfense est un outil de prévention qui a pour objectif d’empêcher que la violence n’ait lieu.

Les cours d’autodéfense féministe insistent sur les méthodes qui permettent de mettre un terme à la violence le plus tôt possible, avant que l'agression physique ne se produise. D'où l'importance des stratégies verbales et du travail sur la confiance en soi. La force physique ne fait pas tout. Il y a donc un vrai enjeu à soutenir des méthodes d'autodéfense clairement féministes qui partent des situations de violence faites aux femmes et participent à briser la spirale de la violence en apprenant aux femmes à se protéger et à protéger leur entourage (enfants, amies, etc). Les informations fournies sur les aspects juridiques entourant les violences conjugales et la légitime défense peuvent permettre aux bénéficiaires de s'orienter plus facilement vers d'autres structures déjà existantes. Ainsi les femmes deviennent actrices de prévention sur les violences qui leur sont faites, ainsi qu'animatrices de prévention relais auprès de leur entourage.

C'est pourquoi l'association l’Échappée, qui récolte des fonds pour des projets féministes et collectifs, a décidé de lancer une campagne d'appel à dons pour lancer une nouvelle formation de monitrices. Il s'agit de réunir 22 000 CHF sur un budget total de 68 000 CHF, pour une formation qui devrait débuter à la fin de l'année 2015 et se poursuivre en 2016.

Si vous voulez soutenir l'association, vous pouvez envoyer votre contribution sur le CCP 12-852744-9 ou par virement bancaire : Banque Postale IBAN CH93 0900 0000 1285 2744 9. Tout don quel qu’en soit le montant, est le bienvenu.
Pour recevoir les informations sur les prochaines soirées de présentation écrivez à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou à l’Échappée, c/o Lestime, rue de l'Industrie 5, 1201 Genève.

L'éducation des garçons à revoir

En cette quinzaine de l’égalité genevoise et cette conférence sur la virilité annoncée à grand renfort de trompettes par l’Etat, il est intéressant de constater qu’en dépit des efforts déployés, le pays tout entier a tendance à régresser si l’on en croit les statistiques : l’égalité perd du terrain. Que faire ? Peut-être déjà résoudre un paradoxe fondamental et revoir toute l’éducation des garçons et pas seulement à l’école.

Les sociétés occidentales prônent le principe d’égalité hommes-femmes en l’inscrivant dans la loi, en instaurant des quotas pour rééquilibrer la représentation et corriger les rapports de force, en éduquant les enfants dans cette perspective juste, en s’essayant aux politiques d’équité. Sauf que la réalité est tout autre : les inégalités structurent le système social dans son entier. Il ne suffit peut-être pas seulement d’initier très tôt les petits à ce beau principe d’égalité. Peut-être faudrait-il repérer là où ça coince : école, famille, travail, société. En regardant plus précisément comment les adultes projettent leurs ambitions, leurs frustrations, leurs rêves, leurs cauchemars sur leur progéniture. Quels impacts ont ensuite ces projections sur la construction des identités des enfants ? Simone de Beauvoir avait déjà eu l’intuition que ça ne serait pas du tout cuit pour les filles : la route est très longue, semée d’embûches et de paradoxes pour devenir une femme, une vraie. Mais c’est un peu le même topo pour les garçons : il faudra se conformer, se soumettre, correspondre à son genre pour être en règle avec les attentes de toute une société. Il s’agira de réprimer ses émotions, ses envies, de s’éloigner de qui on est, de rester à bonne distance des autres.

La fabrique des garçons évoquée par Sylvie Ayral, professeure agrégée, docteure en sciences de l'éducation, décrit ces processus qui vont peu à peu modeler, formater l’individu de sexe masculin pour le faire entrer dans la catégorie «homme». Elle montre comment les garçons sont pris entre deux systèmes normatifs avec pour conséquence une injonction paradoxale. Le premier, à l’école, transmet «les valeurs de calme, de sagesse, de travail, d’obéissance, de discrétion, vertus traditionnellement associées à la féminité». Le second, selon Sylvie Ayral, est «relayé par la communauté des pairs et la société civile et valorise les comportements virils et encourage les garçons à tout le contraire : enfreindre les règles, se montrer insolents, jouer les fumistes, monopoliser l’attention, l’espace, faire usage de leur force physique, s’afficher comme sexuellement dominants». Il s’agit ici de se démarquer de tout ce qui est assimilé au «féminin» y compris à l’intérieur de la catégorie «garçons».

Cette masculinité hégémonique, productrice de sexisme et d’homophobie, constitue un frein pour ne pas dire un obstacle majeur à l’égalité réelle. Quels que soient les espaces (sport, culture, loisirs), les garçons occupent le terrain. Ces activités en dehors de l’école favorisent elles aussi la construction d’identités sexuées stéréotypées. Quant à la famille, c’est le foyer des inégalités de genre par excellence. Les parents vont adopter des comportements et des attentes différents en fonction du genre de leur enfant, consciemment ou non. La force d'inertie des structures sociales est telle que là encore, cet espace ne peut hélas reproduire que des modèles sexistes. L’école ne fera à la suite que légitimer ces inégalités.

Dès lors, comment arriver à une plus grande fluidité des rôles de genre entre filles et garçons ? Agir au niveau de l’école seule ne suffit pas. C’est la société dans son entier qui est concernée et qui doit revoir l’éducation des garçons dans tous les espaces, privés et publics. Ce qui suppose questionner la valorisation systématique d’une virilité fantasmée et impossible à atteindre pour la plupart des hommes en devenir. Cela passe par un réajustement des représentations masculines dans les médias et la publicité pour que les modèles proposés aux plus jeunes véhiculent des normes moins contraignantes, plus variées, moins genrées. Quant aux réseaux sociaux, en particulier ceux fréquentés par les jeunes, il est temps que les Snapchat, Whatsapp, Ask.fm, Line mettent en place des outils pour éliminer les contenus sexistes et LGBTphobes de leurs plateformes. L’idée est bien d’investir tous les espaces pour influer la construction identitaire masculine. Et d’arrêter de faire porter les efforts sur les filles uniquement.


Photo DR

Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, tome II, éd. Gallimard, 1949, rééd. Folio essais, 1976, 654 p.

Sylvie Ayral, La fabrique des garçons : sanctions et genre au collège, 2011, Presses Universitaires de France, 204 p.

Taxe rose sur les prix

Les inégalités hommes-femmes se nichent partout y compris dans les prix de services et produits de consommation. C’est ce que relève le collectif féministe Georgette Sand qui a effectué une enquête auprès d’une grande enseigne et dans différents commerces. La taxe rose ou woman tax pénalise les femmes déjà moins payées que les hommes. En France, le ministère de l’économie réagit et en Suisse ?

C’est un fait, quand vous allez chez le coiffeur, les écarts de prix sont frappants : Comptez 80 francs pour une coupe femme contre 45 francs pour un homme. Lorsqu’on les interroge, les coiffeurs vous expliquent qu’une coupe courte pour femme est plus complexe à réaliser, certains poussent le bouchon en disant que les cheveux féminins ont une texture particulière qui demande plus d’attention (sic)… On constate les mêmes pratiques dans les teintureries : faire nettoyer une chemise d’homme vous coûtera 6 francs contre 8 francs pour votre blouse. Il en va de même pour les produits de consommation courante. Le collectif Georgette Sand a repéré quantité de cas dans la chaîne Monoprix (qui porte mal son nom) et cite entre autres le paquet de rasoirs jetables que les femmes paient 8 centimes de plus que les hommes et pour seulement 5 rasoirs, alors que le paquet pour hommes en contient 10. Au total, l’écart est de pratiquement 1 euro. Une différence certes réduite mais qui finit ajoutée aux autres, selon le collectif, par «former une injustice injustifiable». Aux Etats-Unis, des études estiment  à environ 1.400 dollars par an la surtaxe payée par les femmes sur différents services et produits.

L’effet des produits segmentés par genre est souvent défavorable aux femmes en termes de prix. La valeur ajoutée de ces gammes spécifiques pour les femmes est difficilement justifiable par les marques. Parfois, seule la couleur rose constitue «l’innovation». On se souvient du «Bic for her» vendu plus cher alors qu’il ne s’agissait que d’un stylo bille classique… mais dans les tons pastels. C’est en général la même chose pour les cosmétiques et les produits de soin en général. Les marques surfent toujours sur le postulat essentialiste de la différence des sexes : les hommes et les femmes seraient «naturellement» différents et consommeraient donc différemment. Le communiqué de Monoprix va dans ce sens : «la composition du modèle femme induit un surcoût de fabrication». Pourtant, à bien y regarder, les deux rasoirs se ressemblent étrangement.

Une pétition initiée par le collectif féministe rassemble déjà 20'000 signatures et demande à Monoprix d’homogénéiser ses prix. La secrétaire d’Etat pour les Droits des Femmes, Pascale Boistard, a pris le relais en informant le ministre de l’Economie Emmanuel Macron qui vient de lancer une enquête pour «faire une évaluation de relevés des prix sur les catégories citées par ce collectif» et «à mesurer la réalité des écarts». En Suisse aussi, il est temps d’agir sur ces pratiques inacceptables et les consommatrices devraient faire pression sur les marques et les commerces pour gommer ces inégalités. Rendez-vous sur les réseaux sociaux !


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