updated 6:51 PM CEST, Jun 27, 2017

Bientôt...

 lemiliedegourdie1

ENCORE UN PEU DE PATIENCE!

LES NEWS SONT EN ROUTE!

ailleurs

Elle se vend par "amour"

Elle va avoir 50 ans la semaine prochaine. Et à première vue, il ne reste d'elle que ce tas de larmes qui nous fait face, recroquevillé sur sa chaise, dans un coin que l'association Rozkòs bez Rizika destine aux consultations obstétriques. Jirina monnaye sa douleur. 1'000 couronnes (40 euros). Elle affirme cependant entre deux pleurs qu'elle accepte de témoigner pour mettre en garde les jeunes filles naïves qui voudraient se lancer dans le business. On n'en sort pas en une apparition de la fée Clochette. On n'en sort pas indemne non plus.

Jirina, le tapin, elle l'a fait à Prague, sa ville natale, pendant douze ans. Les clubs de striptease et ensuite la rue, «pour survivre parce que mon copain et moi avions des dettes. Pour le bien de notre fille aussi.» Les passes, le trottoir pour ramener suffisamment d'argent à la maison, cela a semblé acceptable à Jirina pendant deux ans. Plus du tout, à partir du moment où ses passes à elle servaient à payer ses doses à lui. Là, la donne a changé : Jirina enfilait ses strings la peur au ventre.
Enceinte de nouveau, au moins elle pouvait se rassurer en se disant que l'argent qu'elle touchait de l'Etat pour sa grossesse, c'était pour les enfants. Cette somme-là, il n'y touchait pas. Mais sinon, il lui prenait tout. Jirina s'est montrée docile : «Il n'avait pas besoin de me surveiller, il savait que j'allais rentrer avec mon butin.» Pour qu'elle reste, il lui a sorti en effet le grand jeu : le chantage aux enfants et les bleus.

Ce qui a été le plus difficile pour elle à cette époque ? Jouer quatre partitions en parallèle : la pute pour les clients, la femme pour son copain, la mère pour ses enfants et la vraie Jirina quand elle se retrouvait enfin seule. A 30 ans passés, elle a perdu pied petit à petit, les coups qu'elle ramassait aidant. Elle a été hospitalisée à trois reprises. Le père de ses enfants l'a éventrée un jour avec un couteau. Mais «comme ce n'était pas très profond, il n'est pas allé en prison, il a juste été placé sous contrôle judiciaire.» Trente-huit points de suture plus tard, devenue experte en maquillage au fil des claques, elle retrouve son coin de bitume. Elle abandonne un peu plus chaque jour. La drogue lui fait un peu de bien, la rendant indolore, indifférente à son propre corps et suffisamment assommée pour subir celui des autres.

Le sujet difficile à aborder pour Jirina, ce sont ses enfants. Aujourd'hui, à respectivement 14 et 17 ans, son garçon et sa fille la traitent comme une vague cousine. Ils ont grandi aux côtés de leur grand-tante, après avoir connu la vie en foyer. «Ils ont beaucoup souffert» parvient-elle à articuler en délaissant quelques minutes son mouchoir.
Au bout de quatre ans de prostitution forcée, quand elle a décidé de franchir définitivement la porte de son appartement, elle savait ce que cela lui coûterait. Mais c'était elle ou lui. Alors comme il l'avait promis, il lui a pris ses enfants. Il s'est débrouillé pour qu'ils soient placés, en disant à la police qu'elle les avait abandonnés. Oui, répond-elle en baissant la tête, elle a obtenu le droit de les revoir, bien plus tard. Quand sa tante a consenti à prendre en charge les enfants, Jirina a accepté ses règles : arrêter la prostitution et la dope pour pouvoir les serrer dans ses bras à nouveau. Mais quand elle a réussi, c'était trop tard. Dix ans, c'est un siècle pour un enfant.

Jirina sait que regretter ne sert à rien. Alors elle se contente de pleurer. Mais quand on l'interroge sur son avenir, la foi revient dans ses yeux. Elle va vivre son rêve, enfin. Elle s'est mariée il y a de cela deux semaines. Bon, elle n'est pas amoureuse, mais elle le connaît depuis plus de quinze ans, c'est un ami très proche, «quelqu'un de bien, qui ne [la] bat pas». Elle a un petit garçon qui a fait ses premiers pas à l'école en septembre. La femme qui se tient maintenant droite devant nous annonce, pas peu fière, qu'elle aussi d'ailleurs a fait sa rentrée en même temps, avec un nouveau travail : vendeuse dans le textile. Alors Jirina sourit.

© Photo DR

A quoi ressemble une féministe ?

Amy, une Californienne de 24 ans, invite toutes les personnes féministes à poster une photo d’elles sur son blog.

Un homme en corset, une fille torse nu, une obèse... Les profils que l’ont peut trouver sur le blog d’Amy, une Californienne de 24 ans,  http://feministphotoblogproject.tumblr.com/, sont loin de l’image des féministes souvent véhiculée par les médias. Cette Sino-Mexicaine qui se décrit comme une «féministe de couleur» voulait montrer qu’elle était loin d’être la seule et invite qui veut à poster une photo sur son blog accompagnée d’un bref descriptif et de la phrase «voilà ce à quoi ressemble une féministe».

Des trans, des bis, des universitaires, des artistes, des jeunes, des vieux, Amy réussit à montrer la diversité du mouvement féministe par la pluralité de celles et ceux qui le portent. De la photo artistique à celle prise soi-même avec son ordinateur au souvenir de vacances, pas de critère de sélection des photos, si ce n’est une «qui vous ressemble».

En moins d’une semaine, 150 personnes, dont une Suissesse, une Sud-Africaine et une Hollandaise ont posté leur photo. Dolores Huerta, figure majeure du droit des femmes aux Etats-Unis, a elle aussi posté un cliché. «C’était un grand moment quand j’ai vu son nom», se souvient Amy. A vous de poster le vôtre !

Dépénalisation de la violence conjugale

 

 

Il y a un mois, la capitale du Kansas dépénalisait la violence conjugale pour “raisons budgétaires”. Sous la pression des associations féministes, Topeka et le Comté ont fait marche arrière.

 

 

«La protection des femmes est tout sauf une priorité et l’économie sert à le justifier», s’indigne Kari Ann Rinker, coordinatrice nationale de NOW (organisation nationale des femmes) au Kansas. Sans sa vigilance, on peut parier que les maris violents continueraient à y battre leur femme en toute impunité. Dan Stanley, le maire de Topeka, capitale du Kansas, avait en effet décidé le 8 septembre de cesser de poursuivre les délits domestiques pour «raisons budgétaires».

Les femmes étaient en fait victimes, en plus de leurs maris, d’un bras de fer entre la ville de Topeka et le comté de Shawnee. Chad Taylor, le procureur de la République du comté, s’est fait sucrer 10% de son budget par l’Etat. Pour compenser cette perte, il a eu une idée ingénieuse : puisque la moitié des cas traités par le tribunal relèvent de la violence conjugale, il décide de les placer sous la responsabilité de la ville de Topeka. Mais la capitale ne l’entend pas de cette oreille. Elle n’a pas assez de personnel, pas assez de places de prison, pas assez d’argent, et surtout elle n’en a pas envie. Pour que «cesse l’ambiguïté» et pour «donner à la ville l’avantage dans les négociations avec le comté», explique le maire, il a dépénalisé la violence conjugale.

Laissez mourir les femmes

Un mois durant, les parties ont maintenu leur décision, laissant les policiers libérer les personnes qu’ils venaient d’arrêter. Trente personnes ont ainsi échappé aux poursuites judiciaires. Un homme violent a même été arrêté puis relâché deux fois durant cette période. Rita Smith, directrice de la Coalition nationale contre la violence domestique s’insurgeait alors dans la presse locale : «Je ne comprends absolument pas» la décision du conseil municipal. «C’est un scandale de jouer avec la sécurité des familles pour savoir qui cédera en premier. Des gens peuvent mourir pendant qu’ils tardent à trouver un arrangement.»

C’est Kari Ann Rinker qui a accéléré les choses. Mobilisant tous ses contacts médiatiques et militants, elle a réussi à ce que cette question locale trouve un écho dans les journaux nationaux. Le maire et le procureur ont été bombardés de mails, et le comté a fini par céder. Elle estime qu’«en ce moment, sur tout le territoire, les femmes sont considérées comme des sous-hommes». Elle cite notamment le projet de loi «Laissez mourir les femmes» (Let the Women Die Act) qui autoriserait les hôpitaux à laisser mourir les femmes enceintes plutôt que les sauver en recourant à l’avortement. Elle poursuit : «Les premières dépenses dans lesquelles on coupe, c’est ce qui concerne les femmes et les enfants. On doit être vraiment vigilants.»

 

© Photo DR,  Kari Ann Rinker, coordinatrice nationale de NOW (organisation nationale des femmes) au Kansas


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