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Le zoo humain d'Exhibit B

“Exhibit B”, l’installation du Sud-Africain blanc Brett Bailey qui recrée avec des acteurs-trices noir-e-s un zoo humain tels qu’ils étaient en vogue à la fin du XIXème siècle enflamme la toile, après avoir provoqué de violentes controverses à Londres, où le Barbican a annulé sa présentation au dernier moment, et à Paris, qui la reçoit actuellement.

Les détracteurs de l’installation, à l'instar d'Yvette Gresslé, dans un article paru sur le site www.3ammagazine.com, en dénoncent le racisme, le sexiste et le classisme. Le journaliste Hugh Muir, du Guardian, regrette quant à lui, une oeuvre destinée principalement à un public blanc, que Bailey choque via la déshumanisation totale de ses acteurs.

Pour S.O.S racisme en revanche, ou pour Stella Odunlami une actrice recrutée pour figurer dans Exhibit B à Londres, l’installation offre une possibilité de récupérer la mémoire historique d’un peuple opprimé. L’auteur et les institutions culturelles en appellent, de leur côté, à la liberté d’expression.

Or la liberté (d’expression) de Bailey face à l’esclavage pose question, du fait de son refus à reconnaître qu’il parle depuis les positions dominantes de mâle, blanc, et de metteur en scène, avec les rapports de pouvoir qu’elles impliquent. Dans la documentation envoyée aux acteurs désirant passer le casting, il apparaît clairement que Bailey se place en spectateur- voyeur d’une Afrique qu’il résume à des stéréotypes intolérablement réducteurs. Gresslé l’affirme : l’installation de Bailey récupère sans la dénoncer la représentation historique des corps des femmes noires, en les exposant nues, enchaînées et soumises au « regard blanc » d’une société occidentale qui ne peut concevoir le monde qu’à travers sa propre supériorité.

On peut se demander pourquoi les institutions culturelles occidentales continuent à privilégier les représentations négatives des personnes qui ne correspondent pas à la norme dominante blanche, mâle, et hétérosexuelle? Ne contribuent-elles pas ainsi à perpétuer dans l’inconscient collectif l’équation « hors-norme=victime=assisté » comme pour les maintenir dans un état d’infériorité et de dépendance ?

Cette question est d’ailleurs au cœur d’une autre polémique, soulevée cette fois par le projet Band Aid 30 de Bod Geldof destinée à récolter des fonds pour lutter contre l’Ebola, que certain-e-s des artistes sollicités (dont Damon Albarn, Lily Allen, Fuse ODG…) ont refusée en raison de l’image inexacte et misérabiliste de l’Afrique véhiculée par la chanson.

L’Afrique est un continent pillé depuis des décennies par un Occident qui lui doit beaucoup, il serait temps que nous apprenions à en re/connaître l’histoire et les talents dans un respect plein d’enthousiasme. Et si plutôt qu’un Bailey’s imbuvable, vous sirotiez un Tracey Rose bien frappé… un double Sokari Douglas Camp ou un Mary Sibande grand vintage… du Boyzie Cekwana secoué et remué…


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La logique capitaliste des stérilisations

En Inde, le contrôle des naissances passe essentiellement par la stérilisation. La mort de 14 femmes dans l’Etat du Chhattisgarh suite à leur opération a provoqué un tollé international. La tragédie relance le débat sur l’exploitation des Indiennes.

Si les médias ont insisté sur le manque d’hygiène et l’usage de médicaments périmés au cours de ces interventions pratiquées sauvagement sur le corps des femmes (le chirurgien en a tout de même opéré 83 en cinq heures…), très peu ont relevé que les campagnes de stérilisation étaient un instrument de pouvoir coercitif exercé contre les Indiennes. Que ce soit sur une base contrainte ou volontaire, rémunérée 1400 roupies soit 20 euros, la stérilisation existe dans cette perspective bio-politique depuis des années déjà. On se rappelle que dans les années 70, le gouvernement d’Indira Gandhi l’avait imposée à dix millions de personnes, principalement des hommes. L’Inde pratique 37% des stérilisations mondiales avec 4,6 millions de femmes opérées en 2012. Des camps dédiés à ces interventions se répartissent dans tout le pays et des armées de travailleurs sociaux sillonnent les campagnes pour convaincre les candidates et atteindre leur quota. Bien que l’Inde ait officiellement renoncé à tout objectif chiffré depuis 1996, l’ONG Human Right Watch affirme que c'est toujours le cas dans certains Etats où les fonctionnaires sont menacés de perdre leur travail s’ils ne les remplissent pas. 

En matière de contraception, les Indien-ne-s n’ont guère le choix : la pilule est tabou, le préservatif est peu utilisé et la stérilisation des hommes est minoritaire. La diffusion de nouvelles pratiques en matière de santé reproductive se heurte à des résistances sociales et psychologiques très importantes. Les femmes n’ont pas le contrôle sur leur corps. Surtout, elles n’ont aucun moyen d’en avoir dans une région pauvre comme l’Etat du Chhattisgarh. Elles ont peu accès à l’éducation et peuvent difficilement dégager un revenu propre qui leur donnerait de l’autonomie. Sans pouvoir économique, elles ont peu de chances de pouvoir maitriser elles-mêmes leur fécondité. 

Le cynisme tient au fait que cette politique de contrôle des naissances voulue par le gouvernement indien s’inscrit en réalité dans une stratégie économique globale : les femmes pauvres constituent une grande partie de la main-d’œuvre exploitée dans les usines qui tournent à plein régime pour les multinationales, notamment du textile. Ces travailleuses doivent rester performantes à leur poste et une grossesse ne ferait que diminuer leur efficacité. L’Inde se développe à marche forcée sur le dos de femmes qui ne récolteront pas les fruits d’une quelconque croissance mais dont on s’assure du rendement maximum. La triste réalité des campagnes de stérilisation s’inscrit dans cette effroyable logique capitaliste.

Les familles des femmes décédées lors de l'opération ont reçu une indemnisation de 2500 euros, le prix de la vie d'une femme...

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L'Allemagne redéfinit la notion de viol

Sous la pression de l’ONU, l’Allemagne va élargir sa définition du viol, désormais plus restrictive que dans de nombreux pays, pour y intégrer toutes les relations sexuelles non consenties. Cette réforme annoncée par Heiko Maas (SPD), ministre fédéral de la Justice, vise à «mieux protéger les femmes».

A l’occasion de leur réunion d’automne à Berlin, les ministres de la Justice des Länder se sont mis d’accord pour redéfinir de manière plus contraignante la notion de viol. Jusqu’à présent, le paragraphe 177 du code pénal allemand le caractérisait comme une relation sexuelle obtenue «par la violence, par une menace portant sur la vie ou l’intégrité corporelle», ou lorsque la victime se trouve «privée de toute défense» ce qui permettait aux agresseurs, dans de nombreux cas, d’échapper aux sanctions prévues, soit cinq à dix ans de prison encourus selon les cas. La précédente réforme du code pénal sur le sujet de 1997-98 était restée sans effet. Dans la plupart des Länder, seules 4% des plaintes aboutissaient à des condamnations. Pour le ministre de la Justice, il était temps d’agir. Lors de son intervention, Heiko Maas a également déploré que la loi allemande ne punisse pas le harcèlement sexuel au travail.

Le projet de loi qui devrait être présenté au printemps prochain devant le parlement devrait être désormais plus restrictif que dans la plupart pays occidentaux. En France, les situations de «violence, contrainte, menace ou surprise» sont retenues, au Canada, c’est «l’absence de consentement», et la Californie vient d’adopter une loi exigeant un consentement explicite sur les campus universitaires. Les associations de victimes et les féministes n’ont jamais relâché la pression, relayées au niveau gouvernemental par les instances de l’ONU qui réclamaient depuis des années une évolution de la loi en ce sens.

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