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Hétérographe retourne à l'enfance

Hétérographe, qui se définit (ou pas) comme la revue des homolittératures ou pas, se penche pour sa sixième sortie, sur l'enfance. Pierre Lepori, directeur de la publication, nous en dit un peu plus.

Pourquoi un numéro spécialement sur l'enfance?
Pierre Lepori: Pour plusieurs raisons : nous voulions depuis un moment produire des numéros «thématiques» (disons, une fois sur deux si cela est possible), pour mieux «tester» les discours et les questionnements du genre vis-à-vis des réalités contemporaines, des littératures. Nous avions pensé d'ailleurs à un numéro consacré à l'Afrique, dont la réalisation s'est avérée hyperdifficile.

Nous avons publié quelques numéros très marqués par le «sexe» (en tout genre, bien entendu), comme si notre définition des homolittératures poussait les auteurs à ne considérer que ce volet de la construction du genre et de l'orientation sexuelle (un peu plus crûment : quand on dit «homo», dit-on forcément «sexe» ?). Nous n'étions pas choqué-e-s, mais l'exploration d'autres domaines, d'autres frontières, d'autres «torsions» nous intéressait. Et nous avons découvert une littérature pour l'enfance qui traitait des thèmes d'identité et de «norme», avec une qualité littéraire fantastique !

Bien évidemment, l'enfance est un moment de grande plasticité des identités, c'est aussi le moment des premières injonctions sociales, où la famille, la culture et même la littérature nous apprennent, par exemple, à être fille ou garçon, à entrer si possible dans le bon moule (à grand renfort de princes costauds et de princesses rose-bonbon). On pourrait penser que c'est du passé : eh bien, regardons ce qui s'est passé en France, au moment où des manuels scolaires ont voulu introduire des notions aussi simples que «la construction du genre» : dans leurs pages, il y a eu immédiatement polémique.


Vous démontez une institution comme Max et Lili, c'est hardi...

P. L: Dès le début le cahier «critique» a eu un statut un peu particulier dans la revue : nous ne voulions pas nous limiter aux parutions récentes ni uniquement à la littérature. Chaque rédacteur choisit un ouvrage (ou un film) qu'il a envie de conseiller à nos lectrices et lecteurs et parfois de déconseiller. Nous nous sommes déjà attaqué-e-s à des best-sellers ridicules comme Les hommes viennent de Mars (de l'essentialisme pur jus, vendu en tant que vérité presque scientifique) et dans ce numéro nous doublons la mise : Max et Lili, mais aussi Le guide du zizi sexuel de Zep et Hélène Bruller. Ces «démontages» nous offrent la possibilité de rappeler à quel point les ouvrages pour la jeunesse peuvent être hétérocentrés, voir carrément normatifs.


Le texte de Claude Ponti est-il une commande pour Hétérographe ?
P.L: Tous les textes sont des inédits et une bonne partie a été écrite exprès pour nous : cela nous permet un dialogue, une confrontation avec les auteurs qui nous apportent leur monde poétique. Cela se passe assez simplement : nous lisons des livres, découvrons des auteurs, ensuite nous les contactons en expliquant notre démarche, notre questionnement. À mon avis il n'y a pas auteur plus «queer» (au sens large du terme) que Claude Ponti : ces héros sont des résistants à la norme, à l'injonction sociale. Nous lui avons proposé une collaboration et - surprise ! - il nous a écrit un texte !


Pourquoi plus précisément ces pages sur les familles dites arc-en-ciel?
P.L.: Hétérographe a une structure un peu hybride. Nous sommes avant tout une revue littéraire, le premier grand cahier de chaque numéro est composé de textes de création (nouvelles, extraits de romans, poésie, théâtre, avec une grande attention à la traduction : nous avons découvert des auteurs taïwanais, polonais et russes, italiens et allemands, canadiens et colombiens !). Ensuite, chaque numéro offre des entretiens et des articles qui ouvrent sur un spectre assez vaste : du point de vue thématique (nous allons de l'anthropologie à la science-fiction, de la théologie à l'opéra, sans oublier bien sûr la littérature et le cinéma), mais aussi dans les approches. Nous présentons des contributions très pointues ou à l'inverse plus journalistiques, didactiques. Nous essayons surtout de ne pas trop cloisonner les savoirs et les disciplines. Avec le numéro Enfants, nous voulions présenter des textes «pour» les enfants, mais aussi des réflexions «sur» l'enfance : donc, la littérature oui, mais aussi les approches plus sociales. La revue cherche à chaque fois son rythme, son souffle : on peut tout lire dans l'ordre, mais aussi butiner, croiser les regards. Voilà la raison de cette différence d'approche et de niveau de lecture.

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Le dynamisme des Etudes genre genevoises

Le vernissage du livre Le féminisme change-t-il nos vies ? ce soir à Uni-Mail annonce une actualité riche produite par le département des Etudes genre de Genève. Analyse d’un succès.

 

Un ouvrage de synthèse, des cycles de débats et d’interventions avec des spécialistes mondialement connu-e-s (Judith Butler a confirmé sa venue au printemps 2012), les Etudes genre de Genève sont à l’avant-garde et leur dynamisme leur vaut une visibilité certaine. De la reconnaissance aussi, y compris de l’étranger. Delphine Gardey, directrice du département l’explique par «la force des réseaux, le cumul des expériences et des espaces d’échanges dans différentes universités, différents pays». Quant à l’événement organisé autour de l’œuvre de la philosophe Butler, à savoir une conférence et un colloque, il a été conclu lors d’une rencontre à Paris : «Elle a tout de suite dit oui. C’est aussi parce que sa traductrice en français Cynthia Krauss est à Lausanne et parce qu’elle-même n’est jamais venue en Suisse», explique Delphine Gardey.

 

Pour expliquer la force de cette équipe genevoise, il y a cette volonté d’ouverture et d’échanges mais aussi ce terreau commun que constitue l’approche empirique. L’expérimentation, le terrain font partie intégrante de la démarche pour ces chercheurs-euses qui sortent du cocon douillet de l’Université. «Nous sommes spécialisé-e-s en sciences sociales, en études genre et en théorie féministe», précise la directrice, qui ajoute que «cela nous différencie de Paris VIII qui a le département le plus ancien d’études féminines créé par Cixous où là, les chercheuses étaient beaucoup plus axées sur les sciences du texte, c’est-à-dire philosophie, psychanalyse…». Ce rapport au dehors et les échanges avec la militance qui a construit des savoirs non-académiques permet de nouvelles avancées. La politiste Lorena Parini, maître d’enseignement et de recherche aux Etudes genre de Genève, dit qu’elle est venue «à la militance plus active, après être entrée aux Etudes genre». Pour Iulia Hasdeu, anthropologue dans ce département, «il est important que le savoir qu’on produit ne reste pas enfermé».

 

Le livre Le féminisme change-t-il nos vies ? a justement été publié dans «une collection qui propose un espace intermédiaire entre les mondes académiques et militants ou associatifs appropriés aux questions féministes», selon Delphine Gardey, qui ajoute que «c’était pour nous une dynamique collective».

 

Les étudiant-e-s commencent à s’intéresser de près à ce département susceptible de leur apporter un élément nouveau dans leur CV. De nombreuses multinationales, les organisations internationales, gouvernementales ou non, estiment en effet qu’une connaissance en genre est indispensable pour postuler. Du coup, la formation continue proposée par les Etudes genre genevoises ne désemplit pas.  Pour les enseignant-e-s, l’enjeu est enthousiasmant. Iulia Hasdeu constate que «même si cette transmission de savoirs parfois dérangeant est délicate, il y a toujours quelque chose de l’avant-garde et c’est ce qui est excitant intellectuellement».

 

Rendez-vous est donc pris avec cette équipe qui repousse les limites et ouvre de belles perspectives au débat. A commencer par la question posée lors de la conférence de ce soir : Comment articuler savoir et militantisme ?

 

 

Conférence du lundi 14 novembre 2011, 18h15-20h, Salle MS160, Uni Mail, entrée libre.

 

Le féminisme change-t-il nos vies ? Sous la direction de Delphine Gardey, Ed. Textuel, Paris, 2011, 144 pages

 

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Preos: plus d'ombre au tableau

La présence du psychologue Eric Verdier aux Journées romandes de réflexion et d’action sur la prévention du rejet basé sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre chez les jeunes a provoqué une levée de boucliers parmi les milieux féministes et LGBTIQ. Masculiniste convaincu et de fait déplacé dans l'espace de respect que constitue Preos, Eric Verdier s'est vu notifier l'annulation de son intervention par les organisateurs.

Médiatisé en France pour ses discours sur le rôle des pères et les discriminations dont souffriraient les hommes, Eric Verdier s'inscrit dans la mouvance masculiniste.  Ce n'est autre qu'une idéologie sexiste et antiféministe selon laquelle les sociétés occidentales seraient à la merci des femmes, croyance établie à partir du mythe de la crise de l'identité masculine. Des mouvements se sont créés sur ces bases pour défendre les droits des hommes et s'opposer à ceux des femmes. Le masculinisme tente de renforcer le patriarcat principalement par le maintien et la reproduction du groupe des dominants.

Maladresse ou ignorance ? Il semble que le comité de Preos n'ait pas eu le temps d'explorer toutes les facettes de l'intervenant. Ce qui aurait pu entacher de manière regrettable un événement aussi important et indispensable que ces Journées de réflexion et d'action se résout de la seule façon envisageable. Saluons le courage des organisateurs qui ont réagi avec discernement. Dans le communiqué qui nous est parvenu hier soir, ils "condamnent en effet fermement la remise en cause des avancées en matière d'égalité entre les hommes et les femmes. Au contraire, nous considérons que la prévention du rejet basé sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre est indissociable de la lutte contre le sexisme et contre la hiérarchie des genres". Ce qui du point de vue des féministes correspond à l'esprit que nous voyions dans les actions menées par Preos. Nous ne pouvons dorénavant qu'encourager les publics concernés par ces thématiques à participer à ces rencontres les 11 et 12 novembre prochains.

www.preos.ch

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