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L'exemple allemand

Peut-on concilier carrière et famille? Sigmar Gabriel, chef du parti social-démocrate allemand, ministre de l'économie et de l'énergie du gouvernement Merkel, mais aussi vice-chancelier, prétend le prouver en annonçant qu'il prend son mercredi après-midi pour s'occuper de sa fille de deux ans. Le choix du numéro deux allemand ne passe pas inaperçu et provoque un débat médiatique. Le cas fera-t-il école chez nos voisins?

"Mon épouse travaille et le mercredi c'est à moi d'aller chercher Marie à la crèche. Et je m'en réjouis". C'est cette phrase tirée d'une interview que Sigmar Gabriel a accordée au Bild qui a déclenché la polémique : un des plus haut responsable allemand déserterait son poste pour se consacrer à l'éducation de sa fille ! Et il le veut bien parce que pour ce faire, il devra prendre l'hélicoptère pour pouvoir récupérer sa petite dernière au jardin d'enfants de Goslar… à 273 kilomètres de Berlin.

Si le Bild ou les journaux féminins comme Brigitte saluent la modernité de ce père exemplaire, Die Welt ou Die Zeit crient à la démagogie et à l'instrumentalisation politique. Cela fait déjà des mois que Sigmar Gabriel prend son mercredi après-midi pour s'occuper de la petite Marie et les éditorialistes allemands s'interrogent sur le bénéfice politique d'une telle annonce. Le Tagesanzeiger de Berlin, lui, y voit une opportunité pour le SPD d'avancer sur la journée complète à l'école et à la crèche, un projet porté par la ministre de la Famille, Manuela Schwesig. Dans cette Allemagne où il est à la fois difficile et mal vu pour une mère de travailler, les structures sont inadaptées. Ce débat sur la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale cristallise les tensions et le modèle traditionnel tend à être de plus en plus remis en question y compris par les hommes.

Du coup, les politiques qui s'engagent sur cette voie intéressent la presse, c'est sûr. L'exemple de Jörg Asmussen qui a renoncé à son poste prestigieux au sein du directoire de la Banque Centrale Européenne à Francfort pour retrouver sa famille à Berlin et un poste de simple secrétaire d'Etat au ministère du travail avait déjà fait couler beaucoup d'encre. La ministre du travail elle-même, Andrea Nahles avait précisé lors de sa prise de fonction qu'elle ne sacrifierait jamais sa vie de famille. Quant à la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, mère de sept enfants, elle a décidé de travailler en partie depuis chez elle. Alors coup de com' ou brusque élan familial ? Sans doute un peu des deux pour des politicien-ne-s qui jonglent avec des plannings de dingues. Les féministes allemandes espèrent plus prosaïquement que le nouveau gouvernement ouvrira enfin les places de crèche tant attendues.

A ce propos, rappelons que le 9 février prochain, Genève se prononcera sur la loi concernant l'accueil de la petite enfance visant notamment à augmenter le nombre d'enfants par adulte, ce qui aura un effet négatif sur la qualité du service alors même que le manque de place de crèches est toujours criant.

Photo DR

Espagne: le calvaire pour avorter

Le projet de loi sur l'avortement approuvé la veille de Noël par le Conseil des ministres en Espagne est un coup dur porté aux femmes : l'avortement cesse d'être un droit et ne sera autorisé qu'en cas de viol et de danger avéré pour la vie de la femme. On passe d'un régime de délai à un régime d'exception. En dehors de ces maigres exceptions donc, l'avortement devient un délit. Les femmes perdent tout pouvoir de décision sur leur propre corps, un retour en arrière voulu par les milieux conservateurs et catholiques, qui jugent encore cette loi trop timide. Concrètement pour une femme, avorter devient un parcours du combattant sur lequel l'émiliE a décidé de se pencher.

Etape 1: le gynécologue. La femme doit voir un gynécologue et dire qu'elle souhaite avorter. S'il existe un risque psychique pour sa santé (seul risque invocable dans la grande majorité des cas de grossesse), le médecin la dirige vers un psychiatre.

Etape 2: le psychiatre. Celui-ci va déterminer si cette grossesse présente un risque de "dommage important" et "durable" pour sa santé. Il signe l'attestation.

Etape 3: le second psychiatre. La femme doit consulter un autre psychiatre qui devra confirmer le diagnostic du premier et signer à son tour l'attestation.

Etape 4: l'information. Un des deux psychiatres devra informer la patiente de manière "personnelle, individuelle et verbale" des dangers d'un avortement sur sa santé et ses grossesses futures et des conséquences psychologiques. A l'issue de ces explications, le médecin délivre un certificat.

Etape 5: le conseil. Munie de ces précieux sésames (les deux attestations médicales et le certificat), la femme est redirigée par son médecin vers les services sociaux ou les centres de santé. Ce nouveau rendez-vous est destiné à lui offrir un conseil complet sur sa situation. A cette occasion, elle sera informée sur le fait que "la vie d'un foetus est un bien juridique protégé par la Constitution" et sera aidée dans la résolution des conflits relationnels qui seraient à l'origine de son désir d'avorter.

Etape 6: la réflexion. Une fois ce processus de conseil terminé, les services sociaux apposent une date à partir de laquelle la femme dispose de sept jours pour dire si elle a toujours envie d'avorter.

Si la femme est mineure, toutes ces démarches s'en trouvent compliquées et rallongées.
Un tel cadre ressemble à celui qui régissait le ventre des femmes au XXe siècle, c'est-à-dire à la préhistoire. Les Espagnoles s'accrochent aux exceptions prévues par la loi, sauf que la loi distingue entre les incapacités, qui ne pourront pas être invoquées comme motif, et une liste de malformations du foetus. A titre d'exemple, la trisomie 21 ne peut justifier un avortement. Dans cette loi, tout est fait pour empêcher la femme d'avorter. Tout est verrouillé, l'accès est fermé.
Pour ce qui nous concerne directement et à la veille de la votation du 9 février prochain, les citoyen-ne-s suisses ne doivent pas oublier que des pays à l'avant-garde des droits humains peuvent s'enfermer dans l'obscurantisme le plus complet. Votez!

Photo, graffiti en Catalogne pour l'avortement libre et gratuit (si nous ne pouvons pas décider, nous ne sommes pas libres)

Cinéma, un label non-sexiste

La Suède poursuit sur sa lancée: de nombreux cinémas de Stockholm décernent désormais un label aux films non-sexistes qui réussissent le test Bechdel. En quelques semaines, l'idée a fait des émules puisque des festivals et des distributeurs du monde entier se sont adressés aux promoteurs-trices de cette labellisation. Cela va-t-il révolutionner l'industrie cinématographique? Est-ce la fin des gros clichés auxquels elle nous a habitué-e-s et conditionné-e-s?

En quoi consiste ce test? Quels sont les critères retenus pour qu'un film soit labellisé? Tout part d'Alison Bechdel, une dessinatrice de BD, étatsunienne, qui a publié dans une revue féministe new-yorkaise une série intitulée Dykes to watch out for (Les lesbiennes à suivre). Dans l'épisode The rule, elle crée en 1985 le fameux test qui portera son nom par la suite et qui permet d'évaluer la représentation des femmes dans un film. Il répond à trois questions: 1- Y a-t-il au moins deux personnages féminins portant des noms ? 2- Ces deux femmes se parlent-elles directement ? 3- Leur échange porte-outil sur un sujet autre qu'un personnage masculin ? A noter qu'Alison Bechdel s'inspire des observations de Virginia Woolf sur la représentation des femmes en littérature. Indicateur du sexisme, ce test révèle l'absence ou la vacuité des rôles féminins à l'écran, trop souvent simples faire-valoir des personnages masculins.

A l'origine du projet, Ellen Tejle, la directrice du cinéma Bio Rio à Stockholm explique qu'elle souhaitait "faire quelque chose pour montrer à quel point les femmes sont invisibles au cinéma. Quelque chose de concret." Les chiffres parlent pour elle: Aux Etats-Unis, 70% des acteurs qui prennent la parole à l'écran sont des hommes, un tiers des 30% d'actrices qui parlent apparaissent à l'écran dénudées ou dans des postures à caractère sexuel. Enfin depuis que les oscars existent (1929), une seule femme y a été récompensée en tant que réalisatrice: Kathryn Bigelow. En Europe et ailleurs, c'est la même rengaine.

Pourtant cette initiative pourrait faire bouger les choses. Les rencontres avec les professionnels de l'image semblent aller dans le sens d'Ellen Tejle : la chaîne scandinave, Vlasat Film va appliquer le test sur ses diffusions, de même que des cinémas du Royaume-Uni, de France, d'Irlande, des Etats-Unis. Une loi pourrait systématiser le test en Suède. La vitesse avec laquelle se met en marche cette petite révolution surprend même les instigateurs-trices. Mais il y a un "mais".

Différentes critiques se font entendre: certains parlent de censure face à un cadre "moral" d'autres issus des milieux féministes mettent en garde contre la bicatégorisation de genre qu'engendre le test lui-même. Quid des autres minorités? Quid de la diversité? Le test n'aurait rien de scientifique selon certains universitaires. D'ailleurs des films de féministes ne passent pas le test, notamment ceux de Marguerite Duras, Chantal Akerman… Alors qui décrochera le label?

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