updated 6:51 PM CEST, Jun 27, 2017

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Femmes en politique: c'est égal?

Tandis que les spécialistes et les sondeurs lisaient leur boule de cristal et prédisaient un recul notable des élues à Berne, de l'ordre de 5%, le scrutin de dimanche dernier a plutôt montré une stabilité de la représentation des femmes (à 30% environ). Le Conseil national comptera donc autant de femmes qu'à la législature précédente, soit 58 élues au moins, un tirage au sort devant encore départager les deux candidats PDC au Tessin, ce qui pourrait monter le chiffre à 59.

Pour Lorena Parini, maître d’enseignement et de recherche aux Etudes genre de l’Université de Genève, "cela montre que le système électoral en Suisse avec des listes ouvertes favorise le choix des électeurs et électrices plutôt que la stratégie du parti. En effet, même si les partis ont présenté moins de femmes, par le jeu des biffages et des rajouts, les votant-e-s peuvent modifier les choix du parti". Elle fait remarquer "qu'il y a bien sûr deux paramètres important à prendre en compte : le nombre de femmes et leur place sur la liste du parti". Concernant leur nombre, il augmente lentement mais sûrement, sans encore atteindre la proportion des hommes : en 2011, elles étaient 1132 candidates (1088 en 2007 et 993 en 2003) pour 2326 candidats (2001 en 2007 et 1862 en 2003) à briguer les 200 sièges du Conseil national.

Pourtant, si les candidatures féminines à cette élection n'ont jamais été aussi nombreuses, la Chancellerie fédérale constate qu'en termes relatifs, leur part au nombre total de candidats a reculé à 32,7 % (35,2 % en 2007; 35,0 % en 2003). L'augmentation du nombre de candidatures féminines a été la plus nette dans les cantons de Soleure (+22), de Vaud (+29) et de Genève (+29), tandis que le recul le plus important a été enregistré dans les cantons de Zurich (-28) et de Saint-Gall (-17). Au final, sont-elles mieux élues que les hommes ? "Il faudrait faire le calcul de manière plus précise" estime Lorena Parini, qui poursuit "mais si avec moins de candidates on a le même nombre de femmes, voire plus, cela signifie qu'elles ont été mieux élues que les hommes". Elle apporte quelques précisions : "Évidemment il faudrait ensuite, au-delà du chiffre, voir plus en détail des questions comme par exemple : quelles femmes ont été élues ? Des ténor-e-s de la politique ? Des femmes qui se présentent pour la première fois à une élection ? Quel parti représentent-elles ? (un parti historiquement en faveur de l'égalité ou pas…)".

La différence s'opère-t-elle sur le terrain, au moment-même de la campagne ? Les candidates ne se ménagent pas durant ce temps très particulier. Sont-elles plus efficaces ? La politiste genevoise estime que "c'est une question difficile parce qu'il faudrait vraiment suivre la campagne très en détail, mais je crois qu'elles sont appréciées par les électeurs lorsqu'elles ont fait leur preuves. Les réélections sont souvent brillantes... Je pense à Liliane Maury Pasquier qui a été élue avec le meilleur score, ou encore Géraldine Savary qui est très appréciée dans le Canton de Vaud. Il faudrait là aussi voir plus en détail la différence entre candidates de la première chance et candidates confirmées".

La suite des événements se déroulera au Conseil des Etats à la mi-novembre pour le second tour. Là encore, les prévisions sont pessimistes pour les femmes, espérons que les résultats les infirmeront et qu'elles auront toujours un pied en politique, sinon deux.



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L'émiliEFest, too much?

 

l’émiliEFest, un nouveau festival de films qui dépasse les bornes

 

 

l’émiliE, le plus ancien journal féministe d’Europe, lance l’émiliEFest, un festival de films féministes inédits à Genève. Avec la multiplication actuelle des festivals, pour quoi faire ?, direz-vous. Films pour tous écrans, animations pour enfants, productions des pays du Sud, Filmar en America Latina, et même Everybody’s Perfect pour la communauté LGBT, Genève semble avoir un festival pour chaque public, mais aucun à vocation féministe. l’émiliEFest y remédie enfin !

 

Force est de constater que le métier de cinéaste est encore largement dominé par les hommes. Que le style des films l’est aussi. Les femmes accèdent difficilement à la réalisation ; et lorsqu’elles se lancent dans un style cinématographique ou narratif personnel, les chances que leur film soit distribué en salle s’amenuisent d’autant. l’émiliEFest propose une vitrine aux films de femmes qui n’ont pas été et ne seront pas montrés dans les salles de Suisse romande.

 

La programmation est aussi l’occasion rêvée pour mettre sur le devant de la scène des sujets occultés. La première édition du festival, intitulée «Too Much ?», ose ainsi la question du féminisme pro-sexe : provoc, nécessité, droit, ou tout simplement besoin? Quand l’expression féminine et/ou féministe devient-elle, ou est-elle considérée comme excessive ? Les femmes ont-elles droit à la même liberté d’expression cinématographique que les hommes ? Qu’est-ce qu’aller trop loin, et selon quels critères ou plutôt, les critères établis par qui ?

 

La controverse entre féministes pro-sexe et abolitionnistes, analysé ci-dessous par Caroline Dayer, permet d’ouvrir un tel débat. Les films Dirty Diaries et Too Much Pussy réservés aux plus de 18 ans, seront projetés comme exemples de nouvelles formes de représentation, par des femmes, de la sexualité féminine. Dirty Diaries revendique l’étiquette de porno féminin ; plus précisément, le but de la productrice, Mia Engberg, était de repenser la pornographie au féminin pour susciter la réflexion sur ce sujet. Si la qualité de cette série de courts-métrages réalisés par douze femmes varie, l’ensemble est particulièrement intéressant, car il couvre une gamme étendue de fantasmes et de styles possibles, du comique au hardcore. L’un des premiers mythes à dissoudre est en effet que la pornographie au féminin n’est que de l’érotisme soft. En France, où le film est sorti, de même que dans son pays d’origine, la Suède, Dirty Diaries a soulevé de nombreuses controverses, notamment liées à son financement. Curieusement, les avis divergent à l’extrême : certains taxent le film de vulgaire porno, alors que d’autres y voient une forme d’avant-garde. Ce film est donc particulièrement à propos pour le débat qui suivra la projection, mêlant des intervenantes féministes old-school à des chercheuses et des performeuses.

 

Que l’on soit branché par le voyeurisme, le fétichisme, ou non, chaque expression de la sexualité féminine a sa place. Too Much Pussy ? célèbre ce constat. Réalisé par une féministe pro-sexe, ce road-movie jouissif chronique les aventures de sept performeuses burlesques au cours de l’été 2009, bien avant Tournée, le film de Mathieu Amalric qui a tenu le haut de l’affiche l’an dernier. Sur un même thème, la fiction est permise là où le documentaire dépasse les bornes… Et pour les romantiques, Viola Di Mare met en scène une vraie histoire d’amour du XIXe siècle dans les magnifiques paysages de la Sicile.

 

l’émiliEFest propose à part égales fictions et documentaires. !Women Art Revolution est un document historique retraçant l’art féministe comme moyen d’action politique aux Etats-Unis, des années 60 à aujourd’hui. La réalisatrice, Lynn Hershman Leeson, en était dès les premiers jours ; fait rare, c’est elle qui a tourné les images d’archives, nous offrant aujourd’hui un regard de l’intérieur sur ce pan de l’Histoire. Un documentaire inédit donne la parole à des Américaines emprisonnées pour avoir voulu faire cesser les abus physiques dont elles étaient victimes (Sin By Silence). Et enfin, l’émiliEFest propose en avant-première The Ballad of Genesis and Lady Jaye, récit troublant sur la transformation genrée d’un couple de performeurs.

 

Pour célébrer tous les féminismes et leur libre expression de manière festive, la projection du samedi soir sera suivie d’une soirée dansante sur le thème du burlesque. Déguisements un must! Venez nombreux et nombreuses libérer la performeuse qui se cache en vous.

 

 

 

l’émiliEFest, du 21 au 23 octobre 2011, cinéma Spoutnik, Genève

© Photo extraite du film Too much d'Emilie Jouvet


https://www.facebook.com/pages/LémiliE/161116797256852

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Interview de Maria Roth-Bernasconi

« Les fondamentalistes menacent la vie des femmes en Suisse», selon Maria Roth-Bernasconi, la conseillère nationale socialiste genevoise, qui revient sur les dessous de l’initiative « Financer l’avortement est une affaire privée ». Elle parle stratégie d’avenir. Interview.

 

L’initiative « Financer l’avortement est une affaire privée » a été déposée à la Chancellerie fédérale. Quelles sont les prochaines étapes ?

Le Conseil fédéral a une année pour soumettre à l’Assemblée fédérale un message qui propose d’accepter ou de refuser l’initiative, avec ou sans contre-projet. L’initiative sera ensuite discutée à la commission de la sécurité sociale et de la santé du premier conseil (Conseil des Etats ou Conseil national), puis en plénière. Après le passage au deuxième conseil et l’élimination d’éventuelles divergences, l’initiative sera soumise au vote du peuple. Le Parlement a un délai de trente mois maximum dès le dépôt de l’initiative pour faire ce travail. Le Conseil fédéral dispose ensuite de dix mois maximum pour soumettre l’initiative au peuple. Plusieurs mois, voire des années vont donc passer avant que l’on vote sur ce sujet. Personnellement, je pense que cette initiative va être rejetée.

Il semble justement que même l’UDC et le PDC, dont les initiant-e-s sont pourtant proches, sont embarrassés et ne soutiennent pas forcément l’initiative…

Oui, car ce sont les fondamentalistes de l’UDC, du PDC et des radicaux qui sont à l’origine de l’initiative. A savoir les mêmes milieux qui, en 2002, soutenaient l’initiative demandant l’interdiction absolue de l’avortement. Il s’agit donc d’une minorité, mais il nous faut faire attention : les initiant-e-s ont adopté un angle d’attaque qui est populaire, surtout en Suisse alémanique.

Pourquoi surtout en Suisse alémanique ?

Parce que là-bas, on a un autre rapport à l’Etat. En Suisse romande, on s’inspire du modèle français, qui propose une certaine conception du rôle de l’Etat dans la société. Les Alémaniques insistent beaucoup plus sur la responsabilité individuelle. L’initiative peut donc rencontrer un écho en insistant sur cet aspect, ainsi que sur la question des coûts.

Si l’argument financier n’en est pas un, il n’en reste pas moins qu’il fait mouche. Les initiant-e-s ont quitté le terrain moral pour placer le débat sur le terrain du porte-monnaie. Que leur répondez-vous ?

Selon les initiant-e-s, le coût des avortements atteindrait 20 millions de francs. C’est faux : Santésuisse parle de 7 à 10 millions. Soit seulement 0,02% des coûts totaux de la santé (60 milliards) ! Par contre, si l’on en revenait aux avortements clandestins et aux traitements des complications inhérentes, cela coûterait beaucoup plus cher. Sans parler des naissances d’enfants non désirés : une grossesse menée à terme coûte dix fois plus cher qu’un avortement… Cela dit, je ne suis pas sûre que les initiant-e-s aient laissé tomber les arguments de type moral.

Comment se fait-il qu’après la votation populaire sur le régime du délai, ces initiant-e-s veuillent renégocier les termes du débat ? Pourquoi ne placez-vous pas la discussion sur le remboursement de la contraception, par exemple ?

Les milieux dont sont issus les initiant-e-s réactivent sans cesse ce débat parce qu’au fond, ce qu’ils visent, ce n’est pas de réduire les coûts de la santé, mais d’interdire l’avortement. Ce sont des fondamentalistes, qui mettent en danger la vie des femmes en Suisse, sous prétexte de défendre la vie ! Ce genre d’initiative a pour autre effet navrant de désolidariser les hommes et les femmes sur un sujet qui, pourtant, les concerne tout autant. Aucune femme, aucun couple ne prend la décision d’interrompre une grossesse à la légère : dans nos pays, l’IVG n’est pas un moyen de contraception. L’accès à l’avortement, comme à la contraception, doit donc être garanti sans barrière financière.

La stratégie politique des initiant-e-s pourrait s’appliquer à d’autres débats : sous couvert de réduire les déficits publics, on démolit l’Etat social. Quelles solutions proposez-vous ?

En effet, cette stratégie ouvre la porte à d’autres diminutions de prestations dans l’assurance-maladie de base. Que va-t-on faire, demain, des personnes fumeuses ou obèses ? Cette initiative menace aussi les personnes aux revenus modestes, en particulier les femmes migrantes. Les Femmes socialistes ont déposé une contre-proposition au Conseil national demandant la gratuité des moyens contraceptifs. Nous voulons continuer à appliquer le régime du délai : dans les pays où l’avortement a été libéralisé, le nombre d’IVG a baissé. Sans parler de la mortalité maternelle.

Concrètement, chacune et chacun peut voter lors des élections fédérales pour des candidat-e-s ouvert-e-s, qui défendent la cause des femmes. Nous allons faire campagne contre cette initiative aux côtés des femmes radicales et démocrates chrétiennes : les femmes progressistes doivent s’unir pour faire avancer l’égalité et renforcer certains acquis encore fragiles, face à la montée inquiétante du conservatisme ambiant.

 

Propos recueillis par Nathalie Brochard

© Anne Colliard

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