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Genre et économie

Genre en Action à AWID : deux films témoignent d’une dynamique féministe francophone pour les droits des femmes dans l’économie

A l'occasion du 12e Forum de l'Association for Women's Rights in Development (AWID), qui s'est tenu l'année dernière à Istanbul, en Turquie, Genre en Action a développé son engagement en faveur d’une plus grande visibilité des Francophones dans les espaces internationaux de mobilisation pour les droits des femmes. Deux films en témoignent : Genre en Action à AWID 2012 et Macro, micro : quel genre d’économie ?

 
Genre en Action à AWID 2012 se veut le reflet des dynamiques multiples que le Réseau Genre en Action a lancées lors du Forum international. Au-delà des actions politiques que les membres de Genre en Action mènent, en intervenant publiquement, en manifestant, en développant les échanges, ces derniers ont organisé deux ateliers. L'un portait sur «Mettre la macroéconomie au service de l'égalité de genre», l’autre sur les observatoires de l’égalité de genre. Genre en Action a aussi pris en charge la traduction de tables rondes dont une rencontre sur la situation des femmes en Haïti et les enjeux d'une mobilisation internationale en faveur des femmes vulnérables et victimes de violences. Genre en Action a également accueilli les participantes francophones du Forum dans un «village» ouvert à tous les débats.
Ce film, court, reprend également quelques plans d’un reportage réalisé en direct par Genre en Action et diffusé au journal télévisé de la chaine panafricaine Télésud, vendredi 20 avril 2012, ce montage s'intégrant dans une couverture média de plus grande ampleur.
Enfin, le film présente brièvement deux formations organisées le 18 avril 2012 par le Réseau Genre en Action. La première avait pour objectif de donner les bases de la conception de sites web et de blogs pour plus de visibilité des organisations et des mouvements de femmes francophones sur la toile. La deuxième était destinée à renforcer les capacités de ses membres en matière de techniques audiovisuelles. Les images et sons du film en sont le résultat.
 
Macro, micro : quel genre d’économie ?, le deuxième film, plus long, documentaire, pédagogique, fait le point sur les alternatives féministes dans le domaine de l'économie. Entre macro et micro-économie, quels sont les obstacles, comme les percées, rencontrés par les organisations de femmes un peu partout dans le monde ? Afin de répondre à ces questions, le documentaire présente le témoignage de femmes et d’hommes d’horizons géographiques, professionnels et militants variés. L'atelier «Mettre la macroéconomie au service de l'égalité de genre»,  organisé par le Réseau dans le cadre du projet MIC MAC, forme le cœur des points de vue abordés. L'événement en lui-même, centré sur la question du pouvoir économique des femmes, a permis de nombreux échanges, entre parlementaires, militantes, scientifiques, du Nord et du Sud.

Genre en Action à AWID 2012 
http://www.youtube.com/watch?v=AQ7M_XA7Ce4


Macro, micro : quel genre d’économie ?
http://www.youtube.com/watch?v=hRd2pW-ehQM
 

Moi Diana T. pornoterroriste

L'ouvrage sobrement intitulé Pornoterrorisme fait l'effet d'une bombe dans les milieux féministes et au-delà. l'émiliE a voulu savoir ce que son auteure Diana Torres avait vraiment dans le ventre. Rencontre.

l'émiliE: Qu’est-ce qui t’a conduite à écrire Pornoterrorisme?

Diana Torres: La demande d’un éditeur qui s’est désisté ensuite, et le délai de reddition du manuscrit. Si personne ne me l’avait demandé, avec une date limite pour le rendre, je ne l’aurais jamais écrit.

Comment se fait-il que le livre ne contienne aucune image, alors que tu dis qu’elles sont plus fortes que les mots?

Parce qu’il s’agit d’un livre, et que la meilleure chose que peut contenir un livre sont les paroles. Je préfère reléguer les images au plan de l’action directe. Regarder/offrir des images sans les vivre n’a, pour moi, aucun sens.

Qu’entends-tu par pornoterrorisme ?

Une réponse violente et sans complaisance à l’absence totale de dialogue avec celles et ceux qui contrôlent notre genre et notre sexualité.

La polémique entre toi et certaines féministes se centre autour de la pratique SM. C’est idéologique, d’après toi ?

Non, elle est d’ordre psychologique/corporel, elle se base sur le non-intérêt que beaucoup d’entre elles ont vis-à-vis de leur corps et de leurs désirs. Je ne supporte pas les féministes incapables de transcender l’orthodoxie à l’ancienne du féminisme et la placent au-dessus de leurs propres désirs. Et même si elles n’ont pas de désirs de type sadomasochiste, je ne supporte pas non plus qu’elles ne sachent pas faire la différence entre les violences faites aux femmes, et la douleur/soumission librement consentie. J’ai l’impression que beaucoup d’entre elles sont idiotes, et j’ai toujours du mal à accepter ça (qu’une femme puisse se déclarer féministe et être à la fois idiote).

En 2010, aux Journées transféministes de Séville tu as signé le Manifeste pour une insurrection féministe. Partages-tu certaines des luttes féministes ?

Ce n’est pas que je les partage, c’est que ma lutte est principalement ça : féministe. On pourrait lui donner plus de  nuances et dire que c’est une lutte anarko-féministe-queer-prosex. Mais il existe de nombreux féminismes et ils dépendent généralement d’un contexte et de circonstances d’oppression. Certaines luttes féministes restent en dehors de mon champ d’action, parce que comme toute activiste j’ai mes priorités, mais ce sont des luttes que je respecte et admire (comme par exemple les luttes pour légaliser l’avortement dans de nombreux pays d’Amérique Latine ou les féminismes des pays arabes).

Tu racontes t’être fait agresser un 8 mars  à Barcelone, parce que tu portais la pancarte «soumise par vocation, pute par profession». Que s’est-il passé ?

Ca dépend de ce que l’on entend par «agression». Ce qui me fit sentir agressée, en réalité, c’est d’entendre des centaines de femmes crier en chœur en pleine journée de la femme travailleuse «Ni pute, ni soumise», surtout si l’on tient en compte du fait que la travailleuse la plus mal traitée par le système occidental est la pute. J’ai trouvé ça très violent, mais quand je suis sortie avec la même pancarte le 8 mars suivant, je n’ai rencontré que des visage stupéfaits et des sourires. 

Comment vont les «chiennes horizontales» ?

Mal. Il s’agissait d’un projet expérimental qui a probablement échoué parce qu’aucune d’entre nous ne sait se vendre, et aussi parce que ce «savoir se vendre» aurait constitué un ajustement aux logiques du capitalisme dont aucune d’entre nous ne s’est sentie capable.

Tu te définis plutôt comme artiste, activiste ou… ?

Si je dois choisir entre artiste ou activiste, je prends activiste sans aucune hésitation. Pour moi l’art est juste un outil, une arme de plus pour réaliser mon travail d’activiste. 

Penses-tu encore que c’est toi qui as choisi le lieu que tu occupes dans la société ?

Je n’ai jamais pensé ça. Le lieu que j’occupe dans la société, cette périphérie marginale qu’on m’a imposée depuis qu’on a vu que je ne savais ni ne voulais m’adapter à ce qu’on attendait de moi est un lieu que je n’ai pas choisi. A partir du moment où ton physique ou ton comportement sortent de la «normalité», la société te relègue à une position de type punition. Ce que j’ai très certainement choisi, c’est de rester dans ce lieu abject et d’y construire ma forteresse, de m’élever dans l’insulte et me vanter d’être un monstre. Puiser ma force dans la marge est mon meilleur choix ; c’est envoyer au système un grand «va te faire mettre». C’est ce que les marginales comme nous peuvent faire de plus terroriste. Nous sentir confortables dans cette marge à laquelle nous confine une société normative, et l’utiliser pour générer des communautés fortes.

La postpornographie est-elle pour toi un espace réduit ou une terre de promesses ? Comment te la représentes-tu ?

Le postporno est simplement la représentation de sexualités, corps, genres et pratiques dans lesquels nous sommes nombreux-ses à nous reconnaître et que l’on ne retrouve pas dans la pornographie mainstream. Bien sûr que c’est un espace réduit, comme l’est celui de toute dissidence. Mais il donne l’opportunité d’être entendu-e et manifeste à toutes les personnes qui ne croient ni dans une hétérosexualité attribuée d’office à chaque être humain dès la naissance, ni aux seuls deux genres qui nous sont diagnostiqués, eux aussi, à la naissance. 

Ma sexualité a toujours été bâtarde et très postpornographique, mais jamais je n’ai pensé incarner une représentation type de toute une communauté. La représentation est une chose subjective, tout comme l’observation et l’assimilation, et chaque personne devrait pouvoir générer ses propres représentations pornographiques.

Lors du Ladyfest Roma 2011, tu as exigé que le public se déshabille pour pouvoir assister à ta performance. Pourquoi?

La réponse est simple, il y avait trop de monde pour voir ma performance, trois ou quatre fois la capacité de la salle. Exiger du public qu’il se déshabille pour entrer a été une solution rapide, bête et finalement efficace pour filtrer les personnes auxquelles je voulais vraiment m'adresser, celles à qui mon message allait vraiment servir. Ca a été une de mes plus belles expériences de performeuse ; le fait que le public, plus de 100 personnes, montre son corps lui aussi, sans complexes, ni honte, m’a transmis une énergie uniquement comparable à un bon orgasme de pleine lune.

Les personnes restées dehors sont finalement celles qui n’étaient pas encore prêtes à vivre ce qui allait se passer pendant la performance. Depuis cette performance-là, j’ai demandé la nudité à tous mes publics, en particulier à ceux qui viennent me voir dans les théâtres. Dans d’autres cas, je n’ai pas imposé la nudité comme condition d’entrée, mais je l’ai encouragée pour la compréhension de ma performance, et pour créer un lien plus chaud, sexuel et humain avec le public. De manière générale et à ma grande surprise mon public se déshabille avec un naturel confondant, même sans que mon show l’exige.

Quel type de public cherches-tu ? Cherches-tu à diffuser plus largement tes idées, tes performances ?

Je n’ai pas de public type. Ca va de la grand-mère veuve de 70 ans qui promène son chien dans le parc, au pédé qui passe sa vie dans les saunas, en passant par la camionneuse qui ne sait quoi faire de son vagin ou le kepon anarkop qui n’a jamais été sodomisé.  Les performances pornoterroristes attirent toutes sortes de personnes et n’importe qui peut acheter mon livre. Ma seule façon de garder le contrôle sur tout ça, c’est de codifier mon message de façon qu’il ne soit compris vraiment que par les braves.

Dans mon travail, l’amplitude est toujours un désavantage  parce que le fait de se rendre plus accessible à un public plus large implique forcément une dépolitisation, un «nettoyage» que je chercherai toujours à éviter, même si cela me condamne à la précarité puisque personne qui aurait de l’argent ne souhaite me voir performer comme je tiens à le faire.

La plupart de tes vidéos sont censurées sur les réseaux sociaux. Où peut-on voir ton travail ?

Principalement sur ma page web, à «vidéo de performances» (www.pornoterrorismo.com).


Pornoterrorisme de Diana J. Torres

Editions Gatuzain, 2012

ISBN : 978-84-8136-609-9

 

© Chiara Schiavon, stencil y foto

 

MMF, le point avec Myriam Nobre

 

La Marche mondiale des femmes est un mouvement féministe international qui existe depuis 2000. Les actions qu'elle organise mobilisent des groupes de femmes à travers les cinq continents. Le 10 décembre prochain auront lieu les 24 heures de solidarité féministe, une série d'actions qui se dérouleront entre 12h et 13h suivant les fuseaux horaires.
En Suisse il existe une coordination nationale active depuis 2000. Le Secrétariat international se trouve, quant à lui,  à Sao Paulo. La coordinatrice, Myriam Nobre, a séjourné dernièrement à Genève pour participer au colloque "Sous le développement, le genre" et l'émiliE en a profité pour lui poser quelques questions.

l’émiliE : Quels sont les enjeux actuels de la Marche mondiale des femmes ?

Myriam Nobre: Nous sommes confrontées à la crise et dans ce contexte une offensive très dure est exercée sur la nature, sur le corps des femmes, sur le travail et sur la capacité de travail des gens. Le but de cette offensive est de créer de nouvelles conditions d’accumulation du capital et cela par l’intermédiaire de trois moyens : l’idéologie, les voies légales et la violence.

Qu’entendez-vous par idéologie ?

Pour ce qui est de l’idéologie, nous en avons parlé pendant le colloque[1]. Nous constatons, par exemple, des tentatives dans les milieux de la coopération internationale visant à contrôler des mouvements et des organisations, ainsi que l’apparition de processus qui aboutissent à créer des divisions et alimenter la compétition entre les mouvements pour obtenir un peu d’argent.  Nous observons aussi dans les medias l’évolution vers la concentration des moyens de communication dans les mains de quelques personnes, de propriétaires privés qui diffusent et imposent une idéologie comme si c’étaient des faits concrets, alors que peu d’informations objectives et bien informées nous parviennent sur ce qui se passe réellement dans le monde.

Et les voies légales ?

De très nombreuses luttes ont été menées contre les traités de libre-échange et nous avons parfois gagné quelques batailles en Amérique latine.  Mais, malgré cela, des accords bilatéraux ont été signés entre les Etats-Unis et un certain nombre de pays.  C’est aussi le cas avec l’Union Européenne, surtout autour de l’ouverture des services pour les entreprises européennes. Et même lorsque les négociations n’aboutissent pas, les modifications des lois au niveau national ont lieu pour créer les conditions de constitution du capital partout dans le monde. Un autre exemple concerne les législations sur la vigilance sanitaire. Il y a d’un côté le discours au nom de la sécurité de la santé des personnes, mais d’un autre côté, le résultat est que des pratiques de production et d’échanges d’aliments utilisés dans nos régions sont déclarées illégales. Continuer à les pratiquer devient un crime parce que des règles commerciales fixent dorénavant comment tu peux produire et ce que tu peux échanger. Tous les échanges de semences sont pratiquement interdits pour tout le monde, la production de fromages, etc. C’est une démarche qui vise à contrôler, à faire que des pratiques millénaires soient considérées comme un crime dans le but faire de la place à la manière de produire des grandes compagnies  transnationales.

Comment ce contrôle s’exerce-t-il concrètement ?

Et il y a l’imposition par la force, par la violence. En tant que femmes nous savons comment la violence envers les femmes est utilisée pour nous dominer. Nous savons que la situation de violence survient parce que la femme a dit non, parce qu’elle a refusé une situation d’oppression. Une situation de violence latente s’aggrave et la femme peut être battue ou même assassinée. Au niveau du fonctionnement de la société nous observons aussi la volonté d’accroître le contrôle sur les mouvements sociaux, limiter les manifestations et les actions de lutte. J’ai appris pendant mon séjour ici que des restrictions du droit de manifester ont été adoptées il y a peu dans le canton de Genève. En Espagne, des contingents énormes de police ont été utilisés pour réagir à la mobilisation des gens qui résistent aux mesures d’austérité. Cette situation illustre bien les contradictions du système parce qu’il n’y a pas d’argent pour les dépenses publiques mais il y en a pour la police, et encore davantage pour l’armée.

Vous évoquez aussi les dommages commis sur la nature…

Oui, on a créé des mécanismes inédits tels que acheter et vendre le droit de polluer grâce à l’achat des crédits de gaz carbonique. Payer soi-disant pour préserver une forêt en partant de l’idée que les communautés sur place sont incapables de préserver la nature. Pourtant, si des forêts existent dans le monde c’est bien parce des communautés qui y vivaient les ont préservées, parce qu’elles étaient capables d’utiliser la nature tout en la respectant. Les gens peuvent y vivre parce que la biodiversité subsiste. Mais à présent on déclare que ces communautés ne savent pas préserver la nature  et on fait venir des ONG ou des entreprises pour gérer ce patrimoine et négocier les droits de polluer dans les marchés internationaux. Ce qui permet aux compagnies de gagner de l’argent et de continuer à polluer. Je me demande qui peut croire une farce pareille ! Le but est de faire du profit.

Nous devons nous poser la question : pourquoi n’avons nous pas réussi à empêcher ces projets ? Pourquoi les organisations de femmes, les syndicats, les organisations paysannes, les indigènes, n’ont pas été capables de bloquer cette évolution destructrice ?

Pourquoi selon vous ?

Dans le colloque cité, Lourdes Beneria  a présenté des graphiques qui montraient que ces dernières années ont été des périodes de concentration des richesses, d’accroissement des écarts entre les riches et les pauvres. Une petite minorité a bénéficié des effets du développement technologique et de l’augmentation de la productivité. Le marché financier et le jeu spéculatif on favorisé l’essor d’une couche richissime.

Nous devons à la fois savoir comment résister et en même temps trouver des alternatives à ce modèle de fonctionnement tourné exclusivement vers le profit. Il est possible de développer des expériences, de reprendre de manières de faire de nos cultures traditionnelles mais en prenant bien soin de les réinventer pour ne pas utiliser des structures patriarcales et inégalitaires envers les femmes.

C’est le cœur du problème selon vous ?

A mon avis il est faux de tracer une ligne de partage entre des pays qui seraient les plus dominés et des pays qui iraient mieux. Dans chaque pays, il y a des situations très diverses et on voit partout ces tendances à accroître le contrôle, à criminaliser les luttes sociales, et les pressions sur les femmes qui sont protagonistes de ces luttes sociales, même en utilisant la violence sexuelle. Nous l’avons vu dans les mobilisations du monde arabe, mais aussi au Chili lors de la répression policière contre les étudiants. Des formes de représsion très sexistes ont été employées à l’égard des femmes pour leur faire comprendre qu’elles n’avaient pas le droit d’agir dans l’espace public.

Donc, nous avons de grandes difficultés d’un côté et d’un autre côté nous enregistrons toutes ces luttes, toutes ces résistances et comment les femmes et le peuple sont toujours en train d’inventer  de nouvelles formes de résister.

C’est ce que vous faites avec la Marche mondiale des femmes ?

En tant que Marche mondiale des femmes, nous essayons de garder une vision générale de la situation. Nous essayons de comprendre comment évolue le capitalisme dans cette phase de crise dans les pays centraux alors qu’en même temps certaines économies marchent relativement bien dans d’autres pays. Nous cherchons à comprendre quels sont les changements des équilibres géopolitiques.

Quels sont vos espoirs et vos déceptions ?

Ce qui nous manque dans tous les mouvements sociaux sont les possibilités d’établir des liens entre les choses qui se passent dans différentes parties de monde. Lorsque nous faisons le bilan du Forum Social Mondial du point de vue de la MMF, nous en tirons un bilan positif parce que nous avons réussi à placer le féminisme – la présence des femmes organisées - comme sujet historique, comme sujet politique, en même temps que nous avons construit des alliances avec d’autres mouvements.

Mais nous en attendions davantage, nous attendions que le FSM donne plus de force aux alternatives qui existent partout. En effet, des gens font de la résistance partout. Mais comment créer un lien entre ces alternatives pour créer une force de résistance au niveau local et au niveau international et dépasser cette situation que nous sommes en train de vivre actuellement ? C’est le défi qui est devant nous.

Quels succès sont à mettre à votre actif ?

Nous avons réalisé des choses intéressantes. Lors de  Rio + 20 nous avons organisé avec tous les mouvements sociaux une conférence parallèle des peuples dans laquelle nous avons travaillé ensemble sur trois axes : résistances, alternatives et agenda.

La MMF a fait l’effort d’être présente dans toutes les thématiques. Par exemple sur la question des mines. Les compagnies minières sont en train de s’accaparer des richesses partout et elles sont très agressives. Nous avons soulevé la question de comment les violences envers les femmes sont utilisées pour déstructurer la communauté et la subordonner à leur intérêts. Nous avons été capables de mener à la fois des actions et de participer à des discussions. Nous pensons que les rapports de confiance se construisent dans la lutte. C’est ainsi que nous pouvons savoir sur qui on peut compter et quels vont être les secteurs et les personnes  qui vont pousser la lutte.

En même temps nous cherchons d’autres modèles organisationnels parce que les modèles traditionnels hierarchisés que nous avions jusqu’ici ne sont pas suffisants. Par exemple, pour toutes les questions si difficiles du financement, nous aimerions apprendre des expériences des mouvements qui visent l’autofinancement.

Quelles sont dans l’immédiat les échéances pour la Marche ?

Nous avons  les «24 heures d’action féministe» le 10 décembre prochain où il y aura des actions entre 12h et 13h pour montrer qu’il faut rester vigilantes tout le temps, partager un créneau horaire et partager la responsabilité.

Nous continuons à travailler au niveau des régions et réfléchissons aux agendas qui créent une action commune forte au niveau des régions comme par exemple en Europe la campagne contre la précarité et les mesures d’austérité prises par les gouvernements. Dans d’autres régions, il a d’autres questions. L’année prochaine se tiendra notre rencontre internationale et on va travailler à une analyse du contexte et une analyse de notre mouvement pour savoir quels sont nos points forts, quels sont les points à renforcer et envisager notre prochaine action internationale.

Ces dernières années nous avons pu nous reconstruire dans le monde arabe, en particulier avec les coordinations nationales en Palestine et en Tunisie. Nous devons travailler sur ces questions non seulement en pensant à la solidarité envers elles, car en regardant l’évolution de la situation, nous nous voyons. Il y a un processus révolutionnaire, il y a un changement, mais rapidement les conservateurs s’organisent, prennent la place. Ça leur arrive à elles, ça nous arrive aussi. Nous voulons être avec elles, à côté d’elles pour apprendre et nous réorganiser chez nous aussi. Je vois ça comme un défi. Il y aura probablement un Forum Social Mondial en mars 2013 à Tunis.

 



[1] «Sous le dévéloppement, le genre» organisé par la Direction du développement et de la coopération de la Confédération et l’Institut de recherche pour le développement, programme genre, globalisation et changements à Genève les 27 et 28 octobre 2012.

 

http://www.marchemondiale.org/index_html/fr

 


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