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Logements-relais en villa, suite et fin?

 

A Genève, des places supplémentaires d’hébergement pour les femmes en situation difficile viennent d’être créées. Même si ce n’est qu’une goutte d’eau face aux nombreuses demandes, elle a le mérite d’exister, surtout après l’épisode entre le Conseil administratif et le Conseil municipal en début d’été.

L’opportunité de réaliser un projet d’hébergement pour les femmes fuyant des situations de violence domestique ou en grande précarité socio-économique s’est présentée en juillet. En effet, une villa, située avenue de Riant-Parc et acquise récemment par la Ville de Genève, a été libérée par le Département cantonal de la sécurité.

Ambrosetti, c'est fini

Au départ, c’est la villa Ambrosetti, route de Frontenex, qui devait servir à accueillir  ces femmes, mais en juin dernier, le Conseil municipal bloquait le projet, interdisant au Conseil administratif de faire usage des crédits d’étude en vue de la construction d’une crèche (et de logements- relais au-dessus) tant que les procédures visant les actuels locataires de la villa, au nombre de quatre, ne seraient pas levées. On se souvient du bras de fer entre l’exécutif et le législatif : le Conseil administratif avait résilié les baux des locataires et en représailles, le Municipal avait gelé le projet. Sandrine Salerno avait alors dénoncé la défense des intérêts privés au détriment de l’intérêt collectif. Au final, le projet de la villa Ambrosetti, tel qu'il était porté par la magistrate, est donc bel et bien enterré. Le Département des Finances et du Logement admet par la voix de Valentina Wenger qu'il doit “en effet y renoncer. La décision du Conseil municipal de bloquer la construction d'une crèche dans un quartier où la demande est particulièrement forte, ne nous laissait pas le choix". Ce revers est néanmoins tempéré par la solution qu'offre la villa de l'avenue de Riant-Parc, envisagée comme une "alternative qui permet d'ailleurs de créer plus de places et plus vite".

Bientôt 180 logements-relais

Avec la villa de l’Avenue de Riant-Parc, l’exécutif fait effectivement preuve de réalisme et réussit même à trouver des logements à des femmes démunies à Genève où le mètre carré se fait rare et cher. Une gageure ! Pour autant, les associations maintiennent la pression : ce n’est qu’une goutte d’eau. Les chiffres varient, les plus optimistes estiment le manque de places d’accueil à 55 pour les places d’urgence pour des femmes en danger et à 40 pour les places de logements-relais. Les autres parlent plutôt de 300 places de logements-relais. Genève en compte aujourd’hui 125. Madame Wenger rappelle que "la Ville de Genève s'est engagée à ouvrir 180 places de logements-relais, pour les différents types de publics. Ce chiffre correspond à la part de la Ville de Genève. Pour le reste, le canton et les autres communes doivent également participer à l'effort". Réjouissons-nous donc de voir les efforts que feront tous les pouvoirs publics pour intégrer dignement chaque citoyen-ne au sein de la société genevoise.


Photo, villa Ambrosetti, capture d'écran street view

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Rina Nissim, sorcière des temps modernes

Le dernier livre de Rina Nissim intitulé Le self-help et le mouvement femmes et santé. Une sorcière des temps modernes vient de sortir et devrait connaître le même succès que ses ouvrages précédents. L’auteure, qu’on ne présente plus, revient sur sa longue pratique d'infirmière, de naturopathe et de féministe. Elle s’intéresse à un aspect des combats des femmes, le self-help. Pour l’émiliE, elle détaille son propos.

l’émiliE : Qu'appelez-vous self-help?
Rina Nissim : Le self-help, c’est un mouvement pour la réappropriation du corps, initié par des femmes qui voulaient se rendre plus autonomes des médecins, des curés, des maris… aux Etats-Unis tout d’abord, puis en Europe et dans d’autres parties du monde. Our Bodies, Ourselves (Notre corps, nous-mêmes), un des ouvrages phare de ce mouvement est traduit en 26 langues et toujours réédité.




Toujours parler du corps des femmes, n'est-ce pas encore les réduire au 
biologique?
Il s’agit plutôt de la relation à notre corps et donc des rapports de pouvoir. Autour de la sexualité et de la reproduction, de la santé, de la maladie et des processus de guérison, il y a tout un travail à faire pour ne pas subir les choses, mais devenir des créatures fortes, autonomes et capables de jouer un rôle social.



Votre ouvrage retrace une partie de l'historique de certains mouvements 
féministes. Vous ressentez un devoir de transmission ?


Grâce au MLF, auquel le mouvement self-help était lié, les femmes ont obtenus de véritables avancées dans les années 70 et 80, le droit à l’avortement, l’accès à la contraception, au divorce, etc. Nous sommes malheureusement dans une période terriblement régressive. De nombreuses jeunes femmes se rendent compte que les droits ne sont pas acquis pour l’éternité et qu’il va leur falloir aussi lutter. Le self-help reste une démarche révolutionnaire. En plus, j’arrive à la retraite, alors je pense que c’est le bon moment pour raconter tout cela.

Vous rappelez comment vous ameniez les bonnes méthodes féministes en
 Amérique du Sud. La démarche n'est-elle pas un peu colonialiste ?

Il ne s’agissait pas d’amener la bonne parole. Dans le mouvement des femmes, nous avons beaucoup pratiqué l’échange. Pendant que j’étais en Amérique centrale, une femme médecin était en stage au Dispensaire des femmes où je travaillais. Cette année-là, nous étions une quinzaine dans cet échange. Nous avons chacune bénéficié de l’expérience des autres et sommes revenues dans nos groupes respectifs pleines de nouvelles idées et d’énergie. En ce qui me concerne, j’estime avoir beaucoup appris de l’éducation populaire pratiquée en Amérique latine, de plus le contexte d’un pays appauvris m’était inconnu. C’était très intéressant pour moi de voir que l’approche self-help collait aussi à cette réalité-là.



Face à l'avortement, vous pointez une médecine de classe et la morale 
judéo-chrétienne qui culpabilise les femmes. Est-ce que les choses ont 
évolué selon vous?

Malheureusement, avec le back-lash (retour de manivelle), les extrémistes religieux, entre autres chrétiens, reprennent du poil de la bête et reviennent en force. Ils ont même fait une alliance avec les fondamentalistes musulmans pour faire reculer les droits (sexuels et reproductifs) des femmes au niveau des textes internationaux. Cela se voit aussi à des choses qui peuvent paraître de moindre importance, comme le puritanisme qui revient. Ils ne veulent plus que les enfants puissent se promener ou jouer nus. Tout ce qui peut nous éloigner de découvrir nos corps, d’éventuelle source de plaisir et d’émancipation. Quant aux discriminations de classe, l’ascenseur social fonctionne moins bien que dans les années 70 et 80. On assiste à un appauvrissement des couches populaires et cela touche de plein fouet les femmes seules avec enfants, les femmes peu qualifiées, les femmes de couleur ou racisées…



Comment expliquez-vous que l'échec de la Conférence de Rio+20 en matière 
de droits des femmes n'ait pas mobilisé les féministes ?

Nous sommes dans une période de repli, les mouvements féministes, dans nos pays, ne sont pas très puissants et plutôt sur la défensives pour ne pas perdre des acquis. Mais les associations féministes et les ONG qui travaillent au niveau international y ont accordé la plus grande importance.



Quel regard portez-vous sur les luttes actuelles et à venir?

En raison de ce qui a été évoqué ci-dessus, les rapports sociaux se durcissent sérieusement. J’espère pouvoir encore assister de mon vivant à une puissante vague féministe pour lui apporter mon soutien. Ce qui se profile aussi, c’est une guerre entre les riches et les pauvres, tant l’écart entre les deux augmente. L’écologie aussi a sérieusement besoin de nouveaux porte-drapeaux et de populariser ces engagements. Les luttes des femmes devront mieux prendre en compte les liens entre oppression de sexe, de «race» et de classe. Il y a du pain sur la planche. Et pour faire face à cela il faut être autonome, forte… et en bonne santé.

Le self-help et le mouvement femmes et santé. Une sorcière des temps modernes, de Rina Nissim, Editions Mamamélis, 2014, 196 p., 20 Fr.

www.mamamelis.com


Photo © Joanna Osbert

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Kermesse des salopes, l'interview

Le 13 septembre prochain aura lieu à Genève la Schlampenfest ou kermesse des salopes organisée par les activistes de la Slutwalk suisse. l'émiliE a voulu en savoir plus. Questions.

l'émiliE: En quoi consiste la kermesse des salopes?
Slutwalk: La Kermesse des Salopes ou Schlampenfest est une kermesse militante et féministe, qui souhaite rassembler des associations afin de visibiliser les problématiques des violences sexuelles dans une ambiance festive et bienveillante. Nous organisons des animations, des témoignages de survivantes, des débats, un info kiosque, une expo et une projection.

Pour l’occasion, vous cherchez à rassembler les associations féministes. Pourquoi ?
Il faut collaborer. La Slutwalk Suisse n'a pas inventé la poudre, d'autres féministes font les mêmes choses que nous et il est profitable de se mettre ensemble pour marteler des idées qui semblent à contre-courant, malgré leur bon sens (qu'une femme violée n'est jamais responsable de son viol par exemple…).

L’association Slutwalk est très active. Pensez-vous que cela ait des effets sur les politiques ou les mentalités ? Si oui, lesquels ?
C'est très difficile à dire, mais ce qu'on peut en tout cas assurer, c'est que certaines femmes nous ont témoigné qu'elles vivaient leur expériences de violences sexuelles différemment depuis qu'elles avaient participé à notre mouvement (de près ou de loin) et pour nous c'est déjà énorme. On continue de bosser, on vulgarise, on visibilise, et à terme, en lien avec ce qui est fait partout dans le monde et par d'autres mouvements au niveau local et global, oui, on va changer les choses!

Vous dénoncez les violences que vivent les femmes au quotidien, pour autant les moyens institutionnels sont massivement concentrés sur les plus dramatiques (violences conjugales, etc). Pourquoi selon vous ? Parce que le harcèlement de rue finalement c’est pas si grave aux yeux des politiques ?
Tant qu'on ne voit pas le problème, il n'existe pas. Aujourd'hui, on parle beaucoup du harcèlement de rue (malheureusement souvent de manière raciste et classiste, nous nous sommes d'ailleurs positionnées là-dessus) dont les choses commencent à bouger. Mais qu'il s'agisse de problèmes visibles ou peu visibles, c'est avant tout le prisme par lequel ils sont traités qui est problématique. On ne combat pas le viol par des mesures répressives, mais pas des efforts au niveau de la lutte contre le sexisme. Nous avons notamment critiqué publiquement le Centre Prévention Criminalité suisse qui donne des "conseils aux femmes pour éviter les violences sexuelles perpétrées par des inconnus" du type "évitez de sortir seule la nuit". Pas un mot aux hommes, pas un mot aux violeurs et pas un mot pour que les femmes se sentent plus légitimes dans l'espace public. Là réside le problème.

Ensuite, effectivement nous essayons de visibiliser des formes plus quotidiennes et invisibles de violences de genre, comme le slutshaming, le harcèlement sexuel au travail ou le date rape, en martelant que les idées qu'on se fait du viol (à 2h du matin dans un parking) ne reflètent pas la réalité. 70% des femmes violées connaissent leur agresseur, le viol arrive majoritairement chez la personnes violée ou chez l'agresseur et qu'en dehors du viol, il existe d'autres formes de violences. Mais les femmes sont-elles conscientes d'être victimes de violences ou vivent-elles juste "de sales moments" ? Quelle est leur légitimité de dire "j'ai vécu des violences sexuelles" ?

Visibiliser reste votre arme majeure ?
Nous visibilisons, c'est sûr. Par nos actions, parfois chocs, mais aussi par notre travail de fond. Notre site Internet commence a être bien fourni en rédaction de textes sur différents sujets (culture du viol, slutshaming, harcèlement au travail, harcèlement de rue…). Nous avons une vision précise de la manière dont il faut traiter les violences sexuelles et nous le faisons, parce que nous trouvons que c'est insuffisamment fait par ailleurs.

Vous souhaiteriez intervenir dans les écoles?
Il serait intéressant de travailler avec les écoles. Mais aucunes de nous n'est formée pour travailler directement avec les jeunes. Nous pourrions former les intervenant-e-s par contre, nous l'avons d'ailleurs déjà fait. En tout cas il est clair que nous pensons que l'école, en tant qu'institution sociale importante, a une responsabilité et un rôle à jouer pour prévenir et travailler sur les violences.

Plus d'infos sur la Sclampenfest sur http://slutwalk.ch/

Photo © Slutwalk

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