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La vie de palace

Le mouvement social qui a enflammé les palaces parisiens a commencé après la dernière fashion week : après le Hyatt Vendôme, puis le Hyatt Paris Madeleine, ce fut au tour des femmes de chambres du Royal Monceau Raffles de se mettre en grève. Parmi elles,
 Chafikha Gherabba s’est révélée redoutable négociatrice et syndicaliste déterminée.

D’ordinaire, dans l’ambiance feutrée des palaces, les mots se chuchotent, les gestes se mesurent, tout en discrétion et en retenue. Cet automne, devant le Royal Monceau, des drapeaux de la CGT étaient plantés dans les pots de fleurs, et les grévistes criaient leurs revendications dans des mégaphones. Un contraste frappant, un fossé séparant deux mondes surtout, celui des riches propriétaires du fonds qatari Katara Hospitality, qui détient aussi le Peninsula, le Buddha Hôtel à Paris et le Carlton à Cannes face à celui des employé-e-s du palace payé-e-s entre 1200 et 1300 euros nets par mois, sachant que des chambres au Royal Monceau peuvent coûter 25000 euros la nuit…

C’est précisément lors de la négociation annuelle des salaires que le ras-le-bol s’est exprimé. A l’augmentation de 3% réclamée par les syndicats, la direction a répondu 1,8%. Pour Chafikha, c’est à ce moment que l’idée de la grève illimitée s’est imposée. Cette jeune femme, employée dans le palace depuis quatre ans, l’a constaté : «Au bout de deux ans, les conditions de travail se sont dégradées». Tout le monde travaille sous pression, en sous-effectif permanent. Avec d’autres, elle décide de se syndiquer «pour changer les choses». Elle explique que «dans ma famille, la solidarité, on connaît. Mon père aimait aussi défendre les gens. Il m’a transmis ses valeurs. J’ai donc trouvé, avec la CGT, le moyen de les mettre en pratique». Son premier combat politique, elle le remporte au printemps : son syndicat s’impose aux élections, «ce qui n’était pas gagné d’avance», concède-t-elle. Elle participe ensuite à l’élaboration d’une plate-forme de revendications, portant sur les salaires et les conditions de travail, dont notamment une augmentation du salaire horaire de deux euros pour les 300 employé-e-s et ouvrièr-e-s de l’hôtel.

A cœur du conflit, «nous avons aussi mobilisé et syndiqué des salariés pour arriver à 36 jours de grève» dit-elle plutôt fière. Si la lutte était très dure, elle note le rôle déterminant des femmes dans ce combat. «Il y a eu beaucoup de solidarité certes, mais c’était très dur de tenir, surtout pour les femmes monoparentales. Pour autant, les femmes, quand elles s’engagent, ont des capacités de lutte et de résistance sous-estimées. Elles connaissent souvent plus la dureté de la vie que les hommes. Dans cette lutte, elles ont montré leur courage, leur détermination et ont joué un rôle essentiel dans la victoire qui a été obtenue le 14 octobre 2014». Et au final, c’était payant puisqu’au terme de la grève, Chafikha jubile : «+ 96 euros sur la fiche de paye et le respect».

Féministe, Chafikha l’est assurément et vit son engagement au quotidien. Pour elle, «il faut se battre pour que les femmes ne soient plus prisonnières de l’esclavage à la maison pour les unes et au travail pour les autres, parfois les deux ensemble !». Et c’est pas fini ! Elle poursuit le combat : «Je dois maintenant défendre une collègue menacée de licenciement. Pour moi, déléguée syndicale, ce n’est pas du blablabla, c’est du concret au quotidien. Quand on sent la force en soi, il faut l’utiliser et la transmettre».


Photo © Yvon Huet

A Madrid, le porno sauve le théâtre

A Madrid, Primas de riesgo (Primes de risque) une compagnie de théâtre composée exclusivement de femmes s’est reconvertie dans le porno pour échapper au taux de TVA de 21% qui frappe la culture. Pour poursuivre leur activité théâtrale, le billet du spectacle est encarté dans un magazine pornographique. Un des nombreux exemples de la créativité à l’œuvre qui permet de survivre dans un pays étouffé par la pression fiscale.

Karina Garantiva, directrice et productrice de la petite compagnie, a eu l’idée de se convertir en distributrice de revues érotiques pour profiter du taux de TVA de 4% dont bénéficie la presse magazine. Elle a racheté un stock de magazines porno des années 80-90 cédés à bon prix par un collectionneur. Elle a ensuite changé les statuts de la compagnie auprès de l’administration et le tour de passe-passe était fait.

Intitulée « Revistas Porno 4-Calderón 21 » (Revues porno 4-Calderón 21, du nom de l’auteur Pedro Calderon de la Barca dont la pièce, Le magicien prodigieux est jouée par la compagnie, ndlr), la campagne est destinée à alerter le public et le gouvernement. En septembre 2012, ce dernier a augmenté la TVA de 8% à 21% sur les spectacles de théâtre, musique et sur le cinéma, faisant ainsi chuter les revenus des entreprises culturelles d’un tiers et provoquant des vagues de licenciements sans précédent. Avant cette mesure, le secteur de la culture contribuait à hauteur de 2,5% au PIB de l’Espagne.

Karina Garantiva explique : «Nous ne voulons pas de subventions, notre initiative est privée. La meilleure subvention serait que les mesures fiscales ne m’empêchent pas de faire mon travail». L’initiative n’a pas fait que des adeptes. Des critiques se sont érigées contre le procédé et contre l’idée de recourir à la pornographie pour vendre des places de spectacles. Ce à quoi la directrice répond : «Ce qui est immoral, ce n’est pas que des filles distribuent des magazines porno, mais que le gouvernement offre des facilités à ces publications plutôt qu’à son patrimoine culturel». Elle assure que «rien n’est définitif. Si le gouvernement renonce à ce taux de TVA culturel, nous ferons marche arrière». En attendant, elle invite les autres compagnies à l’imiter.

Photo DR

Pas de maquillage au volant

Loujain al-Hathloul, activiste féministe d’Arabie Saoudite, a été arrêtée alors qu’elle rentrait des Emirats arabes unis au volant de sa voiture. Elle a documenté son aventure à travers son compte Twitter ce qui a engendré de nombreuses réactions de la part de ses concitoyen-ne-s. Son arrestation relance la polémique sur l’interdiction de conduire faite aux femmes saoudiennes.

Dimanche dernier, munie de son permis de conduire obtenu dans le pays voisin, Loujain al-Hathloul s’apprête à passer la frontière pour rentrer chez elle et accessoirement pour attirer l’attention du gouvernement sur cette interdiction absurde. Elle se filme au volant avant et pendant sa tentative. Evidemment, les garde-frontières ne l’autorisent pas à pénétrer aux commandes de sa grosse cylindrée sur le territoire saoudien. Elle twitte. «Ça fait 24 heures que je suis à la frontière saoudienne. Ils ne me donnent pas mon passeport, ne me laissent pas passer et le ministère de l’Intérieur ne réagit pas». Elle est bel et bien bloquée à ce poste frontière et du temps pour documenter ce qui lui arrive, elle va en avoir.

Dans ses messages, la jeune femme décrit les conditions de son arrestation et estime qu’elle ne fait rien de mal : elle a un permis délivré aux Émirats arabes unis. Et selon un accord signé par le royaume wahhabite, "un conducteur détenant un permis de conduire délivré dans un pays du Golfe a le droit, sans entamer aucune démarche, d'utiliser son permis dans un autre pays du Golfe". Dans cet accord, il n’est pas fait référence au sexe du conducteur. Pourquoi dès lors ne pourrait-elle pas conduire en Arabie Saoudite ?

On se souvient du mouvement Women2Drive initié en 2011 par Manal al-Charif, informaticienne de 32 ans, qui se filmait au volant dans les rues de Riyad. Arrêtée, la jeune femme avait reçu un large soutien sur les réseaux sociaux. Devant la détermination des Saoudiennes, le gouvernement commence à lâcher du lest. En effet, il est désormais question d’assouplir l’interdiction sur la conduite pour les femmes. Début novembre pour la première fois, le conseil consultatif du roi d’Arabie saoudite a recommandé la levée partielle de l’interdiction de conduire pour les femmes sous certaines conditions : seules les Saoudiennes de plus de 30 ans et qui ne sont pas maquillées auraient le droit de prendre le volant. De quoi méditer…

Photo © Twitter @LoujainHathloul

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