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Mon corps® est propriété privée

Des centaines de femmes espagnoles ont fait enregistrer leur corps comme propriété afin de le protéger contre la loi Gallardon qui va supprimer le droit à l'avortement. A l'initiative d'une artiste activiste madrilène, Yolanda Dominguez, ces femmes se sont présentées à l'administration pour faire reconnaître leur corps comme bien mobilier afin que l'Etat ne puisse pas avoir de droits dessus. Si l'initiative semble symbolique, elle a également une portée juridique inédite.

L'étonnement des fonctionnaires du Registro Marcantil de Bienes Muebles (registre commercial des biens mobiliers) n'est pas feint lorsque des groupes de femmes se présentent pour déposer une demande d'enregistrement particulière : elles souhaitent faire de leur corps leur propriété. Après consultation des chefs de services, les demandes sont acceptées et au même moment à Madrid, Barcelone, Bilbao, Pampelune, Séville et Pontevedra, le corps de centaines de femmes est protégé au regard de la loi. L'artiste Yolanda Dominguez explique que "nous voulions affirmer de manière officielle que notre corps nous appartient". Selon elle, le ministre de la justice (ndlr Gallardon) traite les femmes comme une marchandise, comme un objet, alors elles le protégent comme tel... L'artiste est persuadée que la démarche peut créer un précédent juridique.

Sur le formulaire, les femmes ont dû donner la description du bien qu'elles enregistraient. L'une des activistes explique dans El Pais que son corps est "grand, merveilleux. Il fonctionne à la perfection. Son odeur me plaît. Il a deux jambes, deux bras, un utérus, deux ovaires...". Chaque femme a décrit sa propriété avec précision et détermination. L'action se poursuit actuellement dans de nombreuses villes d'Espagne.

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Obésité, la faute aux féministes

Les Etats-Unis, en pleine campagne contre l'obésité lancée sous la houlette des Obama, cherchent encore la cause de ce fléau et les féministes seraient pour partie responsables. C'est du moins ce qu'affirme le journaliste Michael Pollan qui vient de publier son Manifeste pour réhabiliter les vrais aliments. Les intéressées ont vivement réagi et les réseaux sociaux se sont emballés.

La vraie nourriture selon Michael Pollan, ce sont les aliments que "votre grand-mère pourrait reconnaître". Phrase énigmatique s'il en est mais qui, quand on creuse un peu, donne ça : les hommes ne cuisinaient pas puisqu'à l'époque, la cuisine était l'espace féminin par excellence. Pour le journaliste, la qualité de l'alimentation s'est dégradée lorsque les femmes se sont émancipées et sont allées travailler. Il explique "qu'on a confié à l’industrie agroalimentaire le soin de nous nourrir. La fast food s’est quasiment approprié le mouvement féministe. Au point que dans les années 70, une publicité de KFC montrait un seau de poulet frit avec pour slogan : libération de la femme".  Un raccourci qui a moyennement plu aux féministes…

Blogs, articles et autres supports sociaux se sont enflammés Outre-Atlantique, rétorquant à l'ignorant que l'agroalimentaire vendait déjà aux femmes dans les années 40 l'idée de moins cuisiner, voire de sortir de leur cuisine, et ce bien avant le féminisme des années 70. Et pour rebondir sur la tentation du retour en cuisine évoqué par Pollan, les féministes lui suggèrent d'y aller seul. Elles dénoncent un mouvement conservateur très actif, abondamment relayé par les médias et appelé New Domesticity. Cette tendance, soi-disant hype, du retour aux sources aux relents de retour à la terre encense les "arts domestiques" tels que faire son pain soi-même, tricoter, élever ses poulets, laver les couches de ses enfants etc etc, tout ce dont nos grands-mères ont voulu s'émanciper.

La critique féministe a en outre pointé l'approche classiste du journaliste : tout le monde ne dispose pas d'un petit pavillon de banlieue avec son potager et pose la question de savoir qui peut se nourrir de produits exclusivement bio. Qui eût cru que les rapports de domination se jouaient aussi dans nos assiettes? Accueilli en Europe avec les honneurs, Michael Pollan est vu comme l'ambassadeur d'une certaine culture culinaire qui domine encore le Vieux Continent. Les journaux d'ici en ont plein la bouche de ce nouveau chantre du bon goût, combattant la malbouffe au nom d'une tradition qu'il ne faut surtout pas bousculer sous peine de voir notre civilisation vaciller. A ne pas consommer.

Antoinette Fouque, décès et controverse

Présentée comme une figure historique du féminisme, co-fondatrice du MLF (Mouvement de Libération des Femmes), directrice des éditions des Femmes et animatrice du groupe "Psychanalye et Politique", un courant majeur du féminisme français, Antoinette Fouque est morte le 20 février dernier. Les réactions à sa disparition se sont enchaînées les jours suivants, tout en grandiloquence et dithyrambisme. A en croire ces hommages, Antoinette Fouque incarnait le féminisme à elle toute seule et sans elle, les femmes seraient de nos jours encore soumises, sans pilule, sans IVG, au foyer à s'occuper de leurs gamins. A croire que personne ni ne lisait ni n'écoutait ses interviews dans lesquelles elle disait détester le mot "féminisme". Parce que le parcours militant et le discours d'Antoinette Fouque ne ressemblent pas tout à fait à cette ligne droite et parfaite qu'on dessine aujourd'hui.

C'est la ministre des Droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem qui a ouvert le bal en saluant dans son communiqué "la belle et grande voix du féminisme". Puis François Hollande lui-même s'y est collé lui aussi dans un communiqué en affirmant qu'"une grande figure du féminisme s'est éteinte" et en soulignant que cette "inlassable militante (qui) n'a jamais cessé de défendre l'émancipation des femmes". Il n'hésite pas en disant qu'"elle a porté ses convictions en Europe et dans le monde"… Ah les Français... Les tweets ont littéralement plu au sujet de la pionnière féministe. Même Valérie Trierweiler parle d'un "modèle d’indépendance pour nous toutes". Vraiment?

Le 23 janvier 2014, sur les antennes de France Info, Antoinette Fouque disait: "Je ne suis pas féministe. Le féminisme c'est une servitude volontaire, que font certaines, pour s'adapter au journal Elle ou à d'autres." Sa vision était des plus tranchées. Le Manifeste des 343 salopes qui fait régulièrement parler de lui n'est que du "star-system" selon elle et ainsi de suite. Son hostilité aux féminismes s'explique sans doute d'une manière ou d'une autre. Pour cela, il faut remonter aux racines du mouvement.

L'histoire commence lorsque quelques femmes déposent une gerbe à "la femme du Soldat inconnu" sous l’Arc de triomphe. C'était le 26 août 1970. Les journaux ont parlé pour la première fois en France d’un mouvement qu’ils ont appelé Mouvement de libération de la femme, s'inspirant en cela du "Women’s Lib" américain. Par la suite, le singulier «la femme» a été changé en pluriel et ainsi naquit mouvement de libération des femmes, devenu le MLF. Mouvement libre et rebelle, issu de mai 68, personne ne le représentait vraiment et ne pouvait s’approprier le nom collectif. Les tracts étaient pour la plupart signés "quelques militantes" ou "des militantes du MLF" , les articles de prénoms ou de pseudonymes.

Juste avant le vote définitif de la loi sur l’IVG,  Antoinette Fouque, la présidente, Marie-Claude Grumbach, la secrétaire et Sylvina Boissonnas, la trésorière, fondent en secret une association intitulée "Mouvement de libération des femmes - MLF". Le même nom a ensuite été inscrit comme marque commerciale à l’Institut de la propriété industrielle et commerciale, faisant d'un mouvement qui n’appartenait à personne la propriété privée de trois femmes qui pouvaient légalement interdire à toutes les autres de s’en réclamer. Les féministes françaises s'étaient fait avoir... par des femmes. Cela a valu à Antoinette Fouque quelques soucis avec ses copines d'avant et on comprend peut-être mieux pourquoi Antoinette Fouque ne se disait pas féministe. Christine Bard, historienne et responsable des Archives du féminisme estime qu'après cet épisode, "le mouvement en sort affaibli et perd des militantes…"

Le temps faisant son travail, la légende de la fondation du MLF s'est (re)construite peu à peu et dans les années 90, on commence à lire que le mouvement a été fondé par Antoinette Fouque, Josiane Chanel et Monique Wittig. Histoire fabriquée de toute pièce quand on sait que la même Antoinette Fouque ne faisait pas partie des dix femmes qui ont initié le mouvement en déposant la fameuse gerbe sous l'Arc de Triomphe... En femme avisée, elle a associé Sylvina Boissonnas, riche héritière, à la création de leur association en 1979. Cela lui permit de vivre très confortablement dans un hôtel particulier du VIe arrondissement de Paris. Dans les années 80, le MLF, marque déposée de la maison Fouque, n'attirera pas les foules mais le sigle et les éditions l'aideront dans sa marche vers le pouvoir. Elue députée européenne en 1994 sous une liste Bernard Tapie, elle sera faite commandeur de la Légion d'honneur, grand officier de l'ordre national du Mérite et commandeur des Arts et des Lettres. A défaut d'avoir été nommée ministre, elle en a conseillé un certain nombre, toujours sous la bannière MLF. Au grand dam des féministes...

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