updated 6:51 PM CEST, Jun 27, 2017

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ENCORE UN PEU DE PATIENCE!

LES NEWS SONT EN ROUTE!

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Excision toujours et encore

 

C’est à Benoîte Groult que nous devons la première dénonciation publique, dans les années 70, du «secret le mieux gardé du monde» dans son livre Ainsi soit-elle. Depuis, de nombreuses campagnes ont eu lieu dans nos pays comme en Afrique pour dénoncer cette pratique néfaste à la santé des femmes et des enfants. Pourtant les mutilations génitales sont toujours pratiquées, même dans les pays qui ont voté des lois les interdisant comme en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso ou même au Sénégal.

Agnès Boulmer a terminé en 2012 un magnifique film de sensibilisation intitulé La plaie et le couteau après trois ans de tournage au Mali, au Sénégal et en Suisse. Elle donne la parole aux personnes concernées pour aborder la complexité du problème. Certains témoignages font froid dans le dos, comme celui de cet imam qui dit : «Si nos femmes n’étaient pas excisées comment pourrions-nous les satisfaire, nous qui pouvons en avoir jusqu’à quatre ?». Les justifications sociales, religieuses ou morales ne sont pas convaincantes, il semble bien que la raison majeure soit le maintien des femmes dans l’asservissement. Heureusement, le film donne aussi la parole à celles et ceux qui s’engagent dans la lutte pour l’abolition des mutilations génitales féminines jusque dans la pratique.

Nos pays européens sont aussi concernés. D’une part, l’excision était pratiquée chez nous, par exemple au XIXe siècle : des psychiatres l’employaient contre la masturbation et l’hystérie. D’autre part, elle est encore pratiquée dans les communautés migrantes. Il faut donc se garder d’une vision simpliste sur la barbarie des autres.

Ce discours colonial et raciste peut entraîner par réaction une reprise des pratiques traditionnelles comme on la vu en Inde avec le sati alors que cette pratique était en train de disparaître. De la même façon les Africaines et les Africains peuvent vouloir défendre leur coutumes face aux donneurs de leçon qui exploitent leurs ressources depuis des siècles.

Ce film, après celui de Carole Roussopoulos Femmes mutilées, plus jamais, en 2007, peut être un outil de sensibilisation autant en Afrique que chez nous. En Suisse, grâce à Maria Bernasconi, une loi pour l’interdiction des mutilations génitales féminines a été adoptée en 2011. Le travail d’éducation et d’information doit être poursuivi, entre autres par l’intermédiaire des migrant-e-s toujours en contact avec leurs familles sur place. Une attention particulière doit aussi être donnée aux exciseuses pour qu’elles puissent trouver de nouvelles sources de revenus.

A noter que dans nos pays, on voit de nouvelles opérations soi-disant esthétiques proposées aux jeunes, comme la résection des petites lèvres ou la conformation à une norme idéale qui remplit les bourses de chirurgiens véreux. Les dégâts psychologiques dans la course à une conformité impossible, ainsi que les conséquences physiques lors de la pénétration ou encore plus lors de l’accouchement, selon la cicatrisation obtenue, doivent être dénoncés. Cette pratique peut être considérée comme tout aussi barbare.

 

Documentaire La plaie et le couteau, d'Agnès-Maritza Boulmer

DVD, avec la version longue du film de 62 minutes en VO (français, woloff et bamabara sous-titré français), mais aussi en version sous-titrée en anglais, avec un bonus de 4 portraits de militants en Afrique de l’Ouest (Cameroun, Côte d’Ivoire et Sénégal) en français.

© Photo DR/ La plaie et le couteau

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Sexe, what else?

Il semble que le festival post-porno lancé par l'émiliE l'année dernière ait fait des émules: Après Rature à Genève, c'est au tour de la Fête du slip à Lausanne de s'engouffrer dans la brèche quitte à reprogrammer Dirty diaries. Quand on aime... C'est que le sexe fait toujours recette. Bon mais attention, il y a un manifeste, une intention derrière cette surexposition des sexualités, qu'on peut résumer à "je-fais-ce-que-je-veux-avec-mes-cheveux" et son pendant: "toi-aussi" (sous-entendu "fais-ce-que-tu-veux-avec-tes-cheveux"), voire "toi-même".

Du coup, nous ne résistons pas à publier un autre manifeste, celui rédigé notamment par D. Torres et B. Preciado, intitulé Manifeste pour une insurrection transféministe (en piqûre de rappel).

 

Nous lançons un appel à l'insurrection Trans-Féministe :

Nous venons du féminisme radical, nous sommes lesbiennes, putes, trans, immigréEs, désargentéEs, hétéro-dissidentEs... Nous sommes la rage de la révolution féministe et nous voulons montrer les crocs; sortir des bureaux du «genre» et des politiques du «correct» car notre désir qui nous guide est politiquement incorrect, dérangeant, réflexif et redéfinissant nos mutations.

Désormais il ne nous convient plus d'être seulement des femmes.

Le sujet politique féministe «femmes» est maintenant trop étroit pour nous, réducteur par nature, laissant sur le bord de la route les lesbiennes, les trans, les putes, les voilées, les sans-papières, celles qui gagnent peu et qui ne font pas d'études, celles qui crient, les pédales...

Nous dynamitons la binarité de genre et de sexe en tant que système politique. Nous suivons la route entamée par le «on ne naît pas femme, on le devient», nous continuons à démasquer les structures de domination, la division et la hiérarchisation. Si nous n'apprenons pas que la séparation homme/femme est une construction sociale, comme l'est la structure hiérarchique qui nous opprime, nous renforcerons la structure qui nous tyrannise : la frontière homme/femme.

Chacun de nous produit le genre, il est temps de produire de la liberté! Battons-nous avec nos genres infinis....

Nous réclamons la réinvention du désir, la lutte pour la souveraineté de nos corps face à tout régime totalitaire. Nos corps nous appartiennent! Comme nos propres limites, mutations, couleurs et transitions.

Nous n'avons pas besoin de protection dans les décisions que nous prenons au travers de nos corps, nous changeons de genre, nous sommes celui que nous voulons : travestiEs, lesbiennes, fem', butch, putes, trans, nous portons le voile ou nous parlons wolof; nous sommes organisées : une bande furieuse.

Nous appelons à l'insurrection, à l'occupation des rues, aux blogs, à la désobéissance, à ne pas demander de permission, à créer des alliances et des structures propres; ne nous défendons pas, faisons en sorte qu'ils nous craignent!

Nous sommes une réalité, nous opérons dans différentes villes et contextes, nous sommes en lien, nous avons des objectifs communs et vous ne nous ferez plus taire. Le féminisme ira par-delà les frontières, transformateur transgenre ou ne sera pas, le féminisme sera trans-féministe ou ne sera pas.

Nous vous aimons.

 

 

 

Réseau PuteGouineNoireTransFéministe /

Rete PutaLesboNeraTransFemminista.

 

Pourquoi ce rappel, me direz-vous ? Pour injecter un peu de politique à la Fête du Slip qui en manque un poil. Pour le reste, vous risquez de passer un très bon week-end, les films, les DJ's et l'offre culturelle du festival étant de bonne facture. Qui plus est, estampillé Fondation Emilie Gourd, décidément à la pointe du post-porno !


La Fête du Slip
Rue des Crêtes 8
1018 Lausanne
http://lafeteduslip.ch 

Date: 8-9-10 mars

 

 

 

 

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Equal Pay Day


 

Le 7 mars a lieu la journée nationale d'action destinée à rendre visible l'écart de salaire entre hommes et femmes. A l'origine de l'initiative, le réseau des Business and Professional Women (BPW) qui lutte activement contre cette inégalité. Cathy Savioz, membre du BPW explique le choix de la date :  « En effet, quand les hommes reçoivent leur salaire au 31 décembre, les femmes doivent, en Suisse, travailler jusqu’au 7 mars pour gagner la même somme, car l’écart y est de 18,4% ». Et si les femmes gagnent moins, ce n’est pas parce qu'elles fournissent de moindres prestations, c’est juste parce qu'elles sont moins bien payées pour le même travail. Et pour les hauts salaires, l’écart est encore plus important.

 

Pourtant cette pratique est illégale. L’immense majorité des employeurs, privés comme publics contreviennent à la loi, la Leg inscrite dans la Constitution. A se demander si les lois servent à quelque chose. Cathy Savioz reconnaît que « la loi sur l’égalité n’a pas de mécanisme de contrôle. De tout petits progrès ont été faits pour pallier à cette lacune en 2012 », mais rien de très folichon. Les politiques produisent de beaux discours pourtant la réalité ne change pas ou peu. Pour le BPW, cette journée d’action est très utile dans le sens où « cela maintient une pression publique ».  Cathy Savioz a un espoir depuis que « l’inscription de l’égalité des salaires dans le programme de législature des chambres fédérales a été faite ».

 

Et le label equal salary commence à rencontrer un certain écho dans les entreprises. Pour son initiatrice, Véronique Goy Veenhuys, « il s’agit d’une certification qui permet à une entreprise de vérifier qu'elle pratique bien une politique salariale équitable entre les femmes et les hommes et de le faire savoir. C'est une mesure pratique, scientifique et simple. L'évaluation salariale est conduite par l'Observatoire universitaire de l'emploi de l'université de Genève, dont l'expertise a été retenue par le Tribunal fédéral dans un arrêt rendu en décembre 2003 (arrêt du tribunal fédéral) L'audit en entreprise est conduite par SGS, leader mondial de la certification et des contrôles de qualité ».

 

Cette année, le BPW pointe du doigt les boni et les avantages en nature. Cathy Savioz explique que « nous nous sommes focalisées sur les écarts de salaires, mais ce qui entoure le salaire, soit boni et avantages en nature, sont aussi inégalement répartis entre femmes et hommes. Nous souhaitions attirer l’attention sur cet aspect ».

 

Alors Mesdames, si vous vous sentez concernées et vous l’êtes de toute façon, le 7 mars prochain, sortez avec votre plus beau sac rouge pour dire « ça suffit » et exprimer une colère bien légitime.

 

 

 

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