updated 6:51 PM CEST, Jun 27, 2017

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ENCORE UN PEU DE PATIENCE!

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Pip show marseillais

 

Hasard du calendrier et du lieu, l’installation de l’artiste plasticienne Camille Lorin a été présentée à la piscine de Frais-Vallon, à Marseille, capitale européenne de la culture en 2013. Les 300 prothèses utilisées pour l’œuvre proviennent directement de l'usine Poly Implant Prothèse (PIP) dont cinq dirigeants sont actuellement jugés par le tribunal correctionnel de Marseille pour "tromperie aggravée" et "escroquerie". Le procès qui doit durer jusqu’au 17 mai prochain se tient dans un gymnase spécialement aménagé pour pouvoir accueillir les quelque 5250 plaignantes, françaises pour la plupart. Là encore, coïncidence sportive des espaces qui accueillent les deux événements.

 

Même si l’artiste se défend d’avoir travaillé autour du scandale en particulier, elle dit avoir voulu s’intéresser à la machine économique qui emporte les destins des humains. Dans ce cas, elle s’est attachée à la chirurgie esthétique, révélateur de « notre époque qui nous dessine et nous déforme » selon ses dires à l‘AFP. Et si elle affirme que celle-ci est « avant tout économique avant d'être politique ou social (e) »,  son questionnement des stéréotypes et du modèle dominant occidental en matière de beauté est pour le moins politique. Directement issue de l’industrie pornographique qui résume la femme à une blonde à gros seins, la représentation que l’artiste dénonce à travers son exposition est celle qui inonde aujourd’hui nos écrans et à laquelle les femmes du monde (entier) s’identifient (trop). Pour ressembler à cette prétendue femme idéale universelle, le recours à la chirurgie et aux prothèses serait devenu un passage obligé. Avec les risques qu’on sait…

 

En effet, les autorités sanitaires françaises ont révélé qu’environ 25% des prothèses PIP retirées depuis le début du scandale, étaient défectueuses (rupture d'enveloppe, perspiration du gel), générant notamment des réactions irritantes, inflammatoires voire des nécroses. En France, 30 000 femmes se sont fait implanter ce type de prothèses. L’essentiel du problème reste pourtant à l’étranger (Amérique latine notamment) où l’entreprise PIP réalisait 84% de son chiffre d’affaires. Plusieurs femmes ont d’ailleurs commencé à se regrouper pour saisir la justice de leur pays et suivent le procès de Marseille avec attention.

 

Ce qui s’annonce de longue haleine dans cette affaire, n’est qu’éphémère dans l’installation de Camille Lorin dont les Performances au fond de la piscine n’ont été présentées que le temps d’une nuit. Pour les femmes ayant eu recours à des prothèses défectueuses, le calvaire durera probablement au-delà du procès quelle qu’en soit l’issue. Pour certaines d’entre elles, il s’agissait de reconstruction mammaire après un cancer et pas seulement d’une aliénation esthétique que dénonce l'artiste.

 

© Photo DR

 

 

 

20ème: Tenon bon

 

En France, la période est houleuse sur le front social. Une nouvelle droite composée de conservateurs traditionalistes et d’éléments radicaux, principalement intégristes catholiques et extrêmistes de droite, profite des débats parlementaires autour de la loi Taubira pour occuper le terrain et radicaliser le mouvement anti-mariage pour tous. L’attitude des élu-e-s, qu’ils soient de droite ou de gauche, brille par leur retenue : les condamnations devant les actes de violence homophobes, les prières de rue illégales, les agressions de journalistes ou autres sit-in non autorisés sont rares et quand elles sont, elles se font du bout des lèvres. Pourquoi ? Y aurait-il une convergence tacite entre parlementaires sur un retour à l’ordre moral que la France, fille aînée de l’Eglise, appellerait de tous ses voeux? Comment des mouvements dormants comme Civitas ou le GUD occupent-ils, tout à coup, le devant de la scène ?

En réalité, ils ont toujours fonctionné, se rassemblant sur des thématiques moins médiatiques que le Mariage pour tous : ainsi l’institut Civitas via sa branche junior, France-Jeunesse-Civitas participe depuis des années aux actions contre les centres IVG des hôpitaux aux côtés d’associations comme SOS tout-petits. Peut-on encore s’étonner que les femmes et les minorités soient les cibles privilégiées de ces pourfendeurs de «gauchistes assassins et sodomites» selon leur rhétorique idéologique ?

Un collectif parisien du XXème arrondissement est aux avant-postes depuis des années et fait front pour que reste en activité le centre IVG de l’hôpital Tenon. Chaque mois, les catholiques intégristes et la droite extrême se donnent rendez-vous devant l’hôpital pour prier et manifester violemment. Les habitant-e-s du quartier sont excédé-e-s. Face aux slogans pseudo-subversifs empruntés à une gauche que pourtant ils exècrent, le collectif a le sien : «Tenon bon». Depuis plusieurs années, les militant-e-s tiennent bon et les femmes ont accès tant bien que mal aux services du centre. l’émiliE a interviewé Marie Josée Pépin, une représentante du collectif, devenu symbole de résistance à la menace réactionnaire.

 

l’émiliE : Depuis quand votre centre IVG connaît-il des difficultés à exercer ses activités?

Marie Josée Pépin : Dans le cadre de la loi Hopital Santé Territoire, dite loi Bachelot, on regroupe des hôpitaux en pôle, on mutualise les moyens et on ferme des centres. En sept ans, 250 CIVG ont ainsi fermé.
L'hôpital Tenon entrait dans ce cadre. Il a fermé en juillet 2009, en catimini, après le départ en retraite du médecin. A l'initiative de l'association Droits des Femmes XXe, un collectif est créé et nous occupons le terrain depuis le 15 octobre 2009. Après une lutte victorieuse de 18 mois, le centre rouvrait le 26 avril 2011.


Les catholiques intégristes essaient-ils encore d’intimider les femmes aux portes du centre?
En septembre 2011, ils essayaient de pénétrer dans l'hôpital, la réouverture étant pour eux un symbole intolérable du droit des femmes à disposer de leurs corps.
Et, déjà en 1986, époque où ils attaquaient les centres en cassant le matériel, frappant les médecins, Tenon avait été leur première agression !
Ils reviennent pratiquement tous les mois, prient, avec prêtres et images mensongères violentes. Samedi 20 avril, cela fera la 15ème fois.
Depuis le débat sur le mariage pour tous en France, immédiatement, ils ont lié les deux sujets et des propos homophobes sont tenus par leurs fidèles.

Pourquoi l’hôpital Tenon? Est-ce pareil devant tous les centres IVG de France ?

Ils sont présents sur Grenoble et Bordeaux et à chaque fois, il y a une histoire.  Grenoble fut le premier centre IVG ouvert en France. A Bordeaux, Juppé, ancien ministre et maire, a donné une église aux intégristes…



Pourquoi vos droits d’expression ont-ils été restreints (interdiction de manifestation + interdiction de territoire autour de l’hôpital)?
Nous sommes présentes à chaque fois. La première fois a été un peu tendue avec la police, mais rien de grave. La police a comme arguments qu'il y aurait des incidents, donc nous interdit de manifester autour de l'hôpital et interdit de territoire. Par contre, ils sont eux "autorisés" à prier... à côté de l'hôpital. En décembre 2012, le comble, on nous a interdit de diffuser des tracts!
Nous pensions que les choses changeraient avec le nouveau gouvernement, or il n'en est rien.
Il semblerait que ce soit Valls, ministre de l'Intérieur, qui bloque la situation.

Quels sont vos soutiens? Quelles sont vos prochaines actions?
Nous comptons d'abord sur nous-mêmes, le collectif est soudé, très soutenu par la population,
les associations, les syndicats CGT et Sud santé, les organisations politiques de gauche, les éluEs plus particulièrement, celles et ceux du Front de Gauche.

 

Plus d'infos sous http://collectifivgtenon.wordpress.com/

 

 

Viols en Inde, jusqu'à quand?

Après le viol de la touriste supposée lausannoise en Inde par quatre hommes vendredi passé, la polémique enfle tant en Suisse que dans le sous-continent: Reprenant à son compte les déclarations de l'inspecteur de police Avnesh Kumpar Budholiya, le ministre de l'Intérieur de l'Etat du Madhya Pradesh, Uma Shankar Gupta a déclaré que les touristes suisses avaient fait preuve d'imprudence dans un pays qu'ils connaissaient peu et qu'iis auraient dû s'informer auprès des autorités locales pour savoir où dormir. En tout état de cause, le camping sauvage n'est pas autorisé, ce qui "arrange" le ministre incapable de faire face aux viols dont sont victimes les femmes dans la région. Excédées, les associations féministes indiennes saisissent ce cas pour réclamer que la police et la justice fassent enfin leur travail. Mamta Sharma, présidente de la National Commission for Women, exige que le gouvernement prenne des mesures strictes en soulignant que "le fait que les violeurs restent impunis, doit nous amener à nous demander quelle image donne l'Inde au reste du monde".

 

Aujourd'hui, des députés du parlement du Madhya Pradesh, scandalisés par la tournure des événements et par les déclarations d'Uma Shankar Gupta, siègent habillés en noir et demandent la démission du ministre de l'Intérieur. Ils réclament un débat d'urgence sur les violences faites aux femmes. Devant le chaos provoqué par les parlementaires, la session a été ajournée. La question des viols et des agressions sexuelles prend désormais une dimension diplomatique puisque la sécurité des touristes étrangers n'est pas assurée. Côté DFAE, Berne se couvre avec ses "conseils aux voyageurs" qui stipulent clairement qu'il y a "dans tout le pays une augmentation de viols et de délits sexuels. Il existe même un paragraphe pour les femmes précisant que celles "qui sont accompagnées d’un homme, sont moins importunées et voyageront de préférence en groupe ou se feront accompagner d'un guide reconnu. Cette recommandation vaut également pour les personnes qui ne sont pas familiarisées avec le pays". On ne peut être plus clair.

 

Une diplomate suisse avait déjà été violée en 2003 à New-Dehli mais il aura fallu les manifestations massives de décembre 2012 pour que le parlement indien approuve enfin le projet de loi qui condamne les agresseurs à une peine plancher de 20 ans de prison. Combien de temps faudra-t-il encore pour que la loi soit vraiment appliquée?

 

Photo DR, les agresseurs présumés de la Suissesse

 

 

 


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