updated 6:51 PM CEST, Jun 27, 2017

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ailleurs

Au nom de l'amour

Les autorités espagnoles viennent de publier les chiffres sur la violence de genre entre mineurs et le constat est amer : une augmentation de 30% en un an. Face à la statistique, expert-e-s et éducateurs-trices s'accordent pour dire que les schémas traditionnels persistent voire se renforcent à l'adolescence. Les jeunes filles qui ont été confrontées à cette violence sexiste pensaient que c'était "un truc" d'adultes. La faute aux réseaux sociaux? Au porno? A la crise? Explications.

Depuis 2004, année à partir de laquelle les agressions sexistes ont commencé à être recensées dans toute l'Espagne, jamais on avait vu une telle augmentation. Sachant en outre que ces chiffres ne recouvrent qu'une partie de la réalité puisqu'il s'agit de faits ayant entraîné un dépôt de plainte devant la justice. L'année dernière, une jeune fille de 13 ans, Almuneda Marquez est décédée, assassinée par son "amoureux" et si les cas extrêmes sont rares, la recrudescence de ces violences devient préoccupante. Interviewée par le quotidien El Pais, Susana Martinez, présidente de la Commission d'études des violences faites aux femmes, explique que "les jeunes reproduisent des schémas que l'on croyait dépassés, des modèles selon lesquels le garçon est le dominant et exerce sa domination grâce au contrôle et la fille adopte une attitude soumise ou complaisante". Selon elle, ces relations s'inscrivent dans le schéma traditionnel de l'amour romantique avec l'homme fort et la femme fragile, dépendante, qui a besoin de protection. "C'est comme dans les contes de fées, lorsque la princesse doit être sauvée par le prince. Ces modèles poussés à l'extrême peuvent conduire à la violence sexiste. Surtout, ils empêchent les filles de devenir des sujets agissants dans la société", estime pour sa part Ana Bella Hernandez, présidente d'une fondation d'aide aux victimes. Le romantisme serait donc la porte ouverte aux violences faites aux femmes?

A en juger par ce que pensent les jeunes eux-mêmes, l'hypothèse n'est peut-être pas si bancale. Les attitude sexistes (jalousie extrême, insultes, etc.) se justifieraient au nom de l'amour, selon eux. Ils sont 33,5% à partager ce point de vue d'après une étude parue en 2010. Et pour 12,2%, ils pensent que dans une bonne relation de couple, la femme ne doit pas contrarier l'homme. 6% des jeunes filles sont du même avis. Il sera intéressant de comparer ces données à celles qui vont paraître la semaine prochaine : le Ministère de la santé, des services sociaux et de l'égalité a en effet commandé une enquête menée auprès de 8000 jeunes qui semble confirmer que les ados sont très perméables aux représentations et stéréotypes de genre diffusés par les médias mais également par les familles. La norme dominante et omniprésente de l'amour romantique ne fait que renforcer le cliché de l'homme fort et de la femme fragile et soumise.

Sa diffusion s'en trouve démultipliée grâce aux nouvelles technologies. S'y ajoute un contrôle et une prise de pouvoir facilités. Pour Susana Martinez, "les réseaux sociaux, les SMS, sont utilisés pour savoir à tout moment où est l'autre et ce qu'il fait. Et puis, quand on se sépare, ils sont utilisés comme instruments de harcèlement". Où est la ligne entre la preuve d'amour et le rapport de domination? Est-ce normal si l'amoureux demande à l'amoureuse de rappeler depuis le téléphone fixe de chez elle pour savoir si elle est bien rentrée? Est-ce normal si l'amoureuse refuse que son amoureux ait accès à ses SMS qu'il la soupçonne automatiquement de le tromper? C'est comme si la vie des jeunes filles n'avaient aucune légitimité, comme si leur propre vie ne leur appartenait pas. La société ne les aide pas. Elles doivent se battre pour exister. La culture du harcèlement prend tellement de place qu'elle en vient presque à tenir d'éducation (sentimentale?). Ainsi, le type d'expérimentation sociale How to get a girl to kiss you ou comment embrasser une inconnue en 10 secondes (contre son gré) qui se répand sur la toile rencontre un succès fou auprès des adolescents. Cela contribue à entretenir l'idée que la fille est une proie et que le garçon n'a qu'à se servir. Quant aux représentations pornographiques, rares sont celles qui mettent en valeur les femmes traitées la plupart du temps comme des objets. Dans ces conditions, la hausse des violences de genre entre ados est-elle si surprenante?



 

Jihad sexuel en Syrie

 

Elles seraient plus d’un millier à officier pour le repos du guerrier dans les camps d’Edleb en Syrie. Parmi ces jeunes filles majoritairement tunisiennes, on trouve des Européennes qui pratiquent le jihad du nikah ou prostitution au nom du jihad et qui s’engagent à leur manière dans le combat contre Bachar Al-Assad. Quelles sont leurs motivations, quel est leur parcours, comment les autorités religieuses musulmanes s’accommodent-elles de ces jihadistes d’un genre particulier ? Explications.


Tout a commencé avec le témoignage d’Aïcha, 20 ans, diffusé sur Tounesna TV en mai dernier. Pendant plus de quinze minutes, la jeune Tunisienne raconte comment elle en est venue à accepter un «mariage par heure ou par jour» comme est appelé pudiquement le rapport sexuel avec un milicien syrien. Aïcha a été recrutée à l’Université de Monastir où elle étudiait par une femme de 40 ans, étrangère à la faculté, mais qui y faisait du prosélytisme religieux. Elle parlait des préceptes de l'islam de façon générale jusqu'au jour où elle a proposé aux filles «le port du niqab et l'inscription gratuite à des cours religieux». Aïcha explique que les cours avaient lieu chez cette prédicatrice et que son groupe comptait environ une vingtaine de filles de 18 ans et une enfant de 10 ans. Une stratégie d’isolement était à l’œuvre visant à convaincre les élèves d’abandonner l’uni au profit de l’étude du Coran et de se consacrer entièrement à Allah. Au fil du temps, la «professeure» a commencé à leur parler de jihad avec à la clé, l’accès au paradis.  Et pour le gagner plus certainement,  Aïcha s’est vu proposer un «mariage» aux jihadistes combattants pour «les soulager et leur redonner des forces afin qu'ils puissent vaincre l'ennemi». Cette forme de jihad est appelé «jihad du nikah» (de mariage). L’idée lui plaît car la jeune fille est persuadée que cette pratique est conforme aux préceptes religieux. Sauf qu’Aïcha ne fera pas le voyage jusqu’en Syrie : sa mère qui a noté tous les changements que présentait sa fille a réussi à la convaincre de renoncer au projet à force de larmes et de discussions.


Ce premier témoignage a levé le voile sur d’autres cas de jeunes filles brutalement parties en Syrie, laissant leurs parents désemparés. Ces derniers racontent désormais leur histoire à la presse, comme ceux d’une adolescente belge de 16 ans. Ce phénomène d’abord révélé par les médias proches du régime de Bachar Al-Assad a été vu comme de la propagande et mis en doute, mais face aux réactions des parents et à leurs efforts pour retrouver leur fille, force est de constater que cette forme de prostitution existe bien. De tous temps, les armées ont entraîné dans leur sillage des filles de joie en cohortes plus ou moins organisées. Alors quoi de neuf ? Ces réseaux jihadistes en jupon posent surtout une question morale. Mais de ce point de vue, il semble que les autorités sunnites aient tranché.


Le cheikh salafiste Yasir al-Ajlawni avait déjà lancé une fatwa, postée sur youtube, qui "autorise" le viol des femmes non sunnites par les combattants musulmans engagés dans le jihad en Syrie. Le leader religieux légitime ce crime et le justifie au nom de l’islam pour les combattants qui luttent pour renverser Bachar al-Assad. Le cheikh Mohammed al-Arifi, un dignitaire religieux saoudien, prône l’adultère autorisé de dix minutes à 90 ans à travers une fatwa dont le but est «de permettre aux combattants d’exercer leur droit aux rapports sexuels, ce qui renforce leur courage et augmente leur capacité et leur moral dans le combat». Les autorités religieuses expliquent que face au manque de femmes dans les zones de combat, le jihab du nikah constitue une solution adaptée en accord avec l’islam.


Cette vision n’est pas partagée par les familles des jeunes filles tunisiennes rassemblées au sein de l'Association de secours aux Tunisiens à l'étranger. L’avocat Badis Koubadji, président de l’association, décrit les conditions de vie de ces jeunes femmes dans l’hebdomadaire Akher Khabar : «Dès qu’elles arrivent dans les camps des combattants islamistes, elles sont accueillies en grande pompe et une ‘‘zeffa’’ (cérémonie) est organisée à leur honneur. Ces jeunes femmes se mettent tout de suite au service des ‘‘thouars’’ (révolutionnaires) et sont prêtes à consommer. Six hommes se relaient souvent sur une seule femme tous les jours». L’avocat tente d’alerter l’Unicef et les organisations humanitaires sur les risques encourus par ces jeunes filles, qui n’ont pas de moyens de contraception. D’après lui et selon les familles, certaines auraient donné naissance à des enfants qui seront probablement abandonnés.

Les associations de féministes tunisiennes ont de leur côté également réagi. A l’occasion de la fête de la femme qui a lieu le 13 août, rassemblées dans le collectif élargi Hrayer Tounes, elles ont organisé une marche pour dénoncer de manière catégorique le mariage des mineurs, la polygamie, le «jihad du nikah» et les tentatives visant à diviser en deux clans les femmes tunisiennes, et ce en allusion à la marche à laquelle a appelé le parti Ennahdha pour célébrer la fête de la femme. Le 6 septembre, le collectif est allé exiger devant le ministère de la Femme et de la Famille la démission de la ministre Shimen Badi et ont proposé qu’elle soit elle-même envoyée en Syrie pour pratiquer le jihad du nikah.

Aïcha, elle, se sent aujourd’hui libérée et quand elle parle de religion, les mots «amour» et «paix» ponctuent son discours…
 

 

 

 

 

Oseille et préjugés

Un deuxième homme a été arrêté dans le nord de l'Angleterre pour avoir menacé de mort et de viol sur Twitter l'activiste féministe Caroline Criado-Perez, la députée travailliste Stella Creasy et plusieurs journalistes. Le patron anglais du réseau social Tony Wang s'est fendu d'excuses publiques s'engageant à lutter fermement contre le harcèlement et les injures sexistes partagés en toute impunité entre internautes. Ce cas continue néanmoins à faire la une des journaux d'outre-Manche.

Pourquoi cette jeune femme a-t-elle subi un déluge d'insultes et des menaces visant son intégrité physique ? Principalement parce qu'elle a lancé une campagne contre l'idée de la Banque d'Angleterre qui allait retirer du billet de 5£ Elizabeth Fry, philanthrope à l'origine de réformes dans les prisons britanniques au XIXe siècle, en la remplaçant par Winston Churchill. Caroline Criado-Perez a d'abord lancé une pétition intitulée "Bank of England: Keep a Woman on English Banknotes" et a ensuite milité pour que l'écrivaine Jane Austen puisse apparaître elle aussi sur des billets. La presse anglaise a largement couvert la bataille entre David et Goliath et au final, les prochains billets de 10£ arboreront le portrait de Jane Austen tandis que ceux de 5£ celui de Winston Churchill.

Cette soudaine visibilité a focalisé les sexistes de tous poils sur la personne de Caroline Criado-Perez qui ont alors laissé libre cours à la haine ordinaire. Celle qui a créé le women's room, vaste base de données rassemblant les expert-e-s les plus pointu-e-s en matière de féminisme, qui permet notamment aux médias de solliciter l'intervenant-e la/le plus approprié-e pour un sujet donné, atteint-elle le but qu'elle s'était fixé ? A savoir obtenir une meilleure représentation des femmes dans les médias et proposer une expertise sur les rapports sociaux de sexe ? Ou bien n'est-elle que la énième victime de ces relations dominants-dominé-e-s justement ? Même si elle s'est dit horrifiée par toute cette violence, elle retient les aspects positifs de son action. Elle sait aussi que la lutte sur les réseaux sociaux ne fait que commencer et qu'il ne faut pas laisser les discours sexistes, homophobes et racistes occuper le terrain.


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