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genre&féminismes

Le talent de Chimamanda Ngozi Adichie

«Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j’aimerais aujourd’hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement.»



Par ces/ses mots, Chimamanda Ngozi Adichie aborde le féminisme avec lucidité, éloquence et humour. Cette Nigérianne qui a émigré aux États-Unis pour y poursuivre ses études a décidé de devenir écrivaine. Son premier roman, L'Hibiscus pourpre, publié en 2003 est loué par la critique. Les suivants connaissent le même engouement. Ses livres sont traduits dans trente langues et les ventes de chaque opus dépassent le demi-million. Autant dire que c’est une star dans le monde de l’édition. Mais ce qui va la rendre très très «célèbre» c’est le sample d’un de ses discours We should all be feminists (TEDx) par Beyoncé en 2013 sur le titre "Flawless".

Pourtant le succès n’est pas venu tout de suite. C’est d’ailleurs le sujet de son second roman Americanah, et l’histoire de son double, Ifemelu, émigrée aux Etats-Unis, blogueuse qui peine à être éditée jusqu’à connaître la gloire après des années de galère. Certes un public nombreux assiste à ses conférences, mais Ifemelu comprend qu’il ne lit pas ses livres. Les auditeurs sont blancs. Ils veulent juste la voir, par curiosité parce qu’elle est «la “première blogueuse” en matière de race». Ifemelu comme Chimamanda Ngozi Adichie s’adapte, d’ailleurs pour les Nigérians, le terme Americanah désigne la personne qui s’est «américanisée». Du coup, Ifemelu raconte «ce qu’ils avaient envie d’entendre, rien de ce qu’elle écrirait jamais sur son blog, parce qu’elle savait que les gens qui lisaient son blog n’étaient pas les mêmes que ceux qui assistaient à ses ateliers sur le multiculturalisme».

Chimamanda Ngozi Adichie prend fait et cause pour les femmes et les minorités notamment les homosexuel-le-s persécuté-e-s en Afrique. Alors si nous ne sommes pas tous Charlie, sommes-nous tous et toutes des féministes (que nous ignorons)? C'est ce que l'auteure suggère en substance. Son manifeste Nous sommes tous des féministes reflète l’essence même de son combat. A paraître le 26 février prochain.


Nous sommes tous des féministes, suivi de Les marieuses, de Chimamanda Ngozi Adichie, Editions Gallimard/Folio, 96 pages.

Nudité politique, l'arme fatale

Cela faisait 50 ans qu’une femme n’avait pas été condamnée en France pour exhibition sexuelle. Pour son action en 2013 à l’église de la Madeleine, Eloïse Bouton, une ex-Femen, s’est vue à la surprise générale notifier sa condamnation. Pourtant la nudité politique est une arme fréquemment utilisée et pas seulement par les féministes. Il semble que tout se complique dès lors que les militant-e-s vexent les religieux.

Si les féministes de mai 68 qui brûlaient leur soutien-gorge et enlevaient le haut durant les nombreuses manifs qui émaillèrent ces journées printanières, aucune n’ont été condamnées pour exhibition sexuelle. Il aura fallu attendre décembre 2014 pour qu’une ancienne Femen, Eloïse Bouton, soit reconnue coupable d’avoir montré ses seins lors de son action à la Madeleine à Paris en soutien au combat des Espagnoles pour le droit à l’avortement. Elle a été condamnée à un mois de prison avec sursis et à verser à l’Eglise 2 000 euros de dommages et intérêts et 1 500 euros de frais d’avocat.

La peine est sévère mais dès qu’il s’agit de religion, les coups pleuvent. Que dire de l’aplomb de l’actrice iranienne Golshifteh Farahani qui pose nue en couverture de la très rare revue « Egoïste » ? Aux prises avec les mollahs depuis 2008 pour avoir joué dans une production américaine et pour être apparue sans voile aux côtés de Leonardo di Caprio lors de l’avant-première, elle est contrainte de vivre en exil. Privée de passeport par l’Iran, ou disons incapable d’en payer le prix (fixé par l’administration iranienne à deux millions de dollars), Golshifteh Farahani tient tête. Elle veut se sentir libre malgré tout et en 2012, elle montre un sein dans un clip tourné pour la cérémonie des Césars. Cette fois, sa famille restée en Iran est directement menacée. La nudité comme arme radicale est utilisée par les féministes du monde entier. En 2012, une autre Iranienne, Maryam Namazie avait diffusé un calendrier de nus défendant les libertés des femmes en soutien à l’activiste égyptienne Aliaa Magda Elmahdy. Celle-ci avait posté sur son blog une photo d’elle nue en bas noirs et chaussures rouges lors du printemps arabe. L’image avait le tour du monde au moment et l’a contrainte, elle aussi, à l’exil.

Cette nudité politique n’a rien de provocant ni de racoleur, elle ne montre pas un corps à consommer mais un être à écouter et à respecter. D’autres que les féministes ont compris la puissance de cette arme pour faire passer leur message : on se souvient des intermittents du spectacle face à l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti ou les zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Ceux-là n’ont jamais été inquiétés quant à une éventuelle condamnation pour exhibition sexuelle. Dans ces deux cas, les religieux n’avaient pas leur mot à dire. Le corps des femmes resterait-il un territoire propriété des églises, des familles, des états, des médecins ? Les femmes doivent faire face à plusieurs formes d'oppression qui s'imbriquent (patriarcat, racisme, colonialisme, capitalisme, hétérosexisme). Et l’aliénation religieuse ne fait qu’ajouter à la complexité des enjeux. Quant aux institutions religieuses, elles savent pertinemment jouer des paradoxes pour culpabiliser les femmes…

Photo DR

Les guerilla girls ont 30 ans

Les Guerrilla Girls ne peuvent encadrer aucune des discriminations ternissant le monde de l’art. C’est pourquoi, depuis 1985, ce collectif américain d’artistes anonymes féministes, dont le signe distinctif est un masque de gorille, «refait» joyeusement le portrait aux autorités et institutions culturelles. Autrefois craintes, aujourd’hui courtisées, les Guerrilla Girls ne se laissent toujours pas caresser dans le sens du poil. Quand Pharell les invite pour son expo GIRL à Paris l’été dernier, elles n’acceptent que pour mieux dénoncer l’ultra sexisme des vidéos musicales et des conservateurs de galeries, en actualisant deux des Guerrilla posters les plus connus.  Fêtons leurs 30 ans d’activisme dans la brume, avec une auto-interview issue de leur site web ! 

Comment a commencé l’aventure des Guerrilla Girls?
En 1984, le Musée d’Art Moderne de New York (MOMA) présentait l’exposition Une Etude Internationale de la Peinture et de la Sculpture, soit disant une synthèse actualisée de l’art contemporain le plus significatif au niveau mondial. Sur 169 artistes, seules 13 étaient des femmes, et tou-te-s étaient blancs, d’Europe ou des Etats-Unis. Pour Kynaston Mc Shine, conservateur, les artistes qui n’y figuraient pas devaient reconsidérer leur carrière. Cette réaction aussi sexiste que raciste, et l’indifférence générale du public et des institutions face aux préjugés flagrants de l’exposition nous ont énervées. C’est là que nous avons décidé de nous réapproprier la tradition du vengeur masqué pour mener des actions destinées à secouer les consciences en combattant stéréotypes et discriminations.

Que faites-vous à part des posters ?
Les posters sont notre arme de communication la plus connue, mais nous organisons aussi des manifs, et créons des affiches, des publicités sur les bus, des reportages dans les magazines, des autocollants et des campagnes d’envois de lettres.

Quelle est la philosophie à la base de votre activisme ?
Nous essayons de nous différencier d’un art colérique qui souligne ce qui ne va pas. Nous voulons être subversives, bousculer notre public avec des déclarations basées sur des faits avérés, et réussir à le conscientiser. Mais toujours avec humour, histoire de démolir le cliché de la féministe pas drôle…

Vous détestez la terminologie descriptive de l’art. Qu’est-ce qui cloche avec «tableau de maître» ou «génie artistique» ?
Si un tableau de maître ne peut être produit que par «un homme possédant de l’autorité» vous voyez où est le problème… Quant au mot «génie», il provient de «testicules» en latin. Cela explique peut-être pourquoi il est si rarement utilisé pour une femme !

Comment peut-on faire partie des Guerrilla Girls ?
En vous associant à nos actions partout où vous êtes ! Téléchargez et imprimez nos autocollants et posters puis collez-les partout dans votre ville ! Inspirez-vous de nous en choisissant un nom de code scandaleux et affichez autour de vous les posters qui vous touchent le plus. Si ça marche, recommencez. Si ça ne marche pas, aussi. Et inscrivez-vous à notre newsletter pour tout savoir de nos prochaines actions !

Comme elles l’affirment elles-mêmes : nous sommes peut-être l’une d’entre vous, nous sommes partout ! Guerrilla Girls : Gare au gorille….


A lire : Bitches, Bimbos and Ballbreakers: The Guerrilla Girls' Illustrated Guide to Female Stereotypes, New York : Penguin, 2003
The Guerrilla Girls' Bedside Companion to the History of Western Art, New York : Penguin, 1998

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