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Je devais aider

 

 

Paolina Weber, professeure de fitness, fait partie des milliers d’Américains et d’Américaines qui se sont portés volontaires au lendemain des attaques.

«Le jour-même, j’ai su que je devais aider. Je me suis rendu sur la jetée de Chelsea où je résidais, pour me porter bénévole. Dès le lendemain de l’attaque, on m’a appelée pour remplir les fichiers de personnes disparues. Des dizaines de personnes venaient, une photo à la main. J’entrais dans un ordinateur tous les renseignements possibles : âge, poids, taille, l’étage auquel ils travaillaient, mais aussi des données médicales comme l’état de la dentition et les os cassés. De nombreuses ambulances étaient garées sur la jetée, mais on n’avait personne à mettre dedans, car dès le lendemain, on n’a plus trouvé que des morts. Malgré tout, je devais donner de l’espoir, alors j’envoyais les proches regarder la liste des survivants.

J’ai à nouveau été appelée deux jours plus tard, le vendredi, pour aider à la «decon», la décontamination. On devait aider les équipes de recherche et sauvetage à enlever leurs habits contaminés. Tout cela était organisé de façon très professionnelle, nous portions tous des gants et un masque. Ensuite, je tâchais de les faire parler de ce qu’ils avaient vu, afin qu’ils décompressent. Si certains avaient été en état de choc psychologique, on les aurait conduits à l’hôpital. Mais ça n’est pas arrivé. J’ai entendu des histoires horribles, comme celle de ce pompier qui triait les corps à la morgue et ne cessait de penser à ce pied encore dans une chaussure de pompier.

La semaine suivante, je me demandais vraiment comment c’était au sud de l’île où l’on n’avait plus le droit d’aller sauf si l’on y travaillait. Alors j’ai accompagné mon mari au ferry de Staten Island, où il s’occupait de la sécurité. Tout était recouvert de cendres, les magasins étaient fermés, mais c’était le jour de la réouverture de Wall Street, les traders se rendaient au travail très dignement, en silence. Le capitalisme n'était pas mort, les Etats-Unis allaient se relever. »

Ça devait être comme ça, le Vietnam

 

 

 

Brenda Berkman, capitaine de caserne à Manhattan, a passé les neuf mois suivant l’attaque à extirper des restes  humains du site.

Témoignage.

 

 

 

 

 

 

« Le 11-Septembre, j'étais capitaine et mon souci principal était de ne pas perdre d’hommes. Mais on n’avait pas de structure, pas de coordination des opérations, pas de matériel, ni de radio pour communiquer. Il y avait des véhicules brulés partout, et de nombreux bâtiments étaient en feu, mais il n’y avait plus ni prise d’eau ni pompe à eau pour l’arrêter. Je me disais : ‘ça devait être un peu comme ça, le Vietnam’.

La fumée m’empêchait de voir quoi que ce soit, je ne savais pas par où commencer pour trouver des rescapés. Plusieurs de mes hommes arrivés plus tôt manquaient déjà, mais je pensais encore qu’on les retrouverait dans les décombres. J’ai perdu cinq hommes.

Tout était rendu encore plus compliqué par la taille du site, et sa dangerosité : il y avait du métal partout. Je me suis d’ailleurs blessée à la main, mais on m’a fait un bandage, et j’ai continué à travailler, jusqu’au lendemain matin. On devait trouver les victimes piégées dans les décombres, cela prenait le pas sur tout. Nos besoins physiques les plus élémentaires, notre famille, nos passe-temps étaient remis aux calendes grecques. Pendant des semaines,  on a tous plus ou moins vécu à la caserne.

On a cherché des survivants pendant des semaines, mais on n’en a trouvé aucun. A partir du 12 septembre, il n’y avait plus que des morts à Ground Zero. On a trouvé très peu de corps intacts, mais jusqu’en mai 2002 où les autorités ont fermé le site, on a récupéré le moindre reste humain, mais aussi n’importe quel objet qui ait pu appartenir à une victime : portefeuille, clés, carte de visite.

Lorsque pour la première fois après tout ça je suis allée m’occuper d’accidentés de la route, j’ai ressenti un grand soulagement : le cauchemar était terminé, la vie normale reprenait son cours, je faisais à nouveau ce à quoi j’avais été formée. »

© Photo  Joyce Benna

Ma main est tombée sur une jambe


 

 


 L’officier de police Carol Paukner a sauvé des dizaines de personnes en les évacuant. Jusqu’à être elle-même piégée par les débris.Témoignage.

«Arrivée sur place, j’ai vu l’avion encastré dans la tour. Il y avait des débris partout. J’ai transmis au central : ‘un avion a percuté le World Trade Center’. J’ai immédiatement couru vers le second building et j’ai commencé à évacuer les gens. J’essayais de les calmer, même si des débris gros comme des capots de voiture tombaient du ciel.

Ils voulaient regarder en haut pour savoir ce qu’il se passait, mais je leur disais d’évacuer. Les gens veulent s’arrêter, ils veulent voir. C’est humain. Ils voudraient pouvoir dire ‘Oh mon dieu, c’est un avion’. Mais moi je savais ce qui se passait, et je leur disais ‘Sortez d’ici. Sortez.’

Je savais que d’autres avions allaient arriver. Le FBI avait dit aux officiers de police : ‘vous n’êtes pas des lâches si vous partez, d’autres avions arrivent. C’est du terrorisme.’ Mais comment j’aurais pu laisser tous ces gens ?’ J’ai pensé que j’allais mourir ce jour-là, et j’ai continué à évacuer autant de personnes que possible.

Environ vingt minutes plus tard, on a entendu un deuxième avion percuter la tour. Il y avait tellement de fumée et de suie qu’on ne pouvait plus respirer. Des débris nous tombaient dessus. J’étais coincée, une partie de mon corps dans le building, et une autre partie à l’extérieur. Je ne voyais rien, et le vent était si fort que je ne parvenais pas à m’extirper.

Comme aveuglée, j’ai rampé vers l’extérieur. De nombreuses personnes étaient déjà mortes. Ma main est tombée sur une jambe. C’était quelqu’un de vivant, qui me hurlait dessus : «Prends ma main !» Alors je l’ai soutenu et on est sorti. J’avais une lampe de poche, mais la fumée était si épaisse qu’on n’y voyait rien. On s’est promis de ne pas se lâcher. On a tous les deux entendu un homme répéter encore et encore : ‘Sainte Marie, mère de Dieu’. On ne l’a pas vu, on ne l’a pas touché, il devait être sous les décombres.

J'ai eu la chance de m'en sortir, mais aujourd'hui ma douleur est un rappel quotidien du 11-Septembre. A l'époque, j'étais très sportive, je jouais au baseball deux fois par semaine. Maintenant, mes deux genoux, mon épaule gauche, mes poumons, et mon estomac portent les stigmates de cette journée. A 36 ans, je suis devenue handicapée. Je n’ai pas voulu quitter la police, mais ma condition physique ne me permettait plus que de répondre au téléphone. En 2004, on m’a mise à la porte. Ma condition physique m’empêchait de faire mon travail correctement. »

© Photo  Gulnara Samoilova


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