updated 6:51 PM CEST, Jun 27, 2017

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Masanjia, camp de travail pour femmes

 

Copiés sur le modèle soviétique, les camps de travail chinois ont été mis en place par Mao Zedong dès le milieu des années 50 afin de supprimer les ennemis de la révolution, pour reprendre la terminologie de l’époque. Cet outil de répression politique a été conservé sous l’ère Deng Xiaoping et s’est adapté à la nouvelle donne économique pendant les périodes Jiang Zemin et Hu Jintao fournissant une main d’œuvre gratuite qui travaille notamment dans la production textile à destination de l’Occident. Ils seraient 190'000 selon les chiffres officiels et 500'000 selon la Fondation Laogai (abréviation de láodòng gǎizào, rééducation par le travail) détenus dans 350 camps à travers le pays en toute illégalité. Leur délit ? Avoir exprimé leur opinion sur Internet ou lancé des pétitions pour demander plus de justice au gouvernement. Et si l’existence même de ces camps violent les droits les plus élémentaires des citoyen-ne-s, les autorités ont la capacité de contourner la loi pour détenir de façon arbitraire tout individu jusqu’à quatre ans sans avoir de comptes à rendre.

Du Bin, un jeune reporter, a tourné clandestinement un documentaire sur le camp de femmes de Masanjia, près de Shenyang dans le nord-est de la Chine. Intitulé Women above ghost’s head, le film est un témoignage de la barbarie impensable du système. Pendant plus d’une heure, face caméra, Liu Hua, une paysanne de 51 ans, raconte les atrocités des trois années qu’elle a passées à Masanjia. C’est après avoir découvert la corruption du secrétaire du parti et des officiels dans les instances locales de son village qu’elle et son mari ont été envoyés en camp de rééducation. Et si Liu Hua n’a été scolarisée que cinq ans, elle a réussi à écrire ce qu’elle vivait dans le camp, à apprendre par cœur les pages ainsi noircies et à les avaler pour éviter les coups. C’est ce témoignage livré en urgence que Du Bin a filmé. Liu Hua y parle à toute vitesse comme si elle allait ne jamais parvenir au bout, comme si elle craignait d’omettre des éléments importants.

Elle dit le travail entre dix et quatorze heures par jour, elle dit le manque de nourriture (des légumes pourris, jamais de viande, quasi pas de riz), d’hygiène (une douche par mois), de soins (femmes enceintes, malades, handicapées ne voient jamais de médecins). Elle parle des conditions de travail insupportables, mais aussi des tortures subies. Le quotidien des 5'000 femmes de Masanjia permet à la Chine de produire à moindre coût des jouets, des jeans, des t-shirts exportés en Europe, en Corée du Sud notamment. Elle précise les catégories de prisonnières hiérarchisées par uniforme de couleur (pas si loin des triangles nationaux-socialistes...).

En avril dernier, le magazine chinois Lens a tenté d’alerter l’opinion sur la situation en publiant des témoignages d’anciennes détenues mais Pékin a immédiatement censuré le reportage. Pour le réalisateur Du Bin, « il faut utiliser Internet pour conscientiser plus de gens. Je pense que dans de telles circonstances, aider à produire des films comme le mien, c’est aider les Chinois. C’est aussi aider les Chinois à parler et à dire la vérité». 

Le 31 mai dernier, quelques jours avant la date anniversaire de Tiananmen, Du Bin a été arrêté par la police. L’activiste Hu Jia a expliqué que «tous les livres et les notes de Du Bin ont été saisis. Le matériel concernant ses travaux sur Tiananmen et sur le camp de travail de Masanjia a disparu». Pour Catherine Baber, directrice d’Amnesty International en Asie, cette arrestation a un lien direct avec le reportage Women Above Ghost’s Head. Liu Hua et toutes les femmes qui ont eu le courage de s’exprimer risquent également d’être arrêtées à leur tour.

 

Découvrir la vidéo ici.

 

 

 

 

 

Photo tirée du film de Du Bin

 

 

 

Abercrombie n'aime pas les femmes

La célèbre marque de vêtements n'en est pas à son coup d'essai: provoquer, discriminer, mépriser fait partie de sa stratégie marketing et véhicule de fait des valeurs négatives. A écouter son PDG, Mike Jeffries, seule une petite élite serait digne de porter du A&F.


Dans une interview fleuve accordée au journal en ligne Salon, celui-ci expliquait la raison des castings à l'embauche pour les vendeurs-euses et autres floor-managers: "Les gens beaux attirent les gens beaux et nous ne voulons vendre qu'aux gens beaux et cool. Les autres, on n'en veut pas". On peut s'interroger sur sa définition du cool face à une attitude aussi rigide. Il y a quelques jours, le patron récidivait sur Business Insider qui indiquait que la marque ne produirait ni ne vendrait de vêtements pour femmes au-delà de la taille 36. Sachant qu'en 2007 on comptait 2,3 millions de personnes en surpoids en Suisse et que la taille la plus vendue n'est de loin pas le 36, Abercrombie and Fitch ne vendra pas grand-chose en Helvétie… Toutefois Mesdames, vous qui vous nourrissez de temps en temps, vous pouvez tenter votre chance dans les magasins de l'enseigne en allant directement à l'étage homme: les vendeurs beaux et minces vous y redirigent automatiquement. Et là on se pose la question: les hommes ne sont-ils pas soumis à la même mesure restrictive que les femmes? Eh bien non pas du tout, les rayons regorgent de XL, XXL et plus encore. Pourquoi? Mais parce que ces messieurs sont sportifs et donc musclés. Non ce ne peut pas être du gras c'est que du bi-, du tri, du quadriceps et j'en passe!


Résumons: des filles à la taille de guêpe et des gars… comme ils sont. Si on ajoute que la restriction de taille pour les habits féminins ne concerne pas les soutiens-gorge, que la marque continuera de commercialiser en bonnets D, cela donne une image assez claire de la femme selon A&F: un squelette à gros seins, soit une représentation très univoque de 50% de l'humanité. D'ailleurs la presse étasunienne a souvent interrogé Mike Jeffries à ce sujet, arguant du fait que ces campagnes publicitaires avaient un univers homoérotique. Ce à quoi l'intéressé répond "C'est complètement faux! Je pense que ce que nous représentons est sexuellement sain. C'est ludique. Ce n'est pas sombre. Ce n'est pas dégradant". Pour lui, on est plus dans la camaraderie. Certes. Ses ambiguïtés sur ce terrain contrastent avec la franche misogynie qu'il affiche pour le reste de son positionnement.


Et que dire de son refus de donner des invendus à des organisations caritatives, préférant les brûler? Les pauvres, même s'ils entrent dans les critères de taille, ne sont-ils pas assez beaux et cools pour porter A&F?


Au regard de tout ça, Abercrombie est sans doute la marque la moins belle et la moins cool qui soit.

Bonnes soeurs féministes radicales

 

La semaine dernière, le pape François a reçu des religieuses du monde entier, tandis que son prédécesseur n’avait pas jugé opportun de le faire. Cette rencontre, qui aurait pu être interprétée comme une démarche reconnaissante à l’égard des ordres féminins, avait en réalité un but bien précis : la mise au pas des nonnes américaines de la LCWR dont la contestation jugée féministe radicale par le Vatican leur avait valu une enquête visant à évaluer si elles étaient bien sur le droit chemin, cela sous la houlette du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Müller. Des mesures répressives avaient été envisagées avec à la clef, la restructuration de leur organisation.

Créée en 1956, la Leadership Conference of Women Religious regroupe 57 000 religieuses américaines, soit 80% des effectifs féminins, autant dire une force que le Saint-Siège ne peut ignorer. Le problème est que ces femmes donnent leur avis sur tout un tas de sujets de société avec des prises de position assez libérales en matière de contraception, d’avortement, d’homosexualité, de divorce et d’ordination. Entre les livres qu’elles publient ou l’émission de radio Interfaith de Soeur Maureen Fiedler qui cartonne au Etats-Unis et au Canada, leur parole est largement diffusée. Qu’on se rassure, elles ne se pavanent pas torse nu à l’instar des Femen ni ne versent dans le terrorisme post-porno. D’ailleurs la présidente de la LCWR, Sœur Florence Deacon conteste l’étiquette féministe et l’a confié dans une interview au New York Times en octobre 2012: «J’ai été surprise qu’on nous dise féministes radicales. Je pourrais tout à fait leur présenter de vraies féministes radicales».

Leur remise en cause de la domination masculine au sein de la hiérarchie de l’Eglise s’est néanmoins heurtée à des siècles de conservatisme. Alors même que l’arrivée d’un nouveau pape réputé plus ouvert et disposé à réformer la Curie avait suscité beaucoup d’espoir, force est de constater que le changement n’est pas pour maintenant. Si le souverain pontife a salué le travail caritatif des Américaines, il leur a rappelé dans une rhétorique ambivalente et confuse à souhait dont l’Eglise a le secret qu’elles devaient être des «mères» à la «chasteté féconde» et non des «vieilles filles».

Dans ce conflit ouvert avec la hiéararchie catholique, les religieuses bénéficient du large soutien de la société civile qui apprécie leur engagement aux côtés des plus démuni-e-s. A trop se déconnecter de la vie de leurs ouailles et de leurs serviteurs, les chefs du Vatican risquent d’atteindre un point de rupture selon une analyse du théologien catholique contestataire suisse Hans Küng, qui estime que si rien ne se passe, «l’appel indignez-vous se fera entendre de plus en plus fort à l’intérieur de l’Eglise». Pour l’heure, le pape François a validé le rappel à l’ordre et la démarche répressive à l’encontre de la LCWR, voulus par Benoît XVI.

 

 © Photo DR, Florence Deacon présidente de la LCWR

 


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