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Interdit de conduire en Russie

Travesti-e-s et transsexuel-le-s n’ont plus le droit de conduire en Russie. Une loi discriminatoire récemment votée au nom de la sécurité routière dresse une liste de personnes dont la conduite est jugée dangereuse. 


Dans le registre de l’absurde, on a déjà inscrit l’Arabie Saoudite qui interdit aux femmes de conduire et plus récemment à l’ensemble de sa population «d'ériger des statues en neige, même pour jouer» et c’est au tour de la Russie d’y figurer pour la nouvelle loi qui interdit à différentes catégories de personnes de conduire, au premier rang desquelles les travesti-e-s et les transexuel-le-s.

Renforçant sa législation homophobe, la Russie a voté ce texte qui défend à quiconque présentant des «troubles mentaux et troubles du comportement» de conduire. Pas avares en amalgame, les législateurs russes y ont inclus ceux liés à «l'identité de genre et aux préférences sexuelles». Et pour faire bonne mesure, ils ont rajouté les fétichistes, les pédophiles, les exhibitionnistes, les voyeurs-euses, les sadomasochistes, enfin les déviant-e-s supposé-e-s... et les cleptomanes. Oui, ma p'tite dame ! Le commentateur Kolya Bakhtinov précise sur le site Gay.ru que «si un conducteur est habillé comme une femme et qu’il est enregistré par une caméra de la police, il perdra son permis.»

Cet arsenal juridique qui viole sans vergogne les droits des citoyen-ne-s et s’immisce dans leur vie privée a été pensé pour réduire les accidents de la circulation, véritable fléau dans le pays. Pour autant, la résistance s’organise notamment autour de l’Association des avocats russes pour les droits de l’Homme estime que «l’interdiction contredit les normes et les standards internationaux» qui prévoit de ne pas en rester là.

Leçon dégalité à Junior Masterchef

Quand un jeune participant de Junior Masterchef espagnol focalise l’attention médiatique pour ses propos sexistes plus que sur la pizza qu’il est censé préparer, on est consterné-e. Victor Beltran est en effet au centre des débats depuis que, du haut de ses 12 ans, il a affirmé que si «les filles savent bien nettoyer, c’est génétique».

L’émission qui rassemble chaque semaine pas loin de 3.5 millions de téléspectateurs-trices a connu depuis un pic d’audience. La mère du jeune Victor n’en a pas cru ses oreilles, assurant qu’elle veille à inculquer à ses enfants le respect et l’égalité filles/garçons. Victor a fait cette remarque lorsque l’un des juges, Pepe Rodriguez, a dit aux participant-e-s de nettoyer leur plan de travail. Etant le seul garçon de l’équipe, Victor a lancé sa fameuse phrase aussitôt taclée par une cheffe en herbe de 12 ans elle aussi, Rocio, qui lui a conseillé du tac-au-tac de surveiller son langage. Pepe Rodriguez a immédiatement puni le garçon en lui donnant l’ordre de tout nettoyer seul.

Cet épisode a échauffé les réseaux sociaux qui réclament une meilleure éducation pour les un-e-s tandis que d’autres prennent la défense de Victor arguant que ce n’est qu’un enfant. Lui-même s’est expliqué quelques jours plus tard en disant qu’il avait employé le mot «génétique» sans en connaître le sens réel. Sauf qu’il a répété une phrase toute faite qu’il a entendue quelque part et certes, ce n’est qu’un enfant mais justement c’est un enfant et l’éducation reste la clef de tout!

Photo © TVE

USA: Violences sexuelles sur les campus



Alors que les mouvements étudiants contre les violences sexuelles sur les campus étasuniens ne cessent de prendre de l’ampleur, les débats autour du viol et du rôle de la victime sont relancés.  

Emma Sulkowicz est aujourd’hui devenue la figure de proue du mouvement étudiant contre les violences sexuelles sur le campus de Columbia à New York. Alors qu’à la fin de l’été 2012 Emma entre en deuxième année, elle est brutalement violée dans sa chambre de résidence universitaire. Son agresseur, elle le connaît : Emma et lui se sont déjà fréquentés au cours de l’année précédente. Au lendemain de son agression, l’étudiante traumatisée et humiliée n’ose se confier à personne. Lorsqu’après des mois de souffrance silencieuse Emma décide d’informer l’administration de Columbia, elle sait que décrire les détails de son viol aux membres du Conseil Disciplinaire sera une expérience éprouvante. Elle est cependant loin d’imaginer ce qui suit. Le Conseil met immédiatement en doute la parole d’Emma et multiplie les questions déplacées. Ainsi, la jeune femme doit expliquer à de nombreuses reprises comment un viol anal est physiquement possible. La plainte d’Emma est, sans surprise, rejetée par le Conseil, tout comme celles de deux autres étudiantes déclarant avoir été agressées par le même individu.
   
Un mouvement de colère soulève alors la communauté étudiante, s’étendant au-delà des associations traditionnellement impliquées dans la lutte contre les violences sexuelles sur le campus. Les élèves exigent que l’administration s’empare de ce problème endémique avec plus de sérieux, d’efficacité, et de respect pour les victimes. Le corps étudiant demande à ce que l’université conduise et publie une étude sérieuse sur la fréquence des violences sexuelles sur le campus de Columbia, puis agisse en conséquence. L’administration reconnaît d’importantes lacunes dans son traitement des agressions sexuelles : une série de réformes s’ensuit.

Si les étudiants engagés dans le mouvement apprécient les efforts déployés par l’administration, ils ne perçoivent pas les récents changements comme une réelle victoire. L’agresseur présumé d’Emma, par exemple, continue sa scolarité au sein de l’université, malgré de multiples plaintes à son encontre. Le mouvement étudiant se concentre désormais sur la responsabilisation – autrement dit l’expulsion –  des étudiants reconnus coupables du crime de viol. Un nouveau règlement et un personnel sensibilisé aux violences sexuelles sont des avancées indéniables. Pourtant rien de cela n’aura le moindre impact si les individus coupables d’agression ne sont pas tenus responsables de leurs actes et sont autorisés à poursuivre leurs études. Tant que l’administration universitaire n’entreprendra aucune véritable action à l’encontre les agresseurs, elle continuera d’envoyer un seul et unique message : les violeurs sont protégés, les victimes ignorées.

Alors, lorsque des individus tels que Susan Patton sont invités à exprimer leur opinion au sujet des violences sexuelles sur les campus, le combat étudiant semble loin d’être gagné. La ‘Princeton Mom’, rendue célèbre outre-Atlantique pour encourager les jeunes étudiantes à trouver un mari durant leurs années d’université, a ainsi récemment déclaré lors d’une interview sur le plateau de CNN : «[…] il y a viol, et puis il y a viol». Selon elle, les conversations autour des violences sexuelles sur les campus conduisent à une mauvaise définition du viol. Soudain, on ne parle plus «d’une femme violée à la menace d’un revolver ou d’un couteau», mais d’un «mélodrame résultant d’un rapport sexuel maladroit». Patton poursuit en suggérant que les jeunes femmes préviennent les agressions en «restant suffisamment sobres pour s’extirper d’une situation pénible».

L’intervention de Susan Patton relance un débat problématique autour des violences sexuelles. Problématique, car il n’a finalement pas lieu d’être. De tels propos renforcent en effet le scepticisme social auxquels nombre de victimes d’agression sexuelle continue de se heurter. Comment étais-tu habillée ? Avais-tu bu ? As-tu déjà eu des relations sexuelles avec ce garçon ? Autant de questions qui se rejoignent en une conviction, exprimée par la Princeton Mom : la victime joue un rôle dans son agression, et la responsabilité de prévenir le viol incombe à l’agressée, non pas à l’agresseur.

Permettre aux Susan Patton de l’Amérique de publiquement dédramatiser les agressions sur les campus – et plus largement les violences faites aux femmes – fausse profondément le problème. Alors que la communauté étudiante à travers le pays s’unit dans une volonté d’éradiquer un mal touchant une étudiante sur cinq, le viol continue d’être médiatiquement décortiqué comme un objet complexe qui divise obligatoirement les opinions. Il devient soudain nécessaire de mesurer le degré de l’agression sexuelle, de connaître dans les moindres détails le comportement de la victime, d’analyser la culture sexuelle étudiante, et de savoir si l’agresseur avait un avenir prometteur.

Le fait que les discussions autour des violences sexuelles sur les campus donnent naissance à des opinions variées et parfois radicalement opposées est révélateur. Cela démontre à quel point le viol n’est pas un crime comme les autres : il met mal à l’aise ; provoque la remise en question et la responsabilisation de la victime ; conduit au débat. Cela dépeint également le corps de la femme comme propriété collective. Il est en effet du devoir des femmes de prévenir les agressions : si elles échouent et se mettent en danger, il est normal que l’homme prenne avantage de cette opportunité. Les soi-disant débats sur les violences sexuelles participent en outre à construire une image bien attristante de l’homme, réduit à des pulsions animales socialement acceptables.

Il est intéressant d’observer que ces éléments sont à l’origine de ce qui a désormais été défini comme la ‘culture du viol’ sur les campus universitaires. S’il faut aujourd’hui que les étudiants s’unissent et prennent eux-mêmes les choses en main, c’est bien parce que la tolérance pour les violences sexuelles est un problème qui ne se limite pas aux universités. Pointer du doigt les étudiants et leurs mœurs légères est aussi bien erroné qu’inutile : les agressions sexuelles sur les campus sont la manifestation d’un problème de société bien plus large.

Les conversations autour des viols sur les campus oublient souvent les faits et les chiffres : un minimum de 300.000 femmes sont violées chaque année aux Etats-Unis ; 97% des violeurs ne sont jamais incarcérés ; entre seulement 2 et 8% des plaintes pour viol constituent de fausses accusations. La ‘culture du viol’ est bel et bien présente sur les campus universitaires, et continuer à en débattre plutôt qu’à la combattre revient à tolérer les violences sexuelles. On accepte que les parents décident d’envoyer leurs filles à l’université avec une bombe au poivre dans le sac. On trouve cela normal qu’une jeune femme parte pour l’université avec une ‘chance’ sur cinq d’être sexuellement agressée avant la fin de son cursus. 

Les discussions porteraient davantage de fruits si elles se concentraient sur le crime en tant que tel, et sur les initiatives des mouvements étudiants. Car le viol est un crime. Les agressions sexuelles sont un crime. Faire place à un tel crime dans le milieu universitaire revient à ne pas lutter contre les violences sexuelles dans leur ensemble, et à accepter que celles-ci fassent partie intégrante du quotidien de plus de la moitié de la population. Le viol sur les campus est un fait que personne ne peut – et ne devrait – nier. Cette réalité du viol est si ancrée dans l’esprit des étudiantes qu’il influence de nombreux aspects de leurs vies et s’invite dans de nombreuses conversations. Ainsi lorsque des individus tels que Susan Patton, symbole d’un puritanisme largement répandu, sont encouragés à partager leurs théories sociales archaïques et ignorantes, le combat contre les violences sexuelles est mis en danger.

Pour conclure, l’actualité universitaire américaine devrait susciter des interrogations de notre côté de l’Atlantique. Il serait bien trop facile de cantonner le sujet des violences sexuelles étudiantes aux frontières américaines. Qu’en est-il sur le vieux continent ?




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